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mercredi 6 août 2025

3.90 - MON AVIS SUR LE FILM SALUT BERTHE ! DE GUY LEFRANC


 Vu le film Salut Berthe ! De Guy Lefranc (1968) avec Pierre Tornade Darry Cowl Rosy Varte Roger Carel France Rumilly Fernand Raynaud Francis Blanche Martine Sarcey Max Montavon Jean Le Poulain 

Homme d'affaires d'Abidjan, Adrien Chautard est bien content quand on l'envoie à Paris, où il pourra retrouver sa maîtresse. Seulement, voilà que sa femme Berthe insiste pour l'accompagner. Adrien va alors tout faire pour s'en débarrasser. 

Salut Berthe ! de Guy Lefranc, sorti en 1968, appartient à ce qu’on appelait autrefois la comédie de boulevard transposée au cinéma. Avec Fernand Raynaud en tête d’affiche, entouré de Rosy Varte, Darry Cowl et Martine Sarcey, le film promettait sur le papier un cocktail comique savoureux. Hélas, la promesse reste lettre morte. Raynaud, pourtant maître du rythme et de la réplique dans ses sketchs, semble ici en décalage total avec son personnage d’industriel volage. Il n’arrive jamais à trouver le bon ton, comme emprisonné dans un rôle qui bride son tempérament naturel. Darry Cowl, en inventeur lunaire, tente bien de ranimer un peu l’ensemble par son grain de folie, mais il reste sous-employé. Rosy Varte, elle, tire son épingle du jeu, injectant un peu d’énergie dans un scénario passablement usé. 

L’intrigue repose sur une suite de quiproquos : Adrien Chautard vient à Paris retrouver sa maîtresse Élizabeth, mais son épouse Berthe le rejoint inopinément. Pour se débarrasser d’elle temporairement, un plan abracadabrant est mis en place, impliquant une fausse mort, une contrebasse et une disparition temporaire… Le tout se veut cocasse, mais la mécanique tourne vite à vide. La mise en scène de Guy Lefranc, sans imagination, alourdit encore un récit qui peine déjà à décoller. Le rythme est inégal, les gags poussifs, les dialogues souvent plats. 

Quelques scènes amusent malgré tout, comme cette satire de l’art moderne ou la fameuse réplique de Raynaud – « le machin, grand comme ça ! » – qui a marqué certains spectateurs. Le ménage à trois final a aussi un parfum de provocation douce pour l’époque. Mais ces rares moments ne suffisent pas à sauver un film globalement daté, figé dans un humour de façade, sans nerf ni fantaisie. Salut Berthe ! se regarde aujourd’hui avec une forme de nostalgie, celle d’un cinéma populaire sans prétention. Mais à la revoyure, le retour sur terre est rude : ce n’est ni drôle, ni bien construit, ni vraiment vivant. Une comédie vaudevillesque qui manque cruellement de souffle, et où les talents réunis semblent, eux aussi, s’ennuyer. 

NOTE : 3.90

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