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jeudi 20 novembre 2025

2.70 - MON AVIS SUR LE FILM CERTAINS L'AIMENT CHAUVE DE CAMILLE DELAMARE (2025)


 Vu le Film Certains L’Aiment Chauve de Camille Delamare (2025) avec Kev Adams Michael Youn Rayane Bensetti Chantal Ladesou Faustine Koziel Sophie Mounicot Albert Goldberg Jean François Carey Claire Jaz Delphine Wespiser 

 

Zacharie, tout juste trentenaire, file le parfait amour avec Romy. Du jour au lendemain, cette dernière le quitte lorsqu'elle comprend ce que le futur lui réserve : une calvitie précoce. Dans six mois, il sera chauve comme un genou. Pour l'épauler, Il contacte son oncle Joseph qui connaît bien le sujet. Au fil de rencontres improbables, de traitements chocs et de stratégies bancales, il va devoir se battre contre son destin. 

Certains l’aiment chauve aurait pu être cette petite comédie française inattendue, légère, assumant son postulat improbable : traiter la calvitie comme un ressort comique central. Sur le papier, l’idée avait même un certain panache — aborder un complexe universel avec un ton décomplexé, pourquoi pas ? Sauf qu’à l’écran, on est plus dans le chauve qui peut que dans la fantaisie. Le cinéma français comique, décidément, continue de creuser : non pas pour trouver du pétrole, mais pour chercher des vannes. Et ici, pas une goutte ne remonte. Aucune réplique ne mérite qu’on s’y attarde, et les rares tentatives tombent à côté, comme si le film soufflait lui-même sur ses blagues pour vérifier si elles tiennent debout… avant de constater que non. 

L’intrigue, elle aussi, est tirée par les cheveux — et pour une histoire sur la calvitie, c’est presque ironique. Le personnage principal, joué par Kev Adams, se retrouve engagé dans une aventure capillaire improbable, mêlée de quiproquos, d’amitiés contrariées et de défis personnels. Mais rien n’y fait : la mécanique comique s’enraye dès les premières minutes. Kev Adams livre encore une fois une prestation affligeante de platitude, comme s’il jouait en pilote automatique, coincé dans un registre qu’il semble lui-même ne plus parvenir à renouveler. Quant à Rayane Bensetti, il n’apporte ni le rythme ni le contrepoint nécessaire ; il se contente d’accompagner le naufrage, sans relief. 

Le scénario, pourtant doté de quelques idées — des concours capillaires, des situations absurdes, des personnages secondaires prêts à s’emballer pour un follicule — semble avoir été écrit en réunion, chacun proposant une mèche d’idée avant que tout ne soit mélangé sans structure. On passe d’une péripétie à l’autre sans logique, comme si le film avait poussé ses propres cheveux en accéléré, dans toutes les directions, sans jamais réussir une coupe cohérente. Le potentiel comique de la calvitie, qui aurait pu offrir une satire plus tendre ou plus incisive, est abandonné au profit de saynètes molles, dénuées de rythme. 

La mise en scène de Camille Delamare ne sauve rien non plus : elle illustre les scènes sans jamais les accompagner, sans jamais provoquer ce petit décalage ou cette énergie visuelle qui font naître le rire. C’est propre, c’est cadré, c’est lisse — trop lisse. Le film aurait eu besoin de folie, d’excentricité, d’un regard qui ose pousser le ridicule jusqu’au bout. Au lieu de cela, il reste sage, convenu, comme un shampoing sans sulfate : ça mousse un peu mais ça n’a aucun effet. 

Et puis arrive Michaël Youn. Ah, Michaël Youn… Celui-là, au moins, a un palmarès comique, un vrai sens de l’énergie, du débordement, de l’absurde assumé. Ses quelques minutes à l’écran réveillent le film, comme un shot d’adrénaline dans une comédie asthénique. Les seules scènes valables ? Celles où il apparaît. Dont la scène finale, qui donne presque l’illusion que quelque chose aurait pu exister, quelque part, dans les intentions initiales. On se dit alors que si les producteurs s’étaient un tant soit peu attardés sur lui — franchement, il y avait là une cartouche — le résultat aurait pu être différent. Mais non : ils l’ont oublié de le faire jouer davantage, et le film souffre cruellement de cette absence. 

Au finalCertains l’aiment chauve laisse une impression de vide. Une comédie où l’on ne rit pas, où l’on ne sourit même pas, malgré un sujet qui offrait naturellement de la matière. Ni vraiment drôle, ni émouvant, ni touchant, il traverse son propre récit comme un cheveu sur la soupe : inutile, flottant, gênant. On sort du film avec l’impression qu’on a plus perdu de temps que de cheveux. 

Un film qui aurait pu… mais qui ne l’a jamais été. Et même pas une mèche de consolation.

NOTE : 2.70

FICHE TECHNIQUE 

  • Réalisation : Camille Delamarre
  • Scénario : Antonin Fourlon
  • Musique : Alexandre Azaria
  • Décors : Daniel Schietse
  • Costumes : Natalie Van Der Meulen
  • Sociétés de production : Curiosa Films, Estello Films
  • Société de distribution : UGC Distribution
  • Budget : 10 millions d'euros

DISTRIBUTION



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