Vu le film A Woman Of Affairs (Intrigues) de Clarence Brown (1928) avec Greta Garbo John Gilbert lexis Stone Johnny Mack Brown Douglas Fairbanks Jr Dorothy Sebastian Hobart Bosworth
Diana, Neville et David sont des amis
d'enfance de la riche aristocratie anglaise.
Diana et Neville sont amoureux l'un de l'autre mais le père de celui-ci s'y
oppose, n'approuvant pas le style de vie de la famille Merrick. Neville est
ainsi envoyé en Égypte pour
mener des affaires et devenir encore plus riche. Pendant ce temps, David, qui
était également amoureux de Diana et qui est très ami avec son frère Jeffry,
épouse celle-ci, après qu'elle a attendu en vain deux années durant le retour
de Neville.
A Woman of Affairs
(1928), réalisé par Clarence Brown, est bien plus qu'un simple drame muet :
c'est un écrin taillé sur mesure pour Greta Garbo, cette étoile magnétique qui
transcende l'écran. Dès les premières images, elle capte la lumière,
l'attention, et, inévitablement, les cœurs. Ce film, adapté du roman The
Green Hat de Michael Arlen, explore avec intensité les tourments de la
passion, la jalousie destructrice, et l'impossible quête de bonheur dans un
monde régi par les conventions.
Garbo incarne Diana Merrick, une femme prise au piège
d'un amour éternel mais inaccessible. Son regard, à la fois lumineux et hanté,
raconte mille histoires que les mots seraient incapables d'exprimer. Elle donne
vie à une héroïne complexe, déchirée entre les attentes sociales et un désir
d'émancipation qui la pousse à braver les tabous de son époque. C'est dans ce
combat intérieur que Garbo excelle : un simple regard ou un mouvement suffisent
pour faire naître l'émotion brute.
Face à elle, John Gilbert dans le rôle de Neville,
est convaincant en homme d’honneur empêtré dans un amour non consommé. Si son
jeu est plus réservé, il sert d’écho à l’intensité volcanique de Garbo,
amplifiant le drame. Leur alchimie, bien que marquée par la retenue typique des
films muets, est palpable et alimente l’écho tragique de cette histoire.
Le film, marqué par un rythme lent mais inexorable,
construit un crescendo émotionnel implacable. Chaque scène semble peser un peu
plus sur les épaules des personnages, les conduisant vers une conclusion
inéluctable. La caméra de Clarence Brown, discrète mais d’une élégance
remarquable, s’attarde sur Garbo, capturant son aura intemporelle. Son jeu,
subtil et nuancé, démontre que même dans le silence, elle domine l’écran avec
une intensité rare.
Les thèmes du film – l’attente insoutenable, le
désespoir de l’amour impossible, et la jalousie destructrice – touchent à
l’universel. La société qui condamne Diana à une vie de souffrance résonne
comme une critique des normes rigides de l’époque, offrant une réflexion
poignante sur la place des femmes et leur liberté d’aimer.
Le dénouement est un déchirement. Chaque spectateur
sent sa gorge se nouer lorsque l’inéluctable se produit. Larmes garanties, car A
Woman of Affairs est un hymne au romantisme tragique. Garbo, tragédienne
aux yeux d'or, illumine cette œuvre comme peu d’actrices en sont capables. Ce
film, bien qu’empreint des conventions du muet, reste un témoignage intemporel
de l’art d’aimer, de souffrir et de perdre, porté par l’aura mystique d’une
légende du cinéma.
NOTE : 13.10
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Clarence Brown
- Scénario : Michael Arlen d'après son roman The Green Hat (lequel n'est pas mentionné au générique) ; Bess Meredyth (révision), Marian Ainslee et Ruth Cummings (intertitres)
- Direction artistique : Cedric Gibbons
- Costumes : Adrian
- Photographie : William H. Daniels
- Montage : Hugh Wynn
- Musique : William Axt ; Carl Davis (1983)
- Société de production : MGM
- Société de distribution : MGM
- Greta Garbo : Diana Merrick Furness
- John Gilbert : Neville « Nevs » Holderness
- Lewis Stone : Dr Hugh Trevelyan
- Johnny Mack Brown : David Furness
- Douglas Fairbanks Jr. : Jeffry Merrick
- Hobart Bosworth : Sir Morton Holderness
- Dorothy Sebastian : Constance
- Fred Kelsey (non crédité) : Détective
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire