Vu le film La Belle et la Bête Film d’Animation de Gary Trousdale, Kirk Wise (1992)
Belle est une jeune fille sensible et imaginative, qui passe ses journées plongée dans la lecture. Seul Maurice, son père, un inventeur farfelu, compte dans sa vie. Un jour que ce dernier se perd dans la forêt, il se réfugie dans un château pour échapper à une meute de loups. Irrité par son intrusion, le maître des lieux, la Bête, le jette dans un cachot. Pour sauver son père, Belle accepte d'être retenue prisonnière à sa place.
D’après le conte Jeanne-Marie Leprince de Beaumont publié
en 1757
L'adaptation du conte classique La Belle et la Bête par
les studios Disney, sortie en 1991, a marqué un tournant dans l’histoire de
l’animation. Inspirée du conte du XVIIIe siècle, mais surtout influencée par
l’interprétation onirique de Jean Cocteau, cette version mélange tradition et
innovation avec une touche unique. Ce film d'animation est un bijou où la magie
se mêle à l'émotion, offrant aux spectateurs une expérience à la fois
nostalgique et novatrice.
Dès les premières notes de la chanson d'ouverture, Belle,
on est plongé dans un village pittoresque à l’esthétique chaleureuse.
L’animation, fluide et détaillée, donne vie à chaque pierre, chaque personnage,
avec une vitalité sans égale. Mais c’est dans le château maudit de la Bête que
le véritable enchantement opère. Les décors gothiques et mystérieux, peuplés
d'objets parlants tels que Lumière, Big Ben et Mme Samovar, nous transportent
dans un univers fantasmagorique, entre rêve et comédie. Les dialogues des
personnages, souvent teintés d'humour, servent à alléger la gravité du thème
central : la rédemption par l'amour.
La séquence où Belle et la Bête dansent dans la salle de
bal est sans conteste l’un des moments les plus emblématiques de l’histoire du
cinéma d’animation. À l’époque, cette scène était révolutionnaire :
l’utilisation pionnière de l’animation en 3D pour représenter la profondeur de
la pièce, les mouvements de caméra qui semblent flotter autour des danseurs, et
la lumière chatoyante sur le décor en faisaient un spectacle inédit. Sur la
chanson Histoire éternelle (dans sa version française), ce passage
sublime illustre à la perfection l’évolution de la relation entre Belle et la
Bête, passant de la méfiance à un amour sincère.
Cependant, ce film est plus qu’une simple prouesse
technique. Il porte en lui des thématiques intemporelles : la beauté intérieure
face aux apparences trompeuses, la puissance du pardon, et l’importance de voir
au-delà des différences. À travers Belle, une héroïne curieuse, intelligente et
indépendante, Disney s’éloigne des princesses passives de ses premiers films
pour offrir une figure féminine forte et moderne. En cela, le film honore
l’esprit du conte originel tout en l’adaptant aux attentes d’un public
contemporain.
Pour nous, Français, la comparaison avec l’œuvre de Jean
Cocteau est inévitable. Si Cocteau a imprégné son adaptation d’un symbolisme
poétique et d’une atmosphère presque surréaliste, Disney choisit de simplifier
l’histoire pour en faire un spectacle accessible à tous, petits et grands. Mais
loin de trahir l’essence du conte, cette adaptation en amplifie l’aspect
féerique grâce à la musique. Les chansons composées par Alan Menken et les
paroles de Howard Ashman insufflent une énergie théâtrale, à la manière d’une
comédie musicale. Chaque morceau, qu’il s’agisse de C’est la fête ou Je
ne savais pas, apporte une dimension émotionnelle qui transcende l’écran.
Enfin, l’expérience de La Belle et la Bête ne se limite
pas au film : elle devient presque tactile, comme une visite dans un parc
Disney. Les couleurs vives, les chansons entraînantes, et le sens du détail
nous plongent dans un univers qui ressemble à Disneyland, où tout semble
possible et où la magie est omniprésente.
