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mercredi 18 décembre 2024

8.50 - MON AVIS SUR LE FILM HERETIC DE SCOTT BECK ET BRYAN WOODS (2024)


 Vu le film Heretic de Scott BeckBryan Woods (2024) avec Hugh Grant Sophie Thatcher Topher Grace Chloe East Elle McKinon Carolyn Adair River Codack Elle Young Wendy Gorling

Deux jeunes missionnaires de l'église mormone d'une petite ville du Colorado font du porte à porte dans l'espoir de convertir les habitants. Le soir venu, après une journée infructueuse, elles décident de frapper à la porte d'une maison isolée. C'est le charmant M. Reed qui les y accueille. Mais très vite, les jeunes femmes réalisent qu'elles sont tombées dans un piège.

Heretic, réalisé par le duo Scott Beck et Bryan Woods, arrive avec une certaine ambition : celle de mêler horreur psychologique et portrait d’un homme tourmenté, porté par une performance de Hugh Grant qui, selon certains, pourrait le hisser parmi les candidats aux récompenses. Mais est-ce mérité ? Si l’acteur s’éloigne ici de ses rôles habituels de séducteur charmeur, ce registre "à la Tchao Pantin" manque de profondeur et repose surtout sur une performance extérieure, plus physique qu’émotionnelle.

Le film suit un scénario assez classique pour un thriller horrifique : deux jeunes filles naïves se retrouvent dans la maison isolée d’un homme mystérieux, présenté comme un Mormon solitaire au passé trouble. Cette prémisse, pourtant pleine de potentiel, est malheureusement desservie par un manque flagrant de finesse dans l’écriture. Les réalisateurs semblent vouloir puiser dans le répertoire d’Alfred Hitchcock, notamment Psychose, mais peinent à en saisir la subtilité. Ici, les frissons sont remplacés par des effets de surprise trop prévisibles, et la tension psychologique est absente, laissant place à une succession de scènes qui peinent à sortir du lot.

Hugh Grant, quant à lui, adopte un registre inhabituel en jouant un homme torturé et menaçant. Si sa transformation physique et son changement de ton sont notables, le résultat reste en surface. Transpirer, froncer les sourcils et afficher une tête de méchant suffisent-ils à marquer les esprits ? Pas vraiment. La complexité psychologique du personnage n’est jamais vraiment explorée, et Grant semble prisonnier d’un rôle qui ne lui donne pas les outils pour aller au-delà du stéréotype.

Le reste du casting et le développement des personnages sont tout aussi problématiques. Les deux jeunes filles, censées incarner l’innocence face à la menace, sont réduites à des caricatures, prenant des décisions absurdes et agissant de manière peu crédible. Leur arrivée dans la maison de cet homme isolé manque de justification narrative, et le fait qu’il soit présenté comme Mormon n’apporte rien de significatif au récit, si ce n’est une vague tentative d’exotisme moral.

La mise en scène, bien que techniquement correcte, manque d’identité. Scott Beck et Bryan Woods, à deux, semblent avoir du mal à insuffler une vision claire à leur film. Ils multiplient les clichés du genre – maison sombre, portes qui grincent, flashbacks maladroits – sans jamais parvenir à créer une véritable atmosphère oppressante. Résultat : Heretic s’ajoute à la longue liste des films d’horreur oubliables, ni effrayants, ni mémorables.

Heretic est un film d’horreur de plus, qui tente d’élever son matériau grâce à une performance "à contre-emploi" de Hugh Grant, mais qui échoue à trouver une vraie profondeur. Si le film peut intriguer par sa prémisse, il déçoit par sa banalité et son manque de maîtrise. Ni un hommage réussi à Hitchcock, ni une œuvre marquante en soi, il s’agit d’une curiosité mineure qui, malgré quelques ambitions, ne laissera pas un grand souvenir.

NOTE : 8.50

FICHE TECHNIQUE

Coproduction : Liliane Bedford et Kai Raka

  • Sociétés de production : A24, Beck/Woods, Catchlight Studios et Shiny Penny
  • Sociétés de distribution : A24 (États-Unis), Le Pacte (France)

DISTRIBUTION

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