Vu le film Pulp Fiction de Quentin Tarentino (1994) avec Bruce Willis Samuel L. Jackson Uma Thurman John Travolta Tim Roth Quentin Tarentino Christopher Walken Ving Rhames Harvey Keitel Eric Stoltz Amanda Plummer Maria de Medeiros
L'odyssée sanglante et burlesque de petits malfrats dans
la jungle de Hollywood à travers trois histoires qui s'entremêlent. Dans un
restaurant, un couple de jeunes braqueurs, Pumpkin et Yolanda, discutent des
risques que comporte leur activité. Deux truands, Jules Winnfield et son ami
Vincent Vega, qui revient d'Amsterdam, ont pour mission de récupérer une
mallette au contenu mystérieux et de la rapporter à Marsellus Wallace.
Lorsque Quentin Tarantino débarque à Cannes en 1994 avec
Pulp Fiction, il ne se contente pas de présenter un film : il redéfinit les
codes du cinéma. Palme d’Or à l’unanimité, ce chef-d’œuvre irrévérencieux
secoue le public et divise la critique. Avec son cocktail explosif de violence
crue, dialogues incisifs et narration éclatée, Tarantino livre une œuvre unique
où le trivial côtoie le sacré, et où chaque scène devient une pièce d’un puzzle
chaotique, mais génialement orchestré.
Au cœur de ce labyrinthe cinématographique, on suit
Vincent Vega (John Travolta) et Jules Winnfield (Samuel L. Jackson), deux
tueurs à gages improbables dont les discussions sur des sujets absurdes — comme
le Royale with Cheese — tranchent avec la gravité de leur métier. Ces
personnages, tout comme ceux qu’ils croisent, semblent extraits d’un univers
parallèle où l’absurde est la norme. À travers une galerie de figures
mémorables — Mia Wallace (Uma Thurman), Butch Coolidge (Bruce Willis), et même
le mystérieux Marcellus Wallace — Tarantino dresse un portrait fragmenté et
électrisant d’une Amérique marginale, drôle et dangereuse.
L’une des forces de Pulp Fiction réside dans son audace
narrative. En brisant la chronologie, Tarantino transforme une série
d’histoires entremêlées en une expérience sensorielle. Chaque segment est une
plongée dans une atmosphère singulière : un dîner qui vire au braquage, une
overdose glaçante, ou encore un combat sanglant. Mais au-delà de la violence —
omniprésente mais jamais gratuite — c’est l’écriture des dialogues qui fascine.
Tarantino élève les échanges banals au rang d’art, mêlant humour noir et réflexions
métaphysiques. Les discussions entre Vincent et Jules oscillent entre théologie
(avec l’interprétation du verset biblique d’Ezechiel) et absurdité pure,
offrant des moments de pur génie verbal.
La scène iconique du pas de danse entre Mia et Vincent,
sur le titre You Never Can Tell de Chuck Berry, illustre à merveille
l’esprit du film : à la fois décalé, sensuel et profondément ancré dans la
culture pop. Ce moment suspendu, devenu culte, est l’une des nombreuses pépites
d’une bande originale exceptionnelle. Tarantino, véritable mélomane, réinvente
l’usage de la musique au cinéma, faisant de chaque morceau un acteur à part
entière, que ce soit le surf rock de Misirlou ou le groove entêtant de Girl,
You’ll Be a Woman Soon.
Mais Pulp Fiction n’est pas qu’un exercice de style. Sous
ses allures de cinéma "cool", il explore des thèmes universels : la
rédemption, le hasard et le destin, ou encore les contradictions morales des
personnages. Jules, notamment, incarne cette quête de transformation, passant
du statut de tueur implacable à celui d’homme en quête de sens. Ce mélange d’ultra
violence et de quête spirituelle est propre à l’univers tarantinesque.
Enfin, le film est une déclaration d’amour au cinéma.
Tarantino multiplie les références aux genres qu’il vénère : polar, western
spaghetti, film noir, série B. Mais loin d’être un simple collage, Pulp Fiction
synthétise ces influences pour en faire une œuvre profondément personnelle. À
travers ses dialogues ciselés, son esthétique léchée et sa narration
labyrinthique, Tarantino prouve qu’il sait filmer l’impensable — et rendre
l’ordinaire extraordinairement captivant.
Avec Pulp Fiction, Tarantino ne se contente pas de
raconter une histoire : il réinvente le cinéma des années 1990. Ce n’est pas
qu’un film, c’est une expérience : choquante, drôle, dérangeante, mais surtout
inoubliable.
- Réalisation : Quentin Tarantino
- Scénario : Quentin Tarantino, d'après des histoires originales de Quentin Tarantino et Roger Avary
- Décors : David Wasco
- Costumes : Betsy Heimann
- Maquillage : Howard Berger, Robert Kurtzman et Gregory Nicotero (non crédités)
- Photographie : Andrzej Sekuła
- Son : Stephen Hunter Flick, Dean A. Zupancic et Rick Ash
- Montage : Sally Menke
- Production : Lawrence Bender, Danny DeVito (prod. délégué), Michael Shamberg (délégué) et Stacey Sher (déléguée)
- Sociétés de production : Jersey Films, A Band Apart et Miramax
- Sociétés de distribution : Miramax Films (États-Unis), BAC Films (France), Alliance Atlantis Motion Picture Distribution (Canada), Praesens-Film (Suisse)
- Budget : 8 000 000 USD
- John Travolta (VF : Michel Vigné) : Vincent Vega
- Samuel L. Jackson (VF : Thierry Desroses) : Jules Winnfield
- Bruce Willis (VF : Patrick Poivey) : Butch Coolidge
- Uma Thurman (VF : Juliette Degenne) : Mia Wallace
- Ving Rhames (VF : Jean-Michel Martial) : Marsellus Wallace
- Harvey Keitel (VF : Daniel Russo) : Winston Wolfe
- Tim Roth (VF : Pierre-François Pistorio) : Ringo / "Pumpkin"
- Amanda Plummer (VF : Françoise Dasque) : Yolanda / "Honey Bunny"
- Maria de Medeiros (VF : Magali Barney) : Fabienne
- Eric Stoltz (VF : Emmanuel Curtil) : Lance
- Rosanna Arquette (VF : Catherine Hamilty) : Jody
- Christopher Walken (VF : Bernard Lanneau) : Capitaine Koons
- Quentin Tarantino (VF : Vincent Ropion) : Jimmie Dimmick
- Paul Calderon (VF : Greg Germain) : Paul
- Bronagh Gallagher (VF : Dominique Chauby) : Trudi
- Peter Greene (VF : Philippe Vincent) : Zed
- Duane Whitaker (VF : Patrice Melennec) : Maynard
- Stephen Hibbert : la « Crampe » (The Gimp en VO)
- Angela Jones (VF : Marie Llano) : Esmeralda Villalobos
- Phil LaMarr (VF : Gunther Germain) : Marvin
- Julia Sweeney (VF : Dominique Chauby) : Raquel
- Frank Whaley (VF : Éric Legrand) : Brett
- Steve Buscemi (VF : Lionel Henry) : le serveur déguisé en Buddy Holly
- Joseph Pilato : le serveur déguisé en Dean Martin
- Burr Steers : Roger
- Karen Maruyama : un témoin de l'accident
- Kathy Griffin : un témoin de l'accident
- Brenda Hillhouse : la mère de Butch
- Alexis Arquette : le 4e homme, caché dans les toilettes
- Lawrence Bender : le yuppie aux cheveux longs
- Lorelei Leslie : Mamie Van Doren
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