Vu le film Week-end à Zuydcoote de Henri Verneuil (1964) avec Jean Paul Belmondo Pierre Mondy Jean Pierre Marielle François Périer Catherine Spaak Georges Geret Ronald Howard Gérard Darrieu Pierre Collet
Du 28 mai au 3 juin durant la bataille de Dunkerque, sous les
bombardements allemands, les troupes françaises et britanniques sont massées
sur les plages de Zuydcoote en attendant leur embarquement
pour l'Angleterre.
Julien Maillat, jeune sergent-chef français,
rencontre Jeanne, jeune femme retranchée dans sa maison.
Julien Maillat et sa bande : l’abbé Pierson, Dhéry
et Alexandre partagent leur quotidien dans une ambulance abandonnée en
attendant les ordres.
Week-end à Zuydcoote (1964) de Henri Verneuil est
un film de guerre qui, bien qu’il ait été éclipsé par des œuvres plus récentes
comme Dunkerque (2017) de Christopher Nolan, mérite d’être redécouvert
pour son regard unique sur un épisode crucial de la Seconde Guerre mondiale :
la bataille de Dunkerque. Là où Nolan s’est concentré sur la dimension épique
et l’urgence de l’évacuation des troupes britanniques, Verneuil, lui, s’attache
à montrer la désillusion des soldats français, souvent laissés pour compte dans
les récits de cet événement historique.
Adapté du roman de Robert Merle, Week-end à Zuydcoote
propose une perspective française sur l’évacuation de Dunkerque en 1940, en se
concentrant sur la confusion, le chaos et l’abandon ressenti par les troupes
françaises. Jean-Paul Belmondo incarne Julien Maillat, un soldat français
bloqué sur les plages de Zuydcoote, qui tente désespérément de s’échapper tout
en conservant un semblant de légèreté dans un contexte sombre et désespéré.
Belmondo, avec son charisme et son naturel, injecte dans le film un ton plus
léger et humain, contrastant avec l’horreur de la guerre qui l’entoure.
Le film de Verneuil excelle dans la mise en scène de ces
moments de tension et d’attente entre les bombardements. Les décors,
magnifiquement reconstitués, plongent le spectateur dans une ambiance
oppressante où les plages, loin d’être un lieu de détente, deviennent un
terrain de mort et de désespoir. La photographie est soignée, avec des plans
larges qui capturent à la fois la beauté désolée des côtes françaises et la
tragédie qui s’y joue. Les scènes de combat, bien que moins spectaculaires que
celles de Dunkerque, sont marquées par un réalisme brut, soulignant la
vulnérabilité des hommes face à la guerre.
Verneuil adopte un ton différent de Nolan, moins centré
sur l’action mais plus introspectif. Il met en avant des personnages
ordinaires, avec leurs doutes, leurs peurs et leurs moments d’humanité, plutôt
que de se concentrer sur une dynamique purement héroïque. Le personnage de
Maillat, interprété par Belmondo, symbolise cette humanité face à l’absurdité
de la guerre. Il ne cherche pas à être un héros, mais simplement à survivre,
tout en montrant parfois une touche d’insouciance qui allège la gravité des
événements.
Là où Nolan a omis de véritablement montrer la résistance
française, Week-end à Zuydcoote remet les soldats français au centre du
récit. Il montre leur courage, mais aussi leur sentiment d’abandon par les
Britanniques, qui se concentrent sur l’évacuation de leurs propres troupes.
Cette différence de point de vue est cruciale, car elle apporte une nuance à la
façon dont la bataille de Dunkerque est perçue dans l'imaginaire collectif. Si
Nolan se focalise sur la solidarité britannique, Verneuil choisit de montrer
les Français livrés à eux-mêmes, dans une lutte plus individuelle et souvent
solitaire.
La dimension tragique du film est renforcée par
l’interprétation de Belmondo, qui, malgré son charme naturel, ne peut échapper
à la brutalité de la guerre. Le personnage de Maillat ne connaît pas une
évolution héroïque, mais plutôt une lente désillusion, reflétant la réalité des
soldats français qui ont dû faire face à un ennemi implacable tout en étant
conscients que leur propre nation les abandonnait.
NOTE : 13.90
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Henri Verneuil assisté de Claude Pinoteau, Pierre Delanjeac, Georges Grodzenczyk et Jean Claude Lemonnier
- Scénario : François Boyer (adaptation) et Robert Merle (dialogue), d'après le roman éponyme de ce dernier
- Direction artistique : Pierre Charron
- Décors : Robert Clavel
- Costumes : Jean et Léon Zay
- Photographie : Henri Decaë
- Son : René Longuet
- Montage : Claude Durand
- Musique : Maurice Jarre
- Production : Robert Hakim et Raymond Hakim
- Société(s) de production : Paris Film Productions et Interopa Film
- Société(s) de distribution : Pathé Consortium Cinéma (France), 20th Century Fox (USA)
- Pays d'origine : France / Italie
- Jean-Paul Belmondo : le sergent-chef Julien Maillat
- Jean-Pierre Marielle : l’abbé Pierson
- François Périer : Alexandre
- Pierre Mondy : Dhéry
- Catherine Spaak : Jