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mardi 10 décembre 2024

13.10 - MON AVIS SUR LE FILM A WOMAN OF AFFAIRS DE CLARENCE BROWN (1928)


 Vu   le film A Woman Of Affairs (Intrigues) de Clarence Brown (1928) avec Greta Garbo John Gilbert lexis Stone Johnny Mack Brown Douglas Fairbanks Jr Dorothy Sebastian Hobart Bosworth 

Diana, Neville et David sont des amis d'enfance de la riche aristocratie anglaise. Diana et Neville sont amoureux l'un de l'autre mais le père de celui-ci s'y oppose, n'approuvant pas le style de vie de la famille Merrick. Neville est ainsi envoyé en Égypte pour mener des affaires et devenir encore plus riche. Pendant ce temps, David, qui était également amoureux de Diana et qui est très ami avec son frère Jeffry, épouse celle-ci, après qu'elle a attendu en vain deux années durant le retour de Neville.

A Woman of Affairs (1928), réalisé par Clarence Brown, est bien plus qu'un simple drame muet : c'est un écrin taillé sur mesure pour Greta Garbo, cette étoile magnétique qui transcende l'écran. Dès les premières images, elle capte la lumière, l'attention, et, inévitablement, les cœurs. Ce film, adapté du roman The Green Hat de Michael Arlen, explore avec intensité les tourments de la passion, la jalousie destructrice, et l'impossible quête de bonheur dans un monde régi par les conventions.

Garbo incarne Diana Merrick, une femme prise au piège d'un amour éternel mais inaccessible. Son regard, à la fois lumineux et hanté, raconte mille histoires que les mots seraient incapables d'exprimer. Elle donne vie à une héroïne complexe, déchirée entre les attentes sociales et un désir d'émancipation qui la pousse à braver les tabous de son époque. C'est dans ce combat intérieur que Garbo excelle : un simple regard ou un mouvement suffisent pour faire naître l'émotion brute.

Face à elle, John Gilbert dans le rôle de Neville, est convaincant en homme d’honneur empêtré dans un amour non consommé. Si son jeu est plus réservé, il sert d’écho à l’intensité volcanique de Garbo, amplifiant le drame. Leur alchimie, bien que marquée par la retenue typique des films muets, est palpable et alimente l’écho tragique de cette histoire.

Le film, marqué par un rythme lent mais inexorable, construit un crescendo émotionnel implacable. Chaque scène semble peser un peu plus sur les épaules des personnages, les conduisant vers une conclusion inéluctable. La caméra de Clarence Brown, discrète mais d’une élégance remarquable, s’attarde sur Garbo, capturant son aura intemporelle. Son jeu, subtil et nuancé, démontre que même dans le silence, elle domine l’écran avec une intensité rare.

Les thèmes du film – l’attente insoutenable, le désespoir de l’amour impossible, et la jalousie destructrice – touchent à l’universel. La société qui condamne Diana à une vie de souffrance résonne comme une critique des normes rigides de l’époque, offrant une réflexion poignante sur la place des femmes et leur liberté d’aimer.

Le dénouement est un déchirement. Chaque spectateur sent sa gorge se nouer lorsque l’inéluctable se produit. Larmes garanties, car A Woman of Affairs est un hymne au romantisme tragique. Garbo, tragédienne aux yeux d'or, illumine cette œuvre comme peu d’actrices en sont capables. Ce film, bien qu’empreint des conventions du muet, reste un témoignage intemporel de l’art d’aimer, de souffrir et de perdre, porté par l’aura mystique d’une légende du cinéma.

NOTE : 13.10

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation : Clarence Brown
  • Scénario : Michael Arlen d'après son roman The Green Hat (lequel n'est pas mentionné au générique) ; Bess Meredyth (révision), Marian Ainslee et Ruth Cummings (intertitres)
  • Direction artistique : Cedric Gibbons
  • Costumes : Adrian
  • Photographie : William H. Daniels
  • Montage : Hugh Wynn
  • Musique : William Axt ; Carl Davis (1983)
  • Société de production : MGM
  • Société de distribution : MGM

DISTRIBUTION

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