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lundi 10 novembre 2025

16.90 - MON AVIS SUR LE FILM CLEOPATRE DE JOSEPH L.MANKIEWICZ (1963)


 Vu le Film Cléopâtre de Joseph L.Mankiewicz (1963) avec Elizabeth Taylor Richard Burton Rex Harrison Walter Matthau Roddy McDowall Cesare Danova Kenneth Haigh George Cole Hule Crowmyn John Doucette Douglas Winner 

César poursuit Pompée jusqu'en Égypte  le jeune souverain, Ptolémée, fait exécuter le fugitifÉcartée du trône d'Égypte par son frère, Cléopâtre demande l'aide de César pour rétablir sopouvoir. Celui-ci acceptesuccombe à ses charmes et lui donne un fils, Césarion. De retour à Rome, César est assassiné. 

Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz, c’est l’idée fixe qu’on se fait du cinéma quand on est gosse puis ado : quelque chose de gigantesque, de trop grand pour l’écran mais qu’on regarde quand même les yeux ronds. Et il faut dire qu’apprendre l’Histoire à travers les yeux bleus d’Elizabeth Taylor, on a connu pire méthode. Taylor, reine d’Égypte plus mirifique que toutes les fresques murales réunies, entre deux costumes démentielsveut dominer le monde et convertir Rome à sa manière douce : se mettre les Romains à ses pieds. Mission qui semble presque facile quand elle entre en scène. 
Mankiewicz orchestre ça comme un opéra surdimensionné : César d’abord, Marc Antoine ensuite. Le pouvoir, la stratégie, le charme qui tourne à l’arme de guerre. Et Taylor, souveraine en tout point, impose sa volonté comme si le monde entier devait se plier à son eyeliner. On y croit, on suit, on applaudit. 

Le film dure quatre heuresmais quatre heures de vrai cinéma, de celui qu’on regardait sans respirerBatailles sur terre, armadas sur mer, décors qui débordent, figurants par milliers. L’argent est partout à l’écran : on ne l’imagine pas, on le voit. La production la plus chère du monde ? Oui. Et alors ? Quand c’est beau, c’est beau. 

Et pour accompagner la belle dans sa gloire comme dans sa chute : Richard Burton en Marc Antoine. Charisme massif, regard sombre, appétit de pouvoir et besoin de vengeance. Un duo qui brûle tout ce qu’il touche. Elle manipule, il s’emporteils s’aiment mal mais intensément. Un couple qui ferait fondre le marbre des temples. 

Les superlatifs ne suffisent plus. Ou alors il faut en inventer. Parce queoui, "Cléopâtre", c’est le triomphe de l’excèsL’entrée de la Reine dans Rome ? On ne fait pas plus démesuré. Une scène qui dépasse tout, même l’imagination du studio. Deux ans de tournage, Londres, Cinecittà, l’Espagne, des fortunes englouties, et Mankiewicz qui finit par déclarer que c’est un des films les plus difficiles de sa vie. On le croit volontiers. 

Pourtant, malgré la taille XXL du projet, le scénario reste riche, précis, jamais en roue libre. Intrigues politiques, alliances fragilesenjeux de pouvoir, amours fatales : le film tient, avance, intrigue. Cléopâtre y apparaît dans toute sa complexité : souveraine calculatrice, femme amoureusestratège brillante, reine qui refuse de plier. César (Rex Harrison), glacé et analytique ; Marc Antoine (Burton), passion et chaos ; elle, au centremaîtresse de son destin jusqu’au bout. 

La mise en scène est élégante malgré la surcharge, la caméra sait rester intime quand il le faut. Et c’est peut-être ça le plus fort : un film colossal capable de se faire sensible sans perdre sa grandeur. Les quatre Oscars ne sont pas un bonus, mais la moindre des choses. 

"Cléopâtre", c’est trop, mais du trop qui fait du bien. Du cinéma comme on en fait quand on décide que rien n’est assez grand. Et çafranchement, on en a pour notre argent. 

NOTE : 16.90

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Acteurs non crédités :

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