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mardi 3 décembre 2024

11.30 - MON AVIS SUR LE FILM LE DISTRAIT DE PIERRE RICHARD (1970)


 Vu le film Le Distrait de Pierre Richard (1970) avec Pierre Richard Bernard Blier Maria Pacôme Marie-Christine Barrault Catherine Samie Micheline Luccianni Tsilla Chelton François Maistre Robert Dalban

Glycia Malaquet convainc son amant, Alexandre Guiton, directeur d'une agence de publicité, d'engager son fils Pierre, garçon charmant et imaginatif mais affligé d'une distraction de tous les instants. Ce dernier se signale très vite en proposant des idées plus saugrenues les unes que les autres et en semant la panique autour de lui. La confrontation de Pierre avec M. Klerdenne, autre personnage affublé d'une incroyable distraction, conduit à deux scènes comiques d'anthologie.

 

 Le Distrait, premier film réalisé par Pierre Richard en 1970, marque les débuts de son personnage emblématique : un rêveur maladroit, lunaire et irrésistiblement attachant. Le film pose les bases d’un style qui fera son succès, celui d’un comique physique mêlé à une douce naïveté. Ici, Pierre Richard incarne Pierre Malaquet, un publicitaire distrait à l’extrême, embarqué dans des situations absurdes dues à sa déconnexion totale avec la réalité.

L’histoire s’articule autour de Malaquet, recruté par une agence de publicité grâce à l’intervention de sa mère excentrique (jouée avec délice par Maria Pacôme). Cette dernière, dans une scène mémorable, séduit le patron avec des « gazous gazous » irrésistibles, offrant une satire piquante des rapports de pouvoir mêlant charme et absurdité. Malaquet, lui, se distingue par ses idées publicitaires décalées et son incapacité à respecter les codes sociaux, provoquant un enchaînement de quiproquos hilarants.

Si certaines situations ont pris un coup de vieux, notamment dans leur mise en scène ou leur rythme, l’humour de Pierre Richard reste intemporel. Sa gestuelle unique, sa manière de glisser du génie à la catastrophe en une fraction de seconde, et son visage expressif font encore mouche. On se surprend à rire de ses maladresses, de ses déambulations imprévisibles, et de son monde intérieur si éloigné de la froide efficacité attendue dans son métier.

Le film se distingue également par sa critique, légère mais mordante, du milieu publicitaire. Pierre Malaquet est un ovni dans cet univers pragmatique et cynique. Ses idées absurdes, comme une publicité pour un insecticide où le slogan est chanté par des mouches, révèlent l'absurdité de la logique marchande. En filigrane, Le Distrait questionne la normalisation des comportements dans une société qui valorise l’efficacité au détriment de la fantaisie.

Maria Pacôme est exceptionnelle en mère surprotectrice et exubérante, véritable moteur comique de plusieurs scènes. Son alchimie avec Pierre Richard est palpable et ajoute une dimension tendre à ce personnage fantasque. Bernard Blier, en patron dépassé par les extravagances de son nouvel employé, complète un casting qui fonctionne à merveille.

Bien que certaines blagues aient vieilli et que le rythme souffre parfois de longueurs, Le Distrait conserve son charme. Il reste une introduction idéale à l’univers de Pierre Richard, un monde où la maladresse devient une poésie et où l’humour naît du décalage. Cinquante ans après, on se laisse encore séduire par cette comédie tendre et loufoque, reflet d'une époque et d'un talent en devenir.

NOTE / 11.30

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Acteurs non crédités

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