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vendredi 21 novembre 2025

3.20 - MON AVIS SUR L.E FILM SHELBY OAKS DE CHRIS STUCKMAN (2025)


 Vu le film Shelby Oaks de Chris Stuckmann (2025) avec Keith David Camille Sullivan Michael Beach Brendan Sexton III Robin Bartlett Phuong Kubaki Charlie Talbert Sarah Durn Rob Grant 

 

Mia recherche sa sœur disparue, Riley, qui a été vue pour la dernière fois avec un groupe d'enquêteurs paranormaux, les Paranormal Paranoids 

 

On pouvait se réjouir à l’idée de voir Chris Stuckmann, critique ciné devenu réalisateur, signer son premier long-métrage sous le parrainage de Mike Flanagan — un nom qui garantit au minimum un petit frisson, un soupçon de mystère, et parfois quelques nuits agitées. Hélas… on déchante assez viteShelby Oaks prend le même chemin que Paranormal Activityc’est-à-dire celui du found-footage tremblotantfilmé caméra à l’épauleparfois au smartphone, souvent en mode "je coursdonc tout est flou". Et quand tout devient flouc’est rarement artistiqueIcic’est surtout inaudible, illisible, et frustrant. 

Le film suit Miainterprétée par Camille Sullivan, une femme qui enquête sur la disparition mystérieuse de sa sœur Riley, autrefois membre des "Paranormal Paranoids", un groupe d’enquêteurs amateurs du surnaturel. Sur le papier, il y avait matière à construire une vraie tension psychologique. Dans les faits, le scénario tient effectivement “sur un ticket de métro”, avec une intrigue vue, revue, usée jusqu’à la corde, sans surprise et sans véritable montée dramatique. On avance, on recule, on ouvre une porte, on entend un bruit… et on se dit : “Non… tout ça pour ça ?” 

Le casting, pourtant sincèrepeine à transcender la matière. Camille Sullivan s’accroche à son rôle comme elle peutcherchant à injecter de la détresse et du doute dans un récit qui ne lui donne pas toujours de quoi respirer. Les autres comédiens, du groupe des Paranormal Paranoids jusqu’aux intervenants plus secondairesjouent avec sérieux mais restent prisonniers d’une écriture assez plate. Personne n’est mauvais, loin de C’est juste que tout le monde rame dans le même bateau… et que le bateau n’avance pas vraiment. 

La mise en scèneellereste enfermée dans les codes les plus basiques du found-footage : cadrages approximatifscaméra nerveuse, plans nocturnes  l’on devine plus qu’on ne voit. Le film essaie quelques jumpscares — deux ou trois — histoire de réveiller les spectateurs qui auraient commencé à regarder leurs chaussures. Rien de honteuxmais rien de mémorable non plus. Pas la moindre scène qui imprime durablement, pas de vraie signature de réalisateur, pas ce petit frisson qu’on attendait de la part de quelqu’un passionné de cinéma d’horreur. 

Quant à l’entitérévélée du bout des doigtselle peine sérieusement à convaincre. On la voit à peine… et cette rare apparition évoque davantage un cosplay un peu paresseux qu’une créature terrifiante issue des cauchemars. On sent l'envie de jouer sur la suggestion, mais la suggestion, ça fonctionne quand tout ce qu’il y a autour inspire déjà la peur. Ici, on reste surtout dans l’attente d’un moment qui ne vient jamais. 

Le film ne manque pas de bonne volonté : l’enquête, le thème de la disparition, la relation sororale abîmée, la descente progressive de Mia dans le doute et la paranoïa auraient pu dessiner une colonne vertébrale solide. Mais l’ensemble manque d’ampleur, de souffle, de vraie vision. Ce n’est pas un naufrage, ce n’est pas un film indigne — juste une œuvre qui, malgré des ambitions sincères, ne trouve ni son rythmeni son identiténi sa tension. 

Alors, le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? 
Eh bien… non. Tout ça pour ça ? 

Shelby Oaks est un film honnête dans l’intentionmais qui peine à exister dans un genre saturé  seules les propositions fortes survivent. Une histoire déjà vue, des rebondissements trop timides, un dénouement décevant… et cette impression, au génériqued’avoir assisté à un long épisode de found-footage déjà croisé cent fois ailleursDommage : avec Flanagan en production, on pouvait espérer un peu plus de nerf, un peu plus de fun, un peu plus… de cinéma. 

NOTE : 3.20

FICHE TECHNIQUE

DISTRIBUTION

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