Vu le Film She Rides Shotgun de Nick Rowland (2025) avec Taron Egerton Ana Sophia Heger Rob Yang John Carroll Lynch Davis Lyons Keith Jardine
Après des années passées en prison, Nate s'est fait de dangereux ennemis, dont le puissant gang criminel pour lequel il travaillait derrière les barreaux. Désireux de prendre un nouveau départ, Nate coupe les ponts avec son ancienne équipe à sa sortie de prison, mais le gang se venge en s'attaquant à sa famille...
She Rides Shotgun de Nick Rowland arrive comme un de ces films qu’on croit connaître avant même d’y entrer, mais qui réussit malgré tout à nous accrocher par sa rugosité, son énergie et surtout par la relation père-fille qui en devient la vraie colonne vertébrale. Sur le papier, oui, on est dans la grande tradition de la rédemption musclée : un ancien braqueur, incarné par un Taron Egerton taillé comme un roc – on en vient même à se dire qu’il ferait un sacré Bond tant il coche toutes les cases du type sérieux qui sait cogner propre – tente de s’éloigner d’une équipe d’anciens complices qui n’ont pas vraiment apprécié son changement de trajectoire. Résultat : ils s’en prennent à ce qu’il a de plus précieux, et l’homme, qu’on nous présente comme un « bon père » malgré ses casseroles, va devoir sauver sa fille de ces brigands sans état d’âme.
Là où le film surprend, c’est dans la manière dont Nick Rowland installe ce climat de menace diffuse, presque paranoïaque, où le danger peut surgir de partout. On nous dépeint un méchant diabolique, une sorte d’araignée tapie dans l’ombre, tirant les ficelles grâce à des hommes disséminés comme une armée invisible. Cette omniprésence, on la ressent dans les arrêts successifs, les refuges précaires, les routes brûlées par la poussière et la sueur. Le film aurait pu en faire encore plus, c’est vrai : cette toile invisible reste parfois sous-exploitée au profit d’une approche beaucoup plus intime. Mais c’est justement là que She Rides Shotgun trouve son âme : dans cette relation entre un père cabossé et une fille qui voit son monde s’effondrer.
Et quelle fille. Ana Sophia Heger crève littéralement l’écran. Elle n’est pas simplement bonne : elle est le cœur émotionnel du film. C’est elle qui injecte la fragilité, l'humanité, la colère contenue et cette forme d’espoir tordu qui rend l’intrigue touchante. À côté, Egerton joue sa partition avec cette efficacité habituelle, musclé, huilé, déterminé, mais jamais caricatural. Le duo fonctionne, il respire, il porte l’intrigue même quand celle-ci suit un schéma que l’on devine parfois à l’avance.
Le scénario, sans révolutionner le genre, reste solide, tendu, sombre, presque poisseux. La mise en scène de Rowland est sèche, nerveuse, flirtant par moments avec le western contemporain : routes brûlées, tension palpable, poussière qui colle, violence brutale et jamais glamour. On ne s’ennuie pas une seconde, même quand on voit venir certains enjeux. Le film assume son côté tragique, plein d’action, de sang, de sueur et de poussière. Bref, tout ce qu’il faut pour passer un bon moment, même si ce moment est parfois aussi brutal qu’un crochet du droit dans un bar enfumé.
She Rides Shotgun, sans être un chef-d’œuvre, sait exactement ce qu’il veut faire : un thriller tendu, humain, nerveux, porté par deux acteurs impeccables, un méchant fantomatique, et cette ambiance de fuite permanente où la moindre station-service peut devenir un champ de bataille. Une réussite sèche et viscérale, où la forme musclée rejoint le fond tragique pour offrir une intrigue qui prend aux tripes sans jamais sombrer dans la morale ou le pathos. Une route dangereuse, un père en quête de rédemption, une enfant qui apprend trop vite à survivre : un programme simple, mais diablement efficace.
NOTE : 12.00
FICHE TECHNIQUE
| Directed by | Nick Rowland |
|---|---|
| Screenplay by | Jordan Harper Ben Collins Luke Piotrowski |
| Based on | She Rides Shotgun by Jordan Harper |
| Produced by |
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| Starring |
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| Cinematography | Wyatt Garfield |
| Edited by | Julie Monroe |
| Music by | Blanck Mass |
Production companies |
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| Distributed by | Lionsgate |

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