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mardi 24 décembre 2024

15.10 - MON AVIS SUR LE FILM RIO LOBO DE HOWARD HAWKS (1970)

 


Vu le film Rio Lobo de Howard Hawks (1970) avec John Wayne Jorge Rivero Jennifer O’Neill Christopher Mitchum Jack Elam Susana Dosamantes Victor French Sherryl Lansing Mike Henry Jim Davis Bill Williams David Huddleston

Le colonel Cord McNally échoue à protéger un transport de fonds important, destiné à financer les troupes nordistes dans leur guerre contre les confédérés. Le train qui contient le magot est intercepté par une bande sudiste bien organisée et bien renseignée.

La guerre finie, Cord McNally s'allie à certains de ses adversaires sudistes d'autrefois et part à la recherche des traîtres qui ont vendu les informations concernant ce chargement d'or nordiste.

 

Sorti en 1970, Rio Lobo est le dernier film de Howard Hawks, une conclusion mélancolique et divertissante à la carrière d’un maître du cinéma hollywoodien. Ce western, qui réunit des éléments déjà explorés dans Rio Bravo (1959) et El Dorado (1966), s’impose comme une œuvre hybride, oscillant entre hommage à ses propres classiques et tentative de renouvellement. S’il n’égale pas ses illustres prédécesseurs, il reste une aventure plaisante, portée par un John Wayne toujours charismatique malgré le poids des années.

Le film débute de manière captivante avec une séquence se déroulant en pleine guerre de Sécession. John Wayne incarne le colonel Cord McNally, un homme déterminé à retrouver les traîtres ayant trahi son camp en livrant des informations stratégiques aux Confédérés. Cette ouverture, qui rappelle presque un film de guerre, pose un ton différent pour un western traditionnel, mêlant sabotage, prisonniers, et conflits militaires. Mais une fois la guerre terminée, l’intrigue bascule vers une chasse à l’homme plus classique dans un décor de l’Ouest américain, renouant avec les codes familiers du genre.

John Wayne, bien qu’approchant de la fin de sa carrière, prouve encore sa stature d’icône. Dans le rôle de McNally, il incarne un homme plus réfléchi et humain que dans certains de ses rôles antérieurs. Ici, son personnage est moins un héros invincible qu’un vétéran marqué par les trahisons et les pertes, ce qui le rend plus attachant. Malgré cela, sa prestance domine l’écran, et ses interactions avec les personnages plus jeunes apportent une dynamique intéressante.

Le film est enrichi par une galerie de personnages secondaires variés, bien qu’inégalement développés. Jorge Rivero incarne le jeune et audacieux Capitaine Pierre Cordona, apportant une énergie nouvelle au duo avec Wayne. Jack Elam, en vieux gardien grincheux mais loyal, offre un contrepoint comique et touchant. Ces figures rappellent les archétypes de Hawks, où la camaraderie et le respect mutuel jouent un rôle central. Toutefois, leurs arcs narratifs manquent parfois de profondeur, rendant l’ensemble moins marquant.

Sur le plan de la mise en scène, Hawks conserve sa maîtrise des dialogues et des situations tendues, mais l’énergie qui caractérisait ses grands classiques s’essouffle légèrement. Certaines séquences, notamment celles autour de la prison et des affrontements, évoquent clairement Rio Bravo et El Dorado, mais sans la même intensité dramatique ou émotionnelle. Le scénario, un peu décousu, peine à maintenir une tension constante, alternant moments forts et passages plus anecdotiques.

Visuellement, Rio Lobo reste un régal. Les paysages vastes et ensoleillés de l’Ouest américain sont magnifiquement capturés, offrant un cadre épique aux affrontements et aux chevauchées. La musique, bien que discrète, accompagne efficacement l’action et renforce l’ambiance nostalgique du film.

Le principal intérêt de Rio Lobo réside peut-être dans sa dimension testamentaire. Hawks, conscient qu’il signe son dernier western, semble revisiter ses thèmes fétiches – la loyauté, l’amitié virile, et la lutte pour la justice – tout en laissant transparaître une certaine fatigue. Le film n’a pas la vivacité ou l’innovation de ses œuvres précédentes, mais il respire une sincérité et un plaisir de raconter une histoire qui restent touchants.

Rio Lobo n’est pas le meilleur western de Howard Hawks, ni le plus mémorable de la carrière de John Wayne. Pourtant, il possède un charme indéniable, une nostalgie douce-amère qui en fait une œuvre à part. Pour les amateurs du genre et les admirateurs du cinéaste, c’est un film à découvrir, ne serait-ce que pour saluer l’adieu d’un géant du cinéma à son art.

 NOTE : 15.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Parmi les acteurs non crédités :



Jack N. Young (il double Jorge Rivero dans la scène finale, quand il saute depuis le pont dans la rivière).

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