La Belle et la Bête de Disney est bien plus qu’un simple
dessin animé. C’est une œuvre transgénérationnelle, un hymne à l’amour et à
l’acceptation de l’autre, servi par une animation époustouflante et une
bande-son inoubliable. Plus de trois décennies après sa sortie, ce film demeure
une référence, preuve que la magie Disney est capable de transformer un conte
séculaire en un moment éternel.
NOTE : 16.80
FICHE TECHNIQUE
- Titre français : La Belle et la Bête
- Réalisation : Gary Trousdale et Kirk Wise
- Scénario : Linda Woolverton (supervision); Roger Allers, Kelly Asbury, Brenda Chapman, Tom Ellery, Kevin Harkey, Robert Lence, Burny Mattinson, Brian Pimental, Joe Ranft, Chris Sanders et Bruce Woodside d'après Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
- Conception graphique :
- Direction artistique : Brian McEntee
- Conception visuelle : Melvin Shaw
- Cadrage (Layout) : Edward Ghertner (supervision)
- Décors : Lisa Keene (supervision)
- Mise au propre (Clean-up) : Vera Lanpher (supervision)
- Animation :
- Supervision : James Baxter, Mark Henn, Glen Keane, Andreas Deja, Nick Ranieri, Will Finn, David Pruiksma, Ruben Aquino, Chris Wahl et Russ Edmonds
- Animation des personnages : Michael Cedeno, Lorna Cook, Randy Cartwright, Douglas Krohn, Ken Duncan, Mike Nguyen, Anthony Derosa, Gee Fwee Boedoe, Tom Sito, Aaron Blaise, Broose Johnson, Brad Kuha, Joe Haidar, Ron Husband, David Burgess, Alexander Kupershmidt, Tim Allen, Rejean Bourdages, David Stephan, Barry Temple, Michael Show, Tony Bancroft, Phil Young, Dan Boulos, Mark Kausler, Ellen Woodbury, Cynthia Overman, Rick Farmiloe, Lennie Graves, Larry White et Tony Anselmo
- Effets spéciaux : Randy Fullmer (supervision), Dorse A. Lanpher
- Animation numérique (CGI) : Jim Hillin (supervision) avec la participation de Pixar
- Montage : John Carnochan (supervision film), Kathleen Bennett (supervision musique)
- Musique :
- Compositeur : Alan Menken
- Chansons : Howard Ashman (paroles), Alan Menken (musique)
- Arrangements : Alan Menken et Danny Troob
- Orchestrations : Danny Troob et Michael Starobin
- Direction et arrangements vocaux : David Friedmann
- Production : Don Hahn ; Howard Ashman (exécutive) ; Sarah McArthur (associée)
- Systèmes d'animation par ordinateur : Silicon Graphics Inc., Alias Research Inc.
- Sociétés de production : Walt Disney Pictures, Silver Screen Partners IV
- Société de distribution : Buena Vista Pictures Distribution
- Budget : 25 millions de USD
- Paige O'Hara : Belle
- Robby Benson : The Beast (la Bête)
- Richard White : Gaston
- Jerry Orbach : Lumière
- David Ogden Stiers : Narrateur / Cogsworth (Big Ben)
- Angela Lansbury : Mrs. Potts (Mme Samovar)
- Bradley Pierce : Chip (Zip)
- Rex Everhart : Maurice
- Jesse Corti : LeFou
- Hal Smith : Philippe (Philibert)
- Jo Anne Worley : Wardrobe (l'Armoire)
- Brian Cummings : Stove (le Fourneau)
- Alvin Epstein : Bookseller (le libraire)
- Tony Jay : Monsieur D'Arque
- Alec Murphy : Baker (le boulanger)
- Kimmy Robertson : Featherduster (Plumette)
- Mary Kay Bergman : Babette
- Kath Soucie : Bimbette
- Frank Welker : Footstool (le Repose-pieds) / Special vocal effects (effets vocaux)
- Mickie McGowan : French Peasant Woman (paysanne)
- Jim Cummings : Additional Voices
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