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mardi 26 août 2025

9.10 - MON AVIS SUR LE FILM LES PARSIENNES DE MARC ALLEGRET - MICHEL BOISROND - CLAUDE BARMA (1962)

 


Vu le film Les Parisiennes de Marc Allégret, Claude Barma, Michel Boisrond et Jacques Poitrenaud (1962) avec Catherine Deneuve Johnny Halliday Françoise Brion Jean Poiret Darry Cowl Dany Saval Eddy Mitchell Paul Guers Christian Marquand Dany Robin 

Quatre sketchs permettent de découvrir de charmantes parisiennes face à l'amour. Ella, danseuse de cabaret, rencontre par hasard un imprésario américain. Françoise vole l'amant de son amie Jacqueline. Antonia chercher à se venger de son ancien ami et Sophie, la plus jeune, s'invente des amants. 

Les Parisiennes (1962) s’inscrit pleinement dans ce cinéma de l’air du temps qui cherchait à capter l’effervescence des sixties naissantes. Film à sketches réalisé par Marc Allégret, Claude Barma, Michel Boisrond et Jacques Poitrenaud, il reflète à la fois un certain chic parisien et la montée d’une culture jeune marquée par le jerk, le rock et l’envie de liberté. 

Quatre histoires donc, quatre regards sur des jeunes femmes incarnées par celles qui allaient devenir des visages familiers du cinéma français. Catherine Deneuve, encore au seuil de sa carrière, impose déjà sa fraîcheur dans le segment de Marc Allegret . Françoise Arnoul, vedette confirmée, incarne une Parisienne plus affirmée, tandis queDany Robin et Dany Saval c (ici encore dans des rôles secondaires) complètent l’affiche féminine. La blonde ingénue Françoise Brion, typique des jeunes espoirs de l’époque, se mêle à cette galerie. Toutes se croisent avec un certain charme fragile, oscillant entre frivolité et romantisme. 

Mais le film est aussi une vitrine. Le segment de Poitrenaud en particulier fonctionne comme un tremplin pour une jeunesse musicale qui allait bousculer les habitudes : Eddy Mitchell, encore avec Les Chaussettes Noires, et Johnny Hallyday, au seuil de sa légende, apparaissent presque comme des attractions. On sent bien l’intention : offrir aux spectateurs un cocktail de charme féminin et de rock naissant, manière de capter une génération qui délaissait les bals musette pour la guitare électrique. 

Dramatiquement, l’ensemble reste inégal. Allégret apporte un savoir-faire classique, Boisrond le vernis élégant des comédies à la française, Barma joue la carte télévisuelle (il venait du petit écran), tandis que Poitrenaud injecte une touche plus branchée. Mais la cohérence d’ensemble pâtit de ce patchwork. Chaque sketch a son ton, son rythme, son humeur, et tous ne se valent pas. Certains manquent de souffle ou s’éternisent, d’autres sont réduits à des prétextes pour filmer une starlette sous un néon. 

Et pourtant, il flotte sur Les Parisiennes une légèreté réjouissante. On y voit une jeunesse qui danse, qui rit, qui rêve, qui s’amuse sans complexes. Les scénarios, souvent maigres, ne sont finalement que des prétextes : séductions, quiproquos, rendez-vous manqués. Mais ce cinéma de divertissement exprime quelque chose de précieux : le désir d’une génération de se réinventer dans l’insouciance. 

En regardant ce film aujourd’hui, on sourit en se disant que ces jeunes savaient peut-être mieux s’amuser que nous, ou en tout cas qu’ils le montraient avec une spontanéité communicative. Oui, cela sent bon les sixties, le parfum des soirées jerk, les chemises à fleurs et l’insolence encore sage. Mais on ressent aussi la limite d’un cinéma pensé comme produit promotionnel : une belle carte postale, pleine de visages charmants, mais où la substance dramatique fait défaut. 

Les Parisiennes, film inégal et daté, reste malgré tout un document savoureux. Plus qu’un grand film, c’est une capsule temporelle, un reflet de cette époque où Paris vibrait au rythme du rock et des amours de passage. 

NOTE : 9.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Sophie

Françoise

Antonia

Ella

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