Vu le film L’Homme en Colère de Claude Pinoteau (1979) avec Lino Ventura Sonny Forbes Angie Dickinson Donald Pleasance Laurent Malet Lisa Pelikan Chris Wiggins
Romain Dupré, un ancien pilote de
ligne français est appelé d'urgence au Canada pour identifier le corps de son
fils Julien, qui aurait abattu un policier avant d'être tué à son tour.
Sorti en 1979, L'Homme en
colère marque une incursion de Claude Pinoteau dans le cinéma d'action
teinté de drame familial, porté par un Lino Ventura toujours aussi magnétique.
Le film suit le périple de Romain Dupré, un père robuste et déterminé qui
traverse l’Atlantique pour retrouver son fils, Julien (Laurent Malet), plongé
dans une tourmente politico-criminelle à Montréal. Ce voyage, à mi-chemin entre
la quête intime et la traque haletante, illustre avec authenticité une époque
où les moyens étaient modestes mais le savoir-faire indéniable.
Dès les premières minutes, le film
instaure un climat tendu, où la quête paternelle s’enveloppe d’un mystère
oppressant. Ventura incarne avec brio ce père pragmatique et bourru, tout en
subtilité et en puissance, jamais dans l’excès. Loin d’être un héros
invincible, il se bat avec ses propres limites, ses blessures et une rage
contenue. Cette humanité brute est le moteur émotionnel du film, qui ne tombe
jamais dans le pathos facile.
Claude Pinoteau s’appuie sur une
mise en scène efficace, bien que parfois classique. Il utilise les rues de
Montréal comme un décor vivant et réaliste, conférant au film une atmosphère
âpre et urbaine. On sent l’effort de capturer l’énergie des films américains de
l’époque, sans en plagier le style. La course-poursuite est nerveuse, mais sans
les artifices outranciers que l'on retrouve dans les blockbusters
d’aujourd’hui. C’est l’intensité des enjeux qui fait battre le cœur du
spectateur, pas les explosions spectaculaires.
Le personnage de Julien, incarné
par un Laurent Malet un peu en retrait, représente une jeunesse égarée,
cherchant à se rebeller contre un système, mais se perdant dans ses idéaux.
Bien que son caractère manque de profondeur, il sert néanmoins de déclencheur
aux dilemmes moraux du père. C’est dans cette dualité générationnelle que le
film trouve sa richesse : un père terrien face à un fils idéologue.
Et puis, il y a Angie Dickinson,
lumineuse, qui apporte une touche d’élégance et de chaleur dans cet univers
dur. Son rôle n’est pas central, mais il ajoute un équilibre au récit et permet
de nuancer la rudesse de Romain Dupré.
L'Homme en colère n'est pas un chef-d'œuvre, mais
c'est un film solide, honnête et profondément ancré dans son époque. Il mêle
avec habileté un drame humain touchant et une intrigue policière sans
prétention. Le voyage n’est peut-être pas mémorable dans sa forme, mais il
l’est dans son fond : l’amour paternel, inébranlable et universel. Une œuvre à
redécouvrir pour ceux qui apprécient un cinéma d’action sobre, porté par un
grand acteur et une réalisation sincère.
NOTE : 9.60
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Claude Pinoteau
- Scénario : Claude Pinoteau, Charles E. Israel et Jean-Claude Carrière
- Musique : Claude Bolling
- Directeur de la photographie : Jean Boffety
- Montage : Marie-Josèphe Yoyotte
- Création des décors : Earl G. Preston
- Création des costumes : Blanche-Danielle Boileau
- Sociétés de production : Cinévidéo, France Régions 3 Cinéma, Les Films Ariane
- Lino Ventura (VF : Lui-même) : Romain Dupré, le père
- Angie Dickinson (VF : Jacqueline Porel) : Karen
- Laurent Malet : Julien Dupré, le fils (adulte)
- Olivier Guespin : Julien Dupré, le fils (adolescent). À noter que les deux acteurs qui incarnent Julien à dix ans d'intervalle, sont demi-frères dans la réalité. Ce qui explique leur ressemblance.
- Holly McLaren : Nancy
- Donald Pleasence (VF : Roger Carel) : Albert Pumpelmayer
- Lisa Pelikan (VF : Maïk Darah) : Anne Garret
- Chris Wiggins (VF : Marcel Bozzuffi) : Capitaine MacKenzie
- R.H. Thomson (VF : Patrick Floersheim) : Borke
- Peter Hicks : Lentini
- Sonny Forbes (VF : Sady Rebbot) : Le boxeur qui s'entraîne à la poire de vitesse et qui donne le nom de Borke
- Vlasta Vrana (VF : Daniel Gall) : Le gérant du club
- Edouard Carpentier (VF : Jacques Deschamps) : Portier du Club
- Aubert Pallascio (VF : Raymond Loyer) : Parker
- Prudence Harrington :
- Andrew Semple : Jeune homme dans la discothèque
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire