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dimanche 8 décembre 2024

15.30 - MON AVIS SUR LE FILM CASABLANCA DE MICHAEL CURTIZ (1942)


 Vu le film Casablanca de Michael Curtiz (1942) avec Humphrey Bogart Ingrid Bergman Paul Henreid Peter Lorre Claude Rains Marcel Dalio Sydney Greenstreet Madeleine Lebeau Joy Page Dooley Wilson

A Casablanca, pendant la Seconde Guerre mondiale, le night-club le plus couru de la ville est tenu par Rick Blaine, un Américain en exil. L'établissement sert également de refuge à ceux qui voudraient se procurer les papiers nécessaires pour quitter le pays. Lorsque Rick voit débarquer un soir le dissident politique Victor Laszlo et son épouse Ilsa, quelle n'est pas sa surprise de retrouver dans ces circonstances le grand amour de sa vie.

Casablanca, réalisé par Michael Curtiz en 1942, n'est pas simplement un film, c'est une œuvre qui a transcendé son époque pour devenir un mythe du cinéma. Son pouvoir réside dans sa capacité à allier les grands thèmes universels — l'amour, le sacrifice, la rédemption — avec une tension dramatique qui vous happe dès les premières notes de "As Time Goes By". C'est un film où chaque élément semble parfaitement à sa place, comme si le destin même conspirait pour le rendre inoubliable.

Le couple Humphrey Bogart/Ingrid Bergman symbolise à lui seul l’âge d’or d’Hollywood. Bogart, dans le rôle de Rick Blaine, est la quintessence du héros ambigu, une figure de cynisme forgée par les blessures du passé, mais qui cache une noblesse de cœur prête à émerger. Ingrid Bergman, en Ilsa Lund, incarne une féminité à la fois fragile et puissante, une femme tiraillée entre le devoir et la passion. Ensemble, ils forment un couple mythique, à la fois brisé et immortel.

Le scénario, adapté de la pièce Everybody Comes to Rick’s, est un chef-d'œuvre d'équilibre. Chaque ligne, chaque échange, semble chargé de sous-entendus et de non-dits, rendant l’histoire universelle tout en restant ancrée dans son époque. En arrière-plan, la Seconde Guerre mondiale agit comme une ombre omniprésente, donnant un poids moral à chaque décision des personnages. Rick, contraint de choisir entre son amour pour Ilsa et la cause de la Résistance, devient une métaphore de la lutte entre intérêt personnel et courage altruiste.

La galerie de seconds rôles est une pure leçon de casting. Claude Rains, en capitaine Renault, est délicieux de cynisme et de duplicité, tout en étant étrangement attachant. Peter Lorre et S.Z. Sakall, avec leurs prestations singulières, enrichissent la texture humaine de l’histoire. Marcel Dalio et Conrad Veidt complètent un tableau où chaque visage raconte une histoire.

Et que dire de la mise en scène de Michael Curtiz ? Sa direction est sobre mais terriblement efficace. La caméra capte des regards, des silences, des gestes qui en disent plus long que des dialogues fleuris. Arthur Edeson, à la photographie, sculpte des ombres et des lumières qui transcendent le noir et blanc, donnant au film un aspect intemporel et presque onirique.

La musique de Max Steiner est la cerise sur le gâteau. Si "As Time Goes By" est devenu l’un des morceaux les plus associés au cinéma, c’est aussi parce que Steiner a su magnifiquement l’intégrer à sa partition, le rendant indissociable de l’âme du film.

Casablanca est une alchimie rare : un film qui a marqué son temps tout en restant éternel. C’est une œuvre où la technique, l’interprétation et l’émotion se rejoignent pour capturer l’essence même de l’art cinématographique. On peut le voir et le revoir, toujours avec la même admiration, car comme l’amour de Rick et Ilsa, Casablanca est "fait pour durer".

 NOTE : 15.30

FICHE TECHNIQUE


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Acteurs non crédités

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