Vu le film Les Ailes de William A. Wellman (1927) avec Clara Bow Richard Arlen Buddy Rogers Gary Cooper Jobyna Ralston El Brendel Roscoe Karns Gunboat Smith Richard Tucker Arlette Marchall
La Première Guerre mondiale se
prépare. David Armstrong et Jack Powell s'engagent dans l'armée en vue de
piloter des avions de chasse américains. Ils laissent derrière eux Mary
Preston, une jeune fille de la région qui est amoureuse de David mais qui s'est
engagée auprès de Jack. Envoyés en France, les deux hommes s'envolent dans
l'une des batailles aériennes les plus violentes de la guerre. Alors que Mary
attend avec impatience leur retour, l'un d'entre eux paie le prix ultime pour
sa bravoure.
Premier Film à avoir reçu l’Oscar
du Meilleur Film en 1929 et premier film muet à avoir cette récompense le
deuxième sera The Artist
Les Ailes (Wings), réalisé par
William A. Wellman, est une œuvre magistrale qui incarne l’audace et la
virtuosité du cinéma muet à son apogée. Premier lauréat de l’Oscar du Meilleur
Film en 1928, ce long-métrage est bien plus qu’un simple témoignage historique
: c’est un chef-d’œuvre qui transcende les époques par son mélange de bravoure
technique, d’émotion humaine et de narration visuelle.
L’histoire, portée par des
personnages magnifiquement interprétés par Clara Bow, Charles "Buddy"
Rogers et Richard Arlen, explore la camaraderie, le sacrifice et l’amour dans
un contexte de guerre aérienne. Loin d’être une simple glorification des
exploits militaires, le film dévoile aussi la vulnérabilité et les dilemmes
moraux des pilotes. La romance, subtilement intégrée, offre une dimension
émotionnelle qui enrichit l’ensemble sans alourdir le récit principal. Elle
illustre le contraste entre la chaleur humaine et le froid implacable des
conflits.
Les scènes aériennes, réalisées
avec des moyens révolutionnaires pour l’époque, sont à couper le souffle.
Wellman, ancien pilote de chasse de la Première Guerre mondiale, insuffle à ces
séquences une authenticité et une intensité qui demeurent impressionnantes près
d’un siècle plus tard. Les dogfights (combats aériens) filmés en conditions
réelles, avec des caméras montées sur les avions, marquent une prouesse
technique jamais vue auparavant. Ces plans immersifs, combinés à des effets
spéciaux pionniers, offrent au spectateur une expérience viscérale qui
préfigure le langage cinématographique des grands films d’action modernes.
L’un des points forts de Wellman
réside dans sa capacité à mêler les genres. Les Ailes n’est pas qu’un
film de guerre : c’est aussi un drame humain, une histoire d’amour, et même une
exploration psychologique des relations humaines. Ce mélange confère au film
une richesse thématique qui reflète le style éclectique du réalisateur, connu
pour sa polyvalence et sa capacité à naviguer entre des registres aussi variés
que le western (La Ville Abandonnée), le film noir (Le Démon des Eaux
Troubles), ou encore le mélodrame.
Les Ailes est bien plus qu’un jalon
historique : c’est une œuvre intemporelle, qui montre le pouvoir du cinéma muet
dans sa capacité à capturer l’émotion universelle par la seule force des
images. William A. Wellman, ici au sommet de son art, démontre pourquoi il est
l’un des réalisateurs les plus respectés de l’histoire du cinéma. Ce film
demeure un témoignage de la grandeur artistique et technique d’une époque où le
septième art n’avait pour limite que l’imagination de ses créateurs.
NOTE : 17.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : William A. Wellman et Harry d'Abbadie d'Arrast (non crédité)
- Assistants réalisateur : Charles Barton et Norman Z. McLeod (non crédités)
- Scénario : Hope Loring et Louis D. Lighton, d'après une histoire de John Monk Saunders issue d'une idée de Byron Morgan (non crédité) ; intertitres de Julian Johnson
- Photographie : Harry Perr
- Montage : E. Lloyd Sheldon et Lucien Hubbard (non crédité), assistés de Carl Pierson (non crédité)1
- Musique : J. S. Zamecnik (non crédité)
- Direction artistique : Hans Dreier (non crédité)
- Costumes : Travis Banton et Edith Head (non crédités)
- Effets spéciaux : Roy Pomeroy et Paul Perry
- Production : Lucien Hubbard (producteur) ; Jesse L. Lasky et Adolph Zukor (producteurs délégués)2 ; B. P. Schulberg (producteur associé)
- Société de production et de distribution : Paramount Pictures
- Budget : 2 000 000 $
DISTRIBUTION
- Clara Bow : Mary Preston
- Charles 'Buddy' Rogers : Jack Powell
- Richard Arlen : David Armstrong
- Jobyna Ralston : Sylvia Lewis
- El Brendel : Herman Schwimpf (ou Patrick O’Brien)
- Richard Tucker : le commandant des forces aériennes
- Gary Cooper : le cadet White
- Gunboat Smith : le sergent
- Henry B. Walthall : le père de David
- Roscoe Karns : le lieutenant Cameron
- Julia Swayne Gordon : la mère de David
- Arlette Marchal : Celeste
- Charles Barton : le soldat qui flirte avec Mary (non crédité)
- William Hickey : Charlton Blanchard (non crédité)
- Hedda Hopper : Mme Powell (non créditée)
- George Irving : Mr Powell (non crédité)
- William A. Wellman : un Sammy (non crédité)
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