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mardi 17 décembre 2024

14.80 - MON AVIS SUR LE FILM MY WAY DE LIZA AZUELOS (2024)


Vu (sur CanalPlus) le film Documentaire My Way de Liza Azuelos (2024) ,  Le documentaire "My Way" de Liza Azuelos est un véritable hommage à une chanson devenue une légende, autant par sa mélodie intemporelle que par les artistes qui l'ont interprétée. Cette œuvre ne se contente pas de retracer l’histoire d’un morceau culte, elle lui donne une voix propre. Faire parler la chanson elle-même est une idée brillante : un procédé narratif audacieux qui transforme ce documentaire en un voyage à la fois personnel et universel. C’est la chanson qui raconte son épopée, traversant les décennies, les genres et les continents.

Née de la plume de Jacques Revaux, enrichie par Claude François avec "Comme d'habitude", puis réinventée en anglais par Paul Anka sous le titre que nous connaissons tous, "My Way" incarne la résilience, la quête de liberté et l’affirmation de soi. Dès les premières notes, elle provoque des frissons. Quand Frank Sinatra s’en empare, c’est une explosion d’émotion : la voix suave du crooner et l’arrangement orchestral confèrent à la chanson une aura presque sacrée. Mais le documentaire montre que la magie de "My Way" dépasse son interprète le plus emblématique : chaque artiste qui l’a chantée y a insufflé une part de son âme.

Les moments les plus émouvants viennent peut-être de Nina Simone, dont la version est empreinte d’une vulnérabilité déchirante, ou de Nina Hagen, qui en fait un manifeste punk-rock vibrant. Ces réinventions soulignent la plasticité de "My Way" : elle peut être une ballade douce-amère ou un cri de rébellion. À l’opposé, Sid Vicious, avec son style provocateur, presque chaotique, offre une interprétation à la fois subversive et irrévérencieuse, rappelant que l’art peut être à la fois transcendant et dérangeant.

Le film explore également le contexte historique et culturel qui a entouré certaines performances : Sinatra, symbole d'une Amérique triomphante ; Vicious, icône d’un nihilisme punk des années 70 ; Claude François, touchant dans sa sensibilité. La chanson devient ici un prisme à travers lequel on observe les grands bouleversements du XXe siècle. Une scène où des images d’archives se mêlent à la voix off de la chanson elle-même laisse le spectateur ébahi : on passe d’une salle de concert à des événements historiques, comme si "My Way" avait été témoin de tout, omniprésente dans l’histoire collective.

Liza Azuelos parvient à capter cette intemporalité. La réalisation, souvent poétique, alterne entre interviews, extraits de performances et images d’archives. Le spectateur est plongé dans un flot d’émotions, naviguant entre la nostalgie et l’émerveillement. Et même si la narration peut paraître parfois répétitive, elle est portée par une admiration sincère pour cette chanson qui, en cinq décennies, n’a jamais perdu son éclat.

Le documentaire ne fait pas l’impasse sur les aspects controversés : certains interprètes, notamment Sid Vicious, ont "massacré" la chanson aux yeux des puristes. Mais c’est justement ce contraste qui fait la richesse de l’œuvre : "My Way" est autant un monument musical qu’un espace de liberté. Chacun s’en empare comme il l’entend, en y projetant ses aspirations ou ses désillusions.

"My Way" de Liza Azuelos n’est pas seulement une ode à une chanson, mais une réflexion sur ce que signifie transmettre une émotion à travers le temps et les cultures. Cette musique, éternelle, continue de nous bouleverser parce qu’elle parle de nous tous, de nos choix, de nos erreurs, de nos triomphes. On en sort ému, le cœur gonflé de gratitude pour ce chef-d'œuvre intemporel.

NOTE : 

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