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mardi 10 décembre 2024

12.00 - MON AVIS SUR LE FILM LEON MORIN PRETRE DE JEAN PIERRE MELVILLE (1961)


 Vu le film Léon Morin Prêtre de Jean Pierre Melville (1961) avec Jean Paul Belmondo Emmanuelle Riva Nicole Mirel Monique Hennessy Irène Tuc Marco Behar Howard Verbon Monique Bertho Patricia Gozzi

Barny, jeune veuve d'un juif tué en 1940, s'est repliée dans une petite ville des Alpes avec sa fille, France. Elle travaille dans un institut de cours par correspondance. Athée, ancienne militante communiste, elle n'en fait pas moins baptiser sa fille. Plus tard, elle fait la connaissance d'un prêtre.

"Léon Morin, prêtre" de Jean-Pierre Melville est un film fascinant qui, bien qu'éloigné de ses célèbres polars, explore une noirceur d'un tout autre genre : celle des conflits intérieurs, des passions contenues et des tensions d'une époque troublée. Situé dans un village sous l'Occupation, il aborde des thèmes profonds comme la foi, le doute, et les dynamiques humaines face à la guerre.

Le contraste entre Barny, l'athée militante incarnée par Emmanuelle Riva, et Léon Morin, le prêtre joué par un Jean-Paul Belmondo tout en sobriété, est le cœur battant du film. Le personnage de Belmondo est particulièrement marquant, éloigné de ses rôles plus flamboyants. Ici, il est calme, presque austère, mais toujours magnétique. Cette opposition entre leurs convictions donne lieu à des dialogues intenses et parfois ambigus, où la séduction intellectuelle flirte avec une tension plus émotionnelle.

 . Le film, tout en étant maîtrisé, peut déconcerter par son rythme volontairement lent et sa mise en scène épurée. Contrairement aux films noirs de Melville, où l'action est centrale, ici tout repose sur l'intériorité, les silences, et une atmosphère parfois austère. Si vous attendiez une œuvre plus marquée par un "melvillisme" habituel, avec une tension palpable et une narration plus dramatique, "Léon Morin, prêtre" peut sembler frustrant.

C’est  aussi une œuvre courageuse, car Melville y abandonne le spectaculaire pour explorer une zone grise, celle des luttes intimes face à des systèmes de croyance. Peut-être que ce n'est pas le film que vous attendiez, mais il reste un témoignage unique d'une époque et un exercice audacieux pour Melville. En somme, une œuvre à réévaluer en fonction de ce qu'elle cherche à transmettre, plutôt que de ce que l'on espérait en y entrant.

NOTE : 12.00

FICHE TECHNIQUE

DISTRIBUTION


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