Vu le film La Famille Fenouillard de Yves Robert (1960) avec Jean Richard Bernard Blier Sophie Desmarets Annie Sinigalia Yves Robert Henri Virlojeux Marie José Ruiz Gérard Darrieu Hubert Deschamps
Le
bonnetier Agénor Fenouillard décide de visiter Paris avec sa femme et ses deux
filles, Artémise et Cunégonde. Embarquée par hasard sur un bateau, la famille
finit par réaliser un tour du monde avec des escales au Brésil, en Antarctique
et au Japon.
Adapté de la célèbre bande dessinée humoristique de
Christophe, La Famille Fenouillard est une comédie typique de son
époque, pleine de légèreté et de burlesque. Yves Robert, alors au début de sa
carrière de réalisateur, livre ici une œuvre qui préfigure le ton de ses futurs
succès tout en s'appuyant sur le style débridé des Branquignols dans l’esprit
Le film suit les mésaventures de cette famille de
bourgeois provinciaux, caricature des mœurs étriquées du XIXᵉ siècle, propulsée
dans des péripéties aussi absurdes qu'improbables. L'humour repose sur des
situations exagérées, des dialogues colorés, et un sens du comique visuel
hérité des grandes heures du cinéma muet. Yves Robert excelle à capter le
ridicule des personnages sans jamais sombrer dans la méchanceté, ce qui donne
au film un charme suranné.
Jean Richard, dans le rôle de l’imposant patriarche,
incarne à merveille ce mélange de suffisance et de maladresse. Son
interprétation, à mi-chemin entre le théâtre de boulevard et la pantomime, est
sans doute l'un des points forts du film. Il porte avec aisance le comique de
répétition et les gesticulations outrancières qui caractérisent son personnage,
rappelant parfois les grandes figures du slapstick comme Fernandel ou Bourvil.
Pour autant, La Famille Fenouillard souffre de
quelques longueurs et d'une certaine dispersion narrative. Les gags ne font pas
toujours mouche, et le film peine parfois à maintenir un rythme soutenu.
Certains spectateurs pourront le trouver un peu vieillot ou trop ancré dans une
époque où le comique potache primait sur la subtilité.
C’est justement cette patine d’un autre temps qui fait
aujourd’hui le charme du film. Yves Robert y montre déjà une sensibilité
particulière pour l’absurde du quotidien et le décalage entre les aspirations
des personnages et la réalité qui les rattrape. Ces éléments deviendront
centraux dans ses œuvres ultérieures, notamment La Guerre des boutons ou
Un éléphant, ça trompe énormément.
La Famille Fenouillard n'est peut-être pas le
meilleur film d'Yves Robert, mais il s'agit d'une étape intéressante dans son
parcours. Avec son comique bon enfant et ses interprétations marquées, il offre
une plongée nostalgique dans le cinéma français des années 60. À défaut d’être
une œuvre majeure, il reste une comédie attachante qui amuse encore par ses
maladresses et son enthousiasme communicatif.
NOTE : 8.90
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Yves Robert
- Scénario : Jean Ferry, Yves Robert, d'après l'œuvre originale de Christophe
- Dialogues : Jean Ferry
- Assistant réalisateur : Jacques Besnard
- Production : Pierre Fabre, Société Nouvelle des Etablissements Gaumont, François Chavanne
- Directeur de production: Alain Poiré, Claude Hauser
- Images : André Bac
- Décors : Paul Boutié
- Son : Guy Rophé
- Montage : Marie-Josèphe Yoyotte
- Musique : Gérard Calvi
- Jean Richard : Agénor Fenouillard
- Sophie Desmarets : Léocadie Fenouillard
- Marie-José Ruiz : Artémise
- Annie Sinigalia : Cunégonde
- Madeleine Clervanne : Madame de Bréauté-Beuzeville
- Georges Aubert : Bordure
- Jean Bellanger : Bébert
- Bernard Blier : une apparition en voyageur
- Bernard Charlan : Antoine Petit, le chef d'orchestre
- Gérard Darrieu : Souris-Bibi
- Hubert Deschamps : le maître d'école
- Alain Dumoulin : Polydore
- Yves Robert : Le Coq
- Henri Virlogeux : le commandant
- André Weber : Nanca
- Lucien Frégis : un voyageur
- Jean-Claude Arnaud
- André Badin : un conseiller municipal
- Charles Bouillaud : le contrôleur du train
- Louis Bugette : l'homme de quart à la barre
- Bruno Balp : un officier du bateau Magellan
- Jimmy Perrys : un client de la bonnetterie
- Martin Lartigue : le petit garçon
- Little Bara
- Marcel Charvey : le médecin du bateau Magellan
- Henri Cote
- Gilbert Denoyan : Harris
- Philippe Desboeuf : La Charente
- Pierre Duncan : un bourreau japonais
- André Gille : Follichon
- Daniel Goldenberg : Anatole
- René Hell : Crochet de Valet
- Roger Pelletier
- Yves Peneau
- Guy Piérauld
- André Pradel
- Claude Richard
- Robert Rollis : le chef de gare
- Philippe Castelli : un client du restaurant
- Marlène Jobert (à confirmer)
- Simone Landry (à confirmer)
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