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samedi 14 décembre 2024

13.80 - MON AVIS SUR LE FILM THE OUTRUN DE NORA FINGSCHEIDT (2024)


Vu le film The Outroun de Nora Fingscheidt (2024) avec Saoirse Ronan Saaskia Reeves Paapa Essediu Lauren Lyle Stephen Dillane Seamus Dillane Izuka Hoyle Jack Rooke Posy Sterling

Rona, bientôt la trentaine, brûle sa vie dans les excès et se perd dans les nuits londoniennes. Après l'échec de son couple et pour faire face à ses dépendances, elle trouve refuge dans les Orcades, ces îles du nord de l'Écosse où elle a grandi.

The Outrun, adaptation du roman autobiographique de Amy Liptrot, marque une nouvelle étape dans la carrière de Nora Fingscheidt, réalisatrice du remarqué Benni (Systemsprenger). Ici, elle s’attaque à une histoire plus intimiste et poétique, explorant les thèmes de la dépendance, de la rédemption et du lien indéfectible entre l’homme et la nature. Ce drame, certes lent dans sa narration, s’avère d’une puissance émotionnelle rare, porté par l’incroyable talent de Saoirse Ronan.

Le film suit Rona (Saoirse Ronan), une jeune femme écossaise marquée par ses luttes contre l’alcoolisme. Récemment sortie d’un centre de réhabilitation à Londres, elle décide de retourner sur la ferme de son enfance, nichée dans l’archipel sauvage des Orcades. Ce retour à ses racines n’a rien d’un chemin paisible : les blessures du passé remontent à la surface, notamment dans sa relation complexe avec sa mère (incarnée avec justesse par Emily Watson), et les tentations de replonger dans l’alcool sont omniprésentes. Pourtant, c’est dans ce paysage austère mais sublime qu’elle trouve un début de réconciliation avec elle-même.

La mise en scène de Fingscheidt est empreinte de sobriété et de sensibilité. Elle prend le temps de capturer l’essence des Orcades : des falaises battues par les vents aux vastes étendues verdoyantes, chaque plan est un tableau vivant. Ce décor n’est pas qu’un arrière-plan, mais un miroir des émotions de Rona, un personnage à part entière. La caméra scrute les visages et les silences, révélant plus que des dialogues pourraient le faire.

Saoirse Ronan livre ici une performance bouleversante. Son interprétation de Rona, vulnérable et déterminée, est d’une finesse impressionnante. Par de simples regards ou gestes, elle transmet toute la douleur et l’espoir de son personnage. Ronan prouve une fois de plus qu’elle est l’une des meilleures actrices de sa génération, capable de magnifier des rôles complexes avec une maturité étonnante.

Le film s’inscrit dans la lignée des œuvres contemplatives sur la résilience, rappelant Fish Tank d’Andrea Arnold ou encore The Rider de Chloé Zhao. Cependant, il se distingue par son ancrage dans les traditions et paysages écossais, ce qui lui confère une identité singulière.

Si certains spectateurs pourraient trouver le rythme trop lent, The Outrun ne cherche pas à plaire à tout prix. Son intérêt réside dans cette lenteur, qui reflète le processus de guérison de Rona : chaotique, imparfait, mais inexorable. Les aidants qui gravitent autour d’elle, qu’il s’agisse de professionnels ou de proches, jouent un rôle important, sans pour autant voler la lumière à l’héroïne. Leur présence souligne l’importance du collectif dans la reconstruction individuelle.

Enfin, la bande-son, mêlant mélodies traditionnelles écossaises et morceaux contemporains discrets, accompagne parfaitement l’évolution du récit, ajoutant une couche d’émotion et d’authenticité.

The Outrun est un film poignant, où la simplicité du récit se mêle à une richesse visuelle et émotionnelle. Nora Fingscheidt prouve qu’elle excelle dans l’art de raconter des histoires humaines, ancrées dans des contextes particuliers. Quant à Saoirse Ronan, elle illumine chaque scène de sa présence magnétique. Un drame à la fois rugueux et réconfortant, qui reste en tête bien après le générique final.

NOTE : 13.80

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