Pages

dimanche 8 décembre 2024

7.30 - MON AVIS SUR LE FILM BANDE A PART DE JEAN LUC GODARD (1964)


Vu le film Bande à part de Jean Luc Godard (1964) avec Anna Karina Sami Frey Claude Brasseur Chantal Darget Louisa Colpeyn Ernest Menzer Danièle Girard Georges Staquet Michel Delahaye Jean Claude Remoleux

Franz fréquente Odile, charmante jeune fille lunaire et naïve qu'il a rencontrée à son cours d'anglais dans un institut privé parisien. Odile révèle à Franz que sa tante Victoria qui l'héberge loue une chambre de son pavillon de Joinville à un mystérieux M. Stoltz, qui y cacherait une grosse somme d'argent liquide.

  Jean-Luc Godard continue de ma diviser. Avec Bande à part, il continue de déconstruire le cinéma classique, au risque d'égarer ceux qui s'attendent à une narration conventionnelle. La voix off omniprésente, typique du style godardien, joue ici le rôle d'un guide détaché, presque ironique. On pourrait la percevoir comme une tentative de créer un cinéma où les émotions se construisent davantage dans la tête du spectateur que dans l'intrigue même. Mais, pour beaucoup, cette froideur rompt l'immersion.

Le scénario, ou plutôt son absence, est volontaire. Godard saute d’une scène à l’autre avec un apparent mépris pour la logique narrative. Ce manque de continuité peut sembler frustrant, mais il reflète une quête : celle de capturer des fragments de vie, comme des morceaux épars de poésie visuelle. Cela dit, sans la touche dramatique d'un Rohmer ou la folie d'un Truffaut, ce jeu de puzzle reste parfois hermétique.

Heureusement, Bande à part trouve son charme ailleurs : dans son trio d’acteurs magnétique. Anna Karina, Sami Frey et Claude Brasseur insufflent à ce film une légèreté unique. La scène de la danse au café, où leurs corps s'accordent brièvement avant de diverger, est un moment iconique de la Nouvelle Vague : joyeux, absurde, intemporel. De même, leur course à travers le Louvre est une parenthèse enchantée dans ce Paris en noir et blanc.

Ah, Paris. C’est peut-être là que Bande à part me touche : dans ses déambulations mélancoliques. Ce métro, ces rues grises et modestes, filmés avec une simplicité désarmante, sont les vrais témoins du récit. C'est un Paris qui vit et respire, loin des clichés touristiques.

Pour les amoureux de la Nouvelle Vague, le film est une déclaration d’amour au cinéma libre. Pour les autres, il peut se réduire à une collection de jolies images et d’excentricités. Votre ressenti est donc légitime : Godard exige qu'on le rencontre à mi-chemin, et parfois, on n'en a tout simplement pas envie. Mais même si Bande à part ne vous réconcilie pas avec lui, peut-être vous laissera-t-il quelques souvenirs : un pas de danse, une rue parisienne, une lumière. C’est peu, mais parfois, c’est tout ce que le cinéma peut offrir.

NOTE : 7.30

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire