Vu le film Léon Morin Prêtre de Jean Pierre Melville (1961) avec Jean Paul Belmondo Emmanuelle Riva Nicole Mirel Monique Hennessy Irène Tuc Marco Behar Howard Verbon Monique Bertho Patricia Gozzi
Barny, jeune veuve d'un juif tué en 1940, s'est repliée
dans une petite ville des Alpes avec sa fille, France. Elle travaille dans un
institut de cours par correspondance. Athée, ancienne militante communiste,
elle n'en fait pas moins baptiser sa fille. Plus tard, elle fait la
connaissance d'un prêtre.
"Léon Morin, prêtre" de Jean-Pierre Melville
est un film fascinant qui, bien qu'éloigné de ses célèbres polars, explore une
noirceur d'un tout autre genre : celle des conflits intérieurs, des passions
contenues et des tensions d'une époque troublée. Situé dans un village sous
l'Occupation, il aborde des thèmes profonds comme la foi, le doute, et les
dynamiques humaines face à la guerre.
Le contraste entre Barny, l'athée militante incarnée par
Emmanuelle Riva, et Léon Morin, le prêtre joué par un Jean-Paul Belmondo tout
en sobriété, est le cœur battant du film. Le personnage de Belmondo est
particulièrement marquant, éloigné de ses rôles plus flamboyants. Ici, il est
calme, presque austère, mais toujours magnétique. Cette opposition entre leurs
convictions donne lieu à des dialogues intenses et parfois ambigus, où la
séduction intellectuelle flirte avec une tension plus émotionnelle.
. Le film, tout en
étant maîtrisé, peut déconcerter par son rythme volontairement lent et sa mise
en scène épurée. Contrairement aux films noirs de Melville, où l'action est
centrale, ici tout repose sur l'intériorité, les silences, et une atmosphère
parfois austère. Si vous attendiez une œuvre plus marquée par un
"melvillisme" habituel, avec une tension palpable et une narration
plus dramatique, "Léon Morin, prêtre" peut sembler frustrant.
C’est aussi une
œuvre courageuse, car Melville y abandonne le spectaculaire pour explorer une
zone grise, celle des luttes intimes face à des systèmes de croyance. Peut-être
que ce n'est pas le film que vous attendiez, mais il reste un témoignage unique
d'une époque et un exercice audacieux pour Melville. En somme, une œuvre à
réévaluer en fonction de ce qu'elle cherche à transmettre, plutôt que de ce que
l'on espérait en y entrant.
NOTE : 12.00
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Jean-Pierre Melville
- Assistants réalisateur : Volker Schlöndorff et Luc Andrieux
- Scénario : Jean-Pierre Melville, d'après le roman homonyme de Béatrix Beck
- Musique : Martial Solal
- Son : Guy Villette, Jacques Maumont
- Photographie : Henri Decaë
- Montage : Jacqueline Meppiel, Nadine Trintignant et Marie-Josèphe Yoyotte
- Décors : Daniel Guéret
- Production : Carlo Ponti et Georges de Beauregard
- Société de production : Rome-Paris Films, Compania Cinetografica Champion (Rome) et Lux Compagnie Cinématographique de France (Paris)
- Jean-Paul Belmondo : Léon Morin
- Emmanuelle Riva1 : Barny
- Irène Tunc : Christine Sangredin
- Nicole Mirel : Sabine Levy
- Gisèle Grimm : Lucienne
- Marco Behar : Edelman
- Monique Bertho : Marion
- Marc Eyraud
- Nina Grégoire
- Monique Hennessy : Arlette
- Édith Loria : Danielle
- Micheline Schererre
- Renee Liques
- Simone Vannier
- Lucienne Le Marchand : une secrétaire
- Nelly Pitorre
- Ernest Varial
- Volker Schlöndorff : la sentinelle armée
- Cedric Grant : soldat américain
- George Lambert : soldat américain
- Chantale Gozzi
- Marielle Gozzi : France (à la fin du film)
- Patricia Gozzi : France (au début du film)
- Gérard Buhr : Gunther
- Howard Vernon : le colonel
- Charles Boda : le jeune cycliste
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