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mercredi 11 décembre 2024

9.60 - MON AVIS SUR LE FILM L'HOMME EN COLERE DE CLAUDE PINOTEAU (1979)

 


Vu le film L’Homme en Colère de Claude Pinoteau (1979) avec Lino Ventura  Sonny Forbes Angie Dickinson Donald Pleasance Laurent Malet Lisa Pelikan Chris Wiggins

Romain Dupré, un ancien pilote de ligne français est appelé d'urgence au Canada pour identifier le corps de son fils Julien, qui aurait abattu un policier avant d'être tué à son tour.

Sorti en 1979, L'Homme en colère marque une incursion de Claude Pinoteau dans le cinéma d'action teinté de drame familial, porté par un Lino Ventura toujours aussi magnétique. Le film suit le périple de Romain Dupré, un père robuste et déterminé qui traverse l’Atlantique pour retrouver son fils, Julien (Laurent Malet), plongé dans une tourmente politico-criminelle à Montréal. Ce voyage, à mi-chemin entre la quête intime et la traque haletante, illustre avec authenticité une époque où les moyens étaient modestes mais le savoir-faire indéniable.

Dès les premières minutes, le film instaure un climat tendu, où la quête paternelle s’enveloppe d’un mystère oppressant. Ventura incarne avec brio ce père pragmatique et bourru, tout en subtilité et en puissance, jamais dans l’excès. Loin d’être un héros invincible, il se bat avec ses propres limites, ses blessures et une rage contenue. Cette humanité brute est le moteur émotionnel du film, qui ne tombe jamais dans le pathos facile.

Claude Pinoteau s’appuie sur une mise en scène efficace, bien que parfois classique. Il utilise les rues de Montréal comme un décor vivant et réaliste, conférant au film une atmosphère âpre et urbaine. On sent l’effort de capturer l’énergie des films américains de l’époque, sans en plagier le style. La course-poursuite est nerveuse, mais sans les artifices outranciers que l'on retrouve dans les blockbusters d’aujourd’hui. C’est l’intensité des enjeux qui fait battre le cœur du spectateur, pas les explosions spectaculaires.

Le personnage de Julien, incarné par un Laurent Malet un peu en retrait, représente une jeunesse égarée, cherchant à se rebeller contre un système, mais se perdant dans ses idéaux. Bien que son caractère manque de profondeur, il sert néanmoins de déclencheur aux dilemmes moraux du père. C’est dans cette dualité générationnelle que le film trouve sa richesse : un père terrien face à un fils idéologue.

Et puis, il y a Angie Dickinson, lumineuse, qui apporte une touche d’élégance et de chaleur dans cet univers dur. Son rôle n’est pas central, mais il ajoute un équilibre au récit et permet de nuancer la rudesse de Romain Dupré.

L'Homme en colère n'est pas un chef-d'œuvre, mais c'est un film solide, honnête et profondément ancré dans son époque. Il mêle avec habileté un drame humain touchant et une intrigue policière sans prétention. Le voyage n’est peut-être pas mémorable dans sa forme, mais il l’est dans son fond : l’amour paternel, inébranlable et universel. Une œuvre à redécouvrir pour ceux qui apprécient un cinéma d’action sobre, porté par un grand acteur et une réalisation sincère.

NOTE : 9.60

FICHE TECHNIQUE


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