Vu le film Hallow Road de Babak Anvari (2025) avec Rosemund Pike Matthew Rhys Megan McDonnell Stephen Jones Paul Tylak
La course contre la montre à laquelle se livrent deux parents lorsqu'ils reçoivent, tard dans la nuit, un appel téléphonique de leur fille, victime d'un accident de voiture.
Hallow Road, thriller huis clos signé Babak Anvari, démarrait pourtant sur des promesses alléchantes : une voiture high-tech, des gadgets dernier cri, et surtout un duo de poids avec Rosamund Pike et Mathew Rhys, capable de donner du piquant à n’importe quel scénario. On s’installe dans le siège, on met la ceinture… et très vite, la bande d’urgence sur l’autoroute devient notre horizon mental.
L’histoire voulait explorer le trauma d’un couple après un accident impliquant leur fille. Elle a renversé quelqu’un, un drame suffisant pour nourrir un suspense psychologique tendu. Mais non, le scénario décide de surcharger la voiture de gadgets inutiles, comme si la technologie pouvait compenser une intrigue trop mince. Et évidemment, parce qu’on n’est jamais trop servi, on ajoute un maître‑chanteur au téléphone de la fille. Pourquoi ? Pour créer du mystère, mais ça tombe à plat et devient plutôt un gadget narratif encombrant.
Rosamund Pike joue la mère, Maddie, avec ce mélange de froideur calculée et de fragilité qu’on lui connaît. On aimerait qu’elle prenne le film à bras-le-corps, mais les dialogues et la situation répétitive la laissent coincée entre tension et ennui. Mathew Rhys, en père, Frank, tente de naviguer entre colère, culpabilité et panique, mais il semble autant perdu que nous, spectateurs coincés sur cette autoroute interminable. Leur alchimie existe, mais le scénario ne leur laisse jamais vraiment la place de briller.
Le huis clos aurait pu être un atout. Une voiture, des gadgets, une route isolée : le décor idéal pour un thriller psychologique intense. On aurait dû ressentir la claustrophobie, la montée de la tension à chaque bip, chaque alerte, chaque mouvement du véhicule. Au lieu de ça, on se retrouve avec un suspense artificiel, ponctué de scènes où l’on attend encore et encore une vraie poussée d’adrénaline… qui n’arrive jamais.
L’ajout du maître‑chanteur au téléphone n’apporte rien de nouveau. C’est comme si on collait des stickers lumineux sur un tableau déjà vide : ça brille un peu, mais ça ne comble pas le vide. Les tentatives de tension psychologique sont répétitives, prévisibles, et la mécanique du thriller semble grippée. On aurait aimé que le drame familial soit exploré avec plus de profondeur, que le poids de la culpabilité, la peur, et le mensonge de la fille trouvent un vrai écho dramatique.
La mise en scène d’Anvari reste soignée, certes. Quelques plans rapprochés sur les visages, des angles qui jouent avec l’enfermement, le mouvement du véhicule… tout est là pour créer un suspense sensoriel. Mais il manque cette étincelle qui transforme un huis clos en thriller véritablement haletant. On sent l’intention, mais elle reste trop souvent suspendue.
Et puis, la fin… oh la fin. Elle arrive comme un cheveu sur la soupe, une queue de poisson qui nous laisse sur la bande d’urgence, littéralement. Tout ce buildup, toutes les tensions accumulées, se dissolvent en un dénouement bâclé, frustrant, qui nous fait presque regretter d’avoir démarré la voiture. On sort du film avec cette sensation d’avoir attendu un moteur qui ne s’est jamais mis en route, un trajet long et monotone, où l’adrénaline promise n’est jamais arrivée.
Hallow Road avait les ingrédients pour devenir un huis clos captivant : un couple talentueux, une intrigue dramatique familiale, un décor propice à la claustrophobie et aux gadgets high-tech. Mais le scénario, alourdi par des artifices inutiles et des twists téléphonés, finit par essouffler tout suspense. Maddie et Frank font ce qu’ils peuvent, mais même eux ne peuvent sauver une histoire qui s’étire, se perd et se termine en queue de poisson.
Pour ceux qui aiments les thrillers serrés et sans gadget inutile : le film est un flop. On voulait vibrer, on reste sur la bande d’urgence. On voulait de l’angoisse, on se contente de bips et de dialogues qui tournent en rond. Une idée intéressante, un casting prometteur, mais un rendu qui ne décolle jamais vraiment. Le trajet était long, la voiture bourrée de promesses techniques, et au final, le spectateur aurait presque envie de s’arrêter sur le bas-côté et de descendre.
Et oui, le maître‑chanteur au téléphone, il devient vite le running gag involontaire du film : inutile, énervant, et surtout symbolique d’un scénario qui cherche à remplir des cases plutôt qu’à faire naître de la tension.
Hallow Road est un thriller qui se voulait tendu, mais qui se retrouve embourbé dans ses gadgets et son scénario surchargé. Le huis clos aurait pu être étouffant, psychologique, un vrai test de nerfs. Il reste plat, frustrant, et termine en queue de poisson. Maddie et Frank sauvent ce qu’ils peuvent avec leur talent, mais le film ne mérite pas qu’on s’y attarde plus longtemps.
NOTE : 9.20
DISTRIBUTION
- Rosamund Pike as Maddie
- Matthew Rhys as Frank
- Megan McDonnell as Alice
- Paul Tylak as an officer
- Stephen Jones as a detective

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