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lundi 4 août 2025

10.00 - MON AVIS SUR LE FILM ARRETE TON CHAR BIDASSE DE MICHEL GERARD (1977)


 Vu le film Arrête Ton Char Bidasse de Michel Gérard (1977) avec Rémi Laurent Stéphane Hillel Michel Melki Darry Cowl Pierre Tornade Michel Bonnet Frédéric Duru Robert Castel Philippe Ricci 

Une caserne des forces françaises, en Allemagne. Le colonel, militaire moderniste, considère que l'armée n'est somme toute qu'une variante du scoutisme et oeuvre pour le bien-être de ses appelés. Sa secrétaire, toute de rondeurs enchanteresses, séduit les hommes de la troupe. 

Dans l’effervescence post-À nous les petites Anglaises, la tentation était grande de réitérer la recette. Michel Gérard s’y attelle avec Arrête ton Char… Bidasse, film sorti un an après, qui reprend à la lettre les ingrédients du succès : même duo d’acteurs (Stéphane Hillel et Rémi Laurent), même mécanique de comédie adolescente fondée sur l’éveil au monde, aux filles et à la liberté, mais cette fois dans le cadre… bien moins exotique du service militaire en Allemagne. 

François (Rémi Laurent) et Raoul (Stéphane Hillel) sont deux jeunes Français envoyés faire leurs classes dans une caserne allemande. Le régime est strict, la vie de chambrée rude, et les corvées abondent. Mais les deux lascars n’ont qu’une idée en tête : séduire les petites Allemandes du coin, quitte à enfreindre les règlements et à braver les colères de leurs supérieurs. On est donc dans un croisement entre film de bidasses et teen movie franchouillard, où les gags militaires se mélangent aux échappées libertines. 

Ce n’est ni un grand film, ni une catastrophe. On sent que Michel Gérard n’a pas cherché à réinventer quoi que ce soit : il s’est contenté de transporter ses personnages d’un bord de mer anglais vers une caserne allemande, en gardant les mêmes ressorts comiques, la même insouciance adolescente, et un zeste de grivoiserie bon enfant. Les personnages de Raoul et Francis sont si peu réécrits qu’on pourrait presque croire à une suite déguisée. 

En face d’eux, on retrouve quelques figures solides de la comédie populaire française : Pierre Tornade dans le rôle du gradé grognon et cabotin, Roger Cowl en officier buté, mais leurs scènes paraissent parfois plaquées, comme des sketchs autonomes vaguement reliés à l’intrigue. Ce sont plus des vignettes comiques que des arcs scénaristiques. Le tout baigne dans une légèreté presque anachronique, où la caserne devient un terrain de jeu plus qu’un lieu d’apprentissage viril ou militaire. 

L’humour est daté, les gags souvent prévisibles (permutations d’uniformes, fuites nocturnes, soldats qui se prennent les pieds dans les procédures, etc.). Mais Rémi Laurent, toujours aussi charmant et lunaire, parvient à tirer son épingle du jeu. Il a une fraîcheur qui fonctionne même quand les dialogues ne suivent pas. Stéphane Hillel incarne à nouveau l’adolescent sérieux malgré lui, souvent dépassé par les événements, et leur tandem reste efficace, bien que moins percutant que dans le film de Lang. 

La réalisation est sans fioriture : cadrage classique, montage linéaire, musique d’accompagnement sans éclat. Pas de grande ambition formelle, mais une efficacité de série B assumée. On sent que l’objectif était plus de remplir les salles d’été que d’éblouir Cannes. 

 

Arrête ton Char… Bidasse n’a pas la tendresse ni l’élan de À nous les petites Anglaises, mais il prolonge une dynamique populaire, sans fard ni invention. Pour les fans du duo Laurent/Hillel, c’est un plaisir modeste mais réel, un rappel des jeunes années, des pantalonnades de chambrée, et d’une époque où l’armée et l’ennui donnaient prétexte à des farces semi-libidineuses. Ça ne vole pas haut, mais ça plane à quelques centimètres au-dessus du sol, grâce à l’énergie de ses jeunes interprètes. 

NOTE : 10.00

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

 

 

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