Pages

jeudi 21 août 2025

13.30 - MON AVIS SUR LE FILM : MISSION IMPOSSIBLE THE FINAL RECKONING (2025)


 Vu le Film Mission Impossible The Final Reckoning de Christopher McQuarrie (2025) avec Tom Cruise Hatley Atwell Pom Klementieff Halley Wddingham Mariela Garriga Simon Pegg Esai Morales Vingh Rhames Greg Tarzan Davis 

 

 Deux mois après avoir échappé à la capture dans les Alpes autrichiennes, l'agent de la Force Mission Impossible Ethan Hunt reste caché alors que l'intelligence artificielle connue sous le nom de « L'Entité » se révèle au monde, provoquant une panique généralisée, des troubles civils et la loi martiale. L'entité fait l'objet d'un culte de personnes surnommées les « acolytes », persuadés que l'intelligence artificielle reconstruira la civilisation après l'apocalypse. 

Dès l’ouverture, on sent que Christopher McQuarrie a voulu donner à son film une ampleur particulière : celle d’un dernier chapitre, ou du moins d’une conclusion provisoire aux aventures d’Ethan Hunt. L’histoire reprend à peine deux mois après Dead Reckoning, comme une suite directe, ce qui donne au récit un parfum de continuité assumée. Ethan et son équipe repartent en chasse de l’Entité, cette intelligence artificielle omniprésente, logée dans les entrailles du sous-marin Sebastopol, et toujours sous la menace de Gabriel, l’antagoniste qui revient hanter le passé de notre héros. 

Tom Cruise reprend son rôle avec la même intensité physique qu’à l’accoutumée. Il livre encore une fois un corps engagé, suspendu dans les airs, immergé sous l’eau, prêt à risquer sa vie pour la vraisemblance de l’action. Il y a là quelque chose de fascinant, presque testamentaire : voir Cruise défier les lois de la gravité, c’est contempler la fin possible d’une époque du cinéma d’action. À ses côtés, Simon Pegg en Benji et Ving Rhames en Luther offrent le contrepoint fidèle, mêlant technicité et chaleur humaine. Hayley Atwell, en Grace, garde cette ambiguïté attachante de voleuse malgré elle, prise dans un monde qui la dépasse. Pom Klementieff en Paris, Greg Tarzan Davis en Degas et, bien sûr, Esai Morales en Gabriel, complètent cette galerie où chacun a son rôle, même si certains sont parfois sous-utilisés. 

Là où le film frappe, c’est évidemment dans ses scènes spectaculaires. L’affrontement aérien, où Ethan se retrouve accroché à un biplan, donne une sensation de vertige inégalée. La plongée sous-marine dans les abysses du Sebastopol, étouffante, oppressante, se hisse parmi les séquences les plus marquantes de la saga. Ces morceaux de bravoure rappellent combien Mission Impossible a su maintenir un haut niveau de spectacle, toujours ancré dans le concret et la sueur. 

Mais ces moments, si grandioses soient-ils, ne suffisent pas à masquer les faiblesses du récit. Le film semble s’enliser dans des explications à rallonge. McQuarrie s’autorise des flashbacks, des rappels incessants des épisodes passés, au point de saturer l’attention. Les dialogues deviennent trop démonstratifs, comme si chaque spectateur devait se voir rappeler ce qu’il sait déjà. Là où la saga brillait par sa fluidité et son rythme haletant, ce huitième opus paraît parfois freiné par son propre poids. 

On sent également une volonté d’honorer la mémoire de la franchise : les allusions aux missions précédentes, les clins d’œil aux compagnons disparus, les retours sur les grandes figures ennemies. Tout cela installe un parfum de fin de cycle. Pourtant, à force de vouloir souligner l’héritage, le film manque de repères clairs dans sa narration. L’équilibre entre hommage et nouvelle aventure est difficile à trouver, et l’on sort avec l’impression d’avoir vu à la fois une suite et une conclusion, sans que l’un ou l’autre ne s’impose nettement. 

Reste la question essentielle : est-ce le dernier Mission Impossible avec Tom Cruise ? Le film laisse planer ce doute, et la dimension mélancolique de certains passages appuie cette hypothèse. Si tel est le cas, il est certain que l’acteur aura marqué l’histoire du cinéma d’action par une implication totale. Mais cette ultime tentative n’atteint pas tout à fait la perfection attendue : trop d’explications, trop de gravité, pas assez de fluidité. 

The Final Reckoning demeure un bon film, doté de séquences impressionnantes et d’une ambition indéniable. Mais à force de vouloir conclure, expliquer et relier, il oublie parfois le principal : le plaisir pur du mouvement, de l’action qui s’enchaîne sans lourdeur. Un opus qui clôt peut-être une ère, mais qui nous laisse aussi un peu voûtés par le poids de son propre fardeau. 

NOTE : 13.30

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire