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lundi 23 décembre 2024

14.10 - MON AVIS SUR L.E FILM POLICE PYTHON 357 DE ALAIN CORNEAU (1976)

 


Vu le film Police Python 357 de Alain Corneau (1976) avec Yves Montand Simone Signoret François Périer Stéfania Sandrelli Matthieu Carrière Georges Frédéric Dehlen Gabrielle Doulcet Alice Reichen Claude Bertrand

Les services de police de la ville sont dirigés par le commissaire divisionnaire Ganay (François Périer). Son principal collaborateur est l'inspecteur Marc Ferrot (Yves Montand), un célibataire taiseux. Ce dernier est un excellent tireur, constamment armé d'un Colt Python 357 qu'il porte dans un étui accroché à sa ceinture. Mais c'est avant tout un grand solitaire, ce qui ne plaît pas à son supérieur, particulièrement quand il le voit traquer des gangsters armés, seul, et de nuit. Il y a aussi le jeune inspecteur Ménard (Matthieu Carrière). Le commissaire Ganay est marié à une femme infirme en fauteuil roulant (Simone Signoret), héritière d'une grande famille bourgeoise de la région (les Cléry) et le couple mène grand train avec hôtel particulier, manoir à la campagne, voitures de luxe et chauffeur.

Alain Corneau signe avec Police Python 357 (1976) un polar singulier, où le suspense ne réside pas uniquement dans la résolution de l’enquête, mais surtout dans la complexité psychologique et intime des protagonistes. Loin des clichés du grand banditisme, le film explore les méandres d’un trio infernal où chaque personnage porte des fêlures profondes.

Yves Montand incarne ici un inspecteur solitaire et taciturne, hanté par ses propres contradictions. Sa relation secrète avec une femme, incarnée par Stefania Sandrelli, se heurte brutalement à l’ambition perverse de son supérieur, joué par François Périer. Périer, dans un rôle glaçant, dépeint un homme rongé par le ressentiment, qui n’hésite pas à sacrifier son subordonné pour sauver les apparences et sa propre peau. L’accord implicite qu’il passe avec son épouse, interprétée par une Simone Signoret magistrale dans un rôle empreint de douleur et d’amertume, confère au récit une profondeur troublante.

Loin des codes classiques du polar, Police Python 357 s’inscrit dans une veine intimiste, où la tension naît de la vulnérabilité des personnages. La mise en scène de Corneau, froide et précise, souligne la claustrophobie des lieux et des esprits. Les espaces, qu’ils soient ouverts ou confinés, semblent être des prisons symboliques où chacun se débat avec ses secrets et ses regrets.

La mécanique de l’intrigue, marquée par des rebondissements subtils et une montée inexorable de la paranoïa, devient un terrain de jeu psychologique plus qu’un simple récit policier. Corneau distille une tension palpable, rythmée par des silences lourds et des regards chargés de non-dits. La partition musicale de Georges Delerue ajoute une touche mélancolique, soulignant la tragédie qui se joue derrière les apparences.

Mais ce qui rend ce film unique, c’est l’ambiguïté morale qui imprègne chaque décision. Aucun des personnages n’est vraiment innocent, et le spectateur est entraîné dans un maelström où l’empathie côtoie le dégoût. Le triangle formé par Montand, Périer et Signoret incarne des figures brisées, prisonnières de leur solitude et de leurs contradictions.

Avec Police Python 357, Alain Corneau transcende les conventions du polar pour livrer une œuvre âpre et oppressante, un drame humain où la fatalité joue un rôle central. Plus qu’un simple film de genre, c’est une étude troublante sur la fragilité des relations humaines et la noirceur de l’âme.

NOTE : 14.20

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