Dans le Cadre des Mille Films de ma Vie je vous propose le film Le Docteur Jivago de David Lean (1965) avec Omar Sharif Julie Christie Géraldine Chaplin Alec Guinness Tom Courtenay Rod Steiger Ralph Richardson Siobhan McKenna Rita Tushingham Klaus Kinski Geoffrey Keen Peter Madden
Dans les années
1940-1950, près d'un barrage
hydroélectrique en URSS, le
général Yevgraf Jivago recherche la fille de son demi-frère, Youri Jivago, et
de Lara Antipova. Il convoque une jeune femme, Tanya Komarova, qu'il pense être
la personne recherchée, sa propre nièce. Yevgraf l'interroge, mais la jeune
femme ne se rappelle plus son enfance, ni l'identité de ses parents. Le général
entame alors le récit de l'histoire de son demi-frère.
Youri perd sa mère alors qu'il n'est encore qu'un petit
enfant. Il est recueilli par des amis de sa mère, Alexandre et Anna Gromeko, et
grandit avec leur fille Tonia à Moscou.
Le seul héritage de sa mère est une balalaïka,
instrument dont cette dernière jouait avec virtuosité.
Le Docteur Jivago de David Lean est sans conteste
une œuvre cinématographique monumentale, un classique qui incarne à la
perfection la grandeur et la puissance des épopées historiques. Adapté du
célèbre roman de Boris Pasternak, ce film, sorti en 1965, transporte les spectateurs
dans la Russie en pleine tourmente, entre la Première Guerre mondiale et les
révolutions qui ont bouleversé le pays au début du XXe siècle. Cette fresque
sublime ne se contente pas de narrer des événements historiques, mais se
concentre également sur le destin individuel de ses personnages, des êtres pris
dans les soubresauts d'une époque en pleine mutation.
L’un des éléments les plus marquants de Le Docteur
Jivago est indéniablement la mise en scène magistrale de David Lean. Le
réalisateur, connu pour son talent à créer des films d'une ampleur visuelle
saisissante (Lawrence d'Arabie, Le Pont de la rivière Kwaï),
déploie ici tout son génie. Les décors sont grandioses : des paysages hivernaux
russes à couper le souffle aux intérieurs riches en détails, chaque plan
respire une beauté plastique remarquable. Les vastes étendus enneigées,
l'immensité des forêts, les trains qui traversent des paysages dévastés par la
guerre, tout concourt à créer une atmosphère à la fois épique et intime. Les
costumes, d’une précision historique extraordinaire, participent aussi à cette
immersion totale dans la Russie de l’époque.
Le jeu des acteurs est l'un des autres points forts du
film. Omar Sharif, dans le rôle-titre de Iouri Jivago, incarne avec une
intensité retenue ce poète et médecin pris entre son amour pour deux femmes et
sa loyauté envers sa famille. Sa prestation, subtile et pleine de mélancolie,
le rend profondément humain. Face à lui, Julie Christie, dans le rôle de Lara,
brille par sa beauté et sa force intérieure, incarnant une femme dont la vie
est marquée par des passions et des tragédies. Géraldine Chaplin, en épouse
dévouée, ajoute une touche de grâce discrète, tandis que les seconds rôles sont
tout aussi mémorables : Alec Guinness en narrateur omniprésent et mystérieux,
Rod Steiger en homme cynique et opportuniste, et Tom Courtenay dans le rôle de
Pacha, le révolutionnaire désillusionné. Chaque acteur incarne à la perfection
la complexité de son personnage, donnant à l’ensemble une dimension
profondément humaine et tragique.
Mais Le Docteur Jivago, c'est aussi une expérience
sensorielle grâce à la musique envoûtante de Maurice Jarre. Son score, à la
fois épique et romantique, accompagne avec brio les grandes scènes du film. La
fameuse "Chanson de Lara", avec sa mélodie inoubliable, est devenue
l'un des thèmes les plus emblématiques du cinéma. Cette composition apporte une
dimension émotionnelle supplémentaire aux moments de passion, de tristesse ou
de réflexion.
Le film est une réflexion profonde sur les
bouleversements de l’histoire et leurs effets sur les vies individuelles. À
travers le personnage de Jivago, Lean montre comment les idéaux personnels, les
sentiments amoureux et les valeurs humanistes sont écrasés par les forces
implacables de l’Histoire. La beauté du film réside dans ce contraste entre la
grandeur des événements historiques et l’intimité des drames personnels.
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : David Lean
- Scénario : Robert Bolt, d'après le roman Le Docteur Jivago de Boris Pasternak
- Direction artistique : John Box et Terence Marsh
- Costumes : Phyllis Dalton
- Décors : Dario Simoni
- Photographie : Frederick A. Young et Nicolas Roeg
- Photographie (seconde équipe) : Manuel Berenguer, Desmond Dickinson
- Cadreurs : Ernest Day et Alex Thomson (non crédité)
- Montage : Norman Savage
- Musique : Maurice Jarre
- Production : David Lean, Carlo Ponti
- Production déléguée : Arvid L. Griffen
- Société de production : Metro-Goldwyn-Mayer, Carlo Ponti Cinematografica, Vaduz Sostar S.A.
- Société de distribution : Metro-Goldwyn-Mayer
- Omar Sharif (VF : André Oumansky) : le docteur Youri Jivago (Yuri Zhivago en VO)
- Julie Christie (VF : Nadine Alari) : Larissa Antipova, dite « Lara »
- Geraldine Chaplin (VF : Michèle André) : Tonia Gromeko Jivago
- Rod Steiger (VF : André Valmy) : Victor Komarovsky
- Alec Guinness (VF : Jacques Thébault) : le général Yevgraf Jivago
- Tom Courtenay (VF : Marc Cassot) : Pavel Antipov, dit « Pacha » / Strelnikov (Pasha en VO)
- Siobhan McKenna (VF : Micheline Dax) : Anna
- Ralph Richardson (VF : Abel Jacquin) : Alexandre Gromeko
- Rita Tushingham (VF : Arlette Thomas) : Tanya Komarova
- Klaus Kinski (VO : Robert Rietti ; VF : Jacques Thébault) : Kostoyed Amourski
- Geoffrey Keen (VF : Jean Martinelli) : le médecin professeur
- Lucy Westmore : Katya
- Bernard Kay (VF : Marcel Bozzuffi) : le soldat Keril
- Peter Madden : l'officier politique au départ du train
- Jack MacGowran (VF : Maurice Chevit) : Pépia le domestique
- Gerhard Jersch : David (non crédité)
- José Nieto : un prêtre (non crédité)
- Ingrid Pitt (non créditée)
- Mohamed Ali Assad-Bahador : Colonel des dragons (non crédité)
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