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lundi 23 décembre 2024

6.30 - MON AVIS SUR LE FILM KRAVEN LE CHASSEUR DE J.C CHANDOR (2024)

 


Vu le film Kraven le Chasseur de J.C Chandor (2024) avec Aaron Taylor Johnson , Ariana de Bose Levi Miller Diaana Babnicova Fred Hechinger Billy Barratt Russel Crowe Christopher Abbott Yuri Kolokolnikov 

 

 Kraven est transporté dans un goulag. Après une altercation avec les gardes d’un Caïd de la prison, Seymon Chorney, il le confronte puis le tue dans la cellule ainsi que ses hommes de mains. Ce dernier entame sa fuite hors des murs de la prison grâce à ses capacités exceptionnelles. Après avoir bondi par-dessus les murs d’enceinte de la prison, il rejoint un avion placé là pour s’envoler vers des contrées inconnues. Le lendemain, les gardes du goulag découvrent un corps qui n'est autre que celui du prisonnier 0864 dont Kraven a usurpé l'identité, et se demandent : « Qui a tué Chorney ? ».

Kraven le Chasseur, production de Sony issue de l’univers Marvel, aurait pu être une plongée fascinante dans la psyché tourmentée d’un des adversaires les plus emblématiques de Spider-Man. Créé par Stan Lee et Steve Ditko en 1964, Sergei Kravinoff, alias Kraven, est bien plus qu’un simple méchant : c’est un chasseur obsessionnel, un homme en quête perpétuelle de défis, hanté par un code d’honneur tordu.

En voulant transformer Kraven en une sorte de "bad héros" solitaire, les studios ont vidé le personnage de sa substance. Là où l’univers de la bande dessinée aurait permis de bâtir une histoire nuancée et tragique, le film s’égare dans des clichés éculés et une tentative maladroite de donner à Kraven une aura de justicier ambigu. Ce choix scénaristique trahit non seulement les fans de longue date, mais dénature également le potentiel narratif d’un personnage dont la force repose sur sa complexité morale.

Aaron Taylor-Johnson livre pourtant une interprétation honnête, parvenant à capturer une partie de l’intensité et de la sauvagerie de Kraven. Mais son jeu est plombé par une écriture caricaturale et une direction artistique sans âme. À ses côtés, Russell Crowe, campant le père de Kraven, déçoit profondément. Son rôle, qui aurait pu enrichir le récit avec une dimension psychologique, tombe dans une théâtralité forcée et un accent exagéré, amplifiant la sensation de superficialité.

La réalisation, confiée à J.C. Chandor, un cinéaste pourtant capable (Margin Call, All Is Lost), semble perdue face à l’ampleur du projet. Le film manque de vision et de cohérence. Les scènes d’action, censées être le point fort d’un film centré sur un maître chasseur, sont mal chorégraphiées et souffrent d’effets spéciaux d’une qualité indigne d’une production Marvel. Les décors, tout comme les CGI, apparaissent fades et génériques, sapant toute immersion. On se demande où est passé le budget colossal, tant le résultat semble bâclé.

Ce naufrage technique est d’autant plus regrettable que Kraven le Chasseur aurait pu s’inscrire dans une veine plus sombre et introspective, proche d’œuvres comme Logan. Le matériau d’origine, avec des arcs narratifs puissants comme Kraven's Last Hunt, offrait une base riche pour explorer la relation de Kraven avec Spider-Man, ses dilemmes intérieurs, et son obsession dévastatrice. Mais l’absence totale de Spider-Man dans le film prive le personnage de sa raison d’être, réduisant Kraven à une figure solitaire dépouillée de sa profondeur.

 Kraven le Chasseur est un gâchis monumental. Malgré un acteur principal convaincant, le film échoue à tous les niveaux : écriture, réalisation, effets visuels et respect de l’œuvre originale. Il s’inscrit dans la lignée des adaptations ratées qui cherchent à capitaliser sur la popularité des comics sans en comprendre l’essence. Une occasion manquée de faire de Kraven une figure tragique et inoubliable du grand écran.

NOTE ; 6.30

FICHE TECHNIQUE

 DISTRIBUTION

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