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mardi 10 décembre 2024

13.20 - MON AVIS SUR LE FILM SABRINA DE BILLY WILDER (1954)


Vu le film Sabrina de Billy Wilder (1954) avec Humphrey Bogart Audrey Hepburn William Holden John Williams Marcel Hillaire Martha Hyer Ellen Corby Nancy Kulp Marjorie Bennett Marcel Dalio

Dans une fastueuse résidence de Long Island, la délicieuse fille du chauffeur, Sabrina, est amoureuse de David, le fils de famille insouciant, qui ne la remarque même pas. La jeune femme part étudier à Paris. Deux ans plus tard, elle revient, transformée, et ne tarde pas à séduire David. Malheureusement, les parents de ce dernier ne l'entendent pas de cette oreille.

Dans Sabrina, Billy Wilder tisse une comédie romantique douce-amère qui, à première vue, brille par sa légèreté et son insouciance. Pourtant, sous ses airs frivoles se cache une œuvre complexe où se croisent amour, classes sociales, et ironies du destin. Le film met en scène Audrey Hepburn dans le rôle de Sabrina Fairchild, une jeune femme issue d’un milieu modeste, fille de chauffeur pour une riche famille, mais qui aspire à un monde plus grand, plus raffiné. Hepburn, avec son élégance naturelle et sa grâce inimitable, incarne parfaitement ce mélange d'innocence et de sophistication qui fait d'elle une héroïne inoubliable.

Face à elle, deux frères aussi opposés que complémentaires : David Larrabee, playboy insouciant et séducteur interprété avec une aisance hilarante par William Holden, et Linus Larrabee, homme d'affaires sérieux, presque austère, incarné par un Humphrey Bogart manifestement mal à l’aise dans un rôle qui ne semble pas taillé pour lui. Là où Holden illumine l'écran avec une énergie joyeuse – sa scène de coupe de champagne est un bijou comique – Bogart semble en décalage, comme si l'univers du film le dépassait. Mais ce contraste involontaire ajoute une dose de réalisme étrange, presque cynique, à l'intrigue.

Ce triangle amoureux, sur fond de richesse ostentatoire, soulève des questions morales plus lourdes que le ton léger du film ne laisse transparaître. L’âge des protagonistes, notamment la différence marquée entre Sabrina et Linus, peut susciter un malaise aujourd’hui, tout comme la dynamique de pouvoir entre les classes sociales. Wilder, cependant, contourne ces sujets avec une habileté désarmante, enveloppant les dilemmes dans des dialogues brillants et une mise en scène délicate.

Les seconds rôles apportent une richesse supplémentaire à l’œuvre : Marcel Dalio, irrésistible en chef cuisinier français, et John Williams, parfait dans le rôle du père de Sabrina, sont mémorables. Ces personnages secondaires, bien que discrets, ancrent l’histoire dans une humanité chaleureuse.

Le style visuel du film, marqué par les costumes iconiques de Givenchy, participe également à son charme intemporel. Wilder ne se contente pas de raconter une histoire : il peint un tableau où chaque détail, chaque geste, chaque regard est chargé de sens.

 Sabrina est un équilibre subtil entre une comédie pétillante et une réflexion implicite sur les tensions sociales et sentimentales. Si certains aspects peuvent sembler datés ou moralement discutables aujourd’hui, le talent de Wilder pour capturer la légèreté tout en suggérant des sous-textes plus profonds en fait un classique indémodable. C’est une danse élégante où l’amour, l’argent, et le destin s’entrelacent dans un éclat de champagne – et parfois de satire.

NOTE : 13.20

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