Vu le film Salut Berthe ! De Guy Lefranc (1968) avec Pierre Tornade Darry Cowl Rosy Varte Roger Carel France Rumilly Fernand Raynaud Francis Blanche Martine Sarcey Max Montavon Jean Le Poulain
Homme d'affaires d'Abidjan, Adrien Chautard est bien content quand on l'envoie à Paris, où il pourra retrouver sa maîtresse. Seulement, voilà que sa femme Berthe insiste pour l'accompagner. Adrien va alors tout faire pour s'en débarrasser.
Salut Berthe ! de Guy Lefranc, sorti en 1968, appartient à ce qu’on appelait autrefois la comédie de boulevard transposée au cinéma. Avec Fernand Raynaud en tête d’affiche, entouré de Rosy Varte, Darry Cowl et Martine Sarcey, le film promettait sur le papier un cocktail comique savoureux. Hélas, la promesse reste lettre morte. Raynaud, pourtant maître du rythme et de la réplique dans ses sketchs, semble ici en décalage total avec son personnage d’industriel volage. Il n’arrive jamais à trouver le bon ton, comme emprisonné dans un rôle qui bride son tempérament naturel. Darry Cowl, en inventeur lunaire, tente bien de ranimer un peu l’ensemble par son grain de folie, mais il reste sous-employé. Rosy Varte, elle, tire son épingle du jeu, injectant un peu d’énergie dans un scénario passablement usé.
L’intrigue repose sur une suite de quiproquos : Adrien Chautard vient à Paris retrouver sa maîtresse Élizabeth, mais son épouse Berthe le rejoint inopinément. Pour se débarrasser d’elle temporairement, un plan abracadabrant est mis en place, impliquant une fausse mort, une contrebasse et une disparition temporaire… Le tout se veut cocasse, mais la mécanique tourne vite à vide. La mise en scène de Guy Lefranc, sans imagination, alourdit encore un récit qui peine déjà à décoller. Le rythme est inégal, les gags poussifs, les dialogues souvent plats.
Quelques scènes amusent malgré tout, comme cette satire de l’art moderne ou la fameuse réplique de Raynaud – « le machin, grand comme ça ! » – qui a marqué certains spectateurs. Le ménage à trois final a aussi un parfum de provocation douce pour l’époque. Mais ces rares moments ne suffisent pas à sauver un film globalement daté, figé dans un humour de façade, sans nerf ni fantaisie. Salut Berthe ! se regarde aujourd’hui avec une forme de nostalgie, celle d’un cinéma populaire sans prétention. Mais à la revoyure, le retour sur terre est rude : ce n’est ni drôle, ni bien construit, ni vraiment vivant. Une comédie vaudevillesque qui manque cruellement de souffle, et où les talents réunis semblent, eux aussi, s’ennuyer.
NOTE : 3.90
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Guy Lefranc
- Scénario : Guy Lefranc et Guy Lionel
- Photographie : Didier Tarot
- Musique : Claude Stiermans
- Procution : Jacques Roitfeld
- Directeur de production : Roger Debelmas
- Son : Raymond Gauguier
- Décors : Jacques Mawart
- Montage : Germaine Lamy
- Pays de production :
France
- Fernand Raynaud : Adrien Chautard
- Darry Cowl : Didier
- Rosy Varte : Berthe
- Martine Sarcey : Elisabeth
- René Clermont : le commissaire
- Roger Carel : Camberlin
- Jean Le Poulain : Beau Papa
- Bernard Lavalette : Labarasse
- Pierre Tornade : Père Fauvel
- Jacques-Henri Duval : Cesario Gallio
- Raymond Jourdan : le supérieur
- Max Amyl : le concierge de l'hôtel
- Jean-Marie Arnoux : le père qui préside la retraite
- Christine Aurel : la soubrette de l'hôtel
- Fernand Berset : Robert
- Philippe Brizard : un père
- Adrien Cayla-Legrand : un participant à la retraite
- Jacques Chevalier : François
- Lucien Frégis : Emile
- Marius Gaidon : le serveur au cocktail
- Marcel Gassouk : le client du magasin d'instruments de musique
- Raoul Guillet : Père Davane
- Jean-Pierre Honoré : l'agent de police
- René Lefèvre-Bel : le régisseur salle Pleyel
- Sylvain Lévignac : un déménageur
- Pierre Moncorbier : l'homme au journal
- Max Montavon : le représentant
- Jacques Préboist : le garçon d'étage
- France Rumilly : la femme réveillée en sursaut
- André Tomasi : Robillard
- Roger Trapp : le patron du café
- Virginie Vignon : l'épouse adultère
- Michel Vocoret : le mari trompé
- Lucien Desagneaux, Rudy Lenoir et Roland Malet : les musiciens russes
- Colette Régis, Georges Billy et Gaston Meunier : les clients de l'hôtel
- Francis Blanche : le passant à la pipe
- Bernard Tixier

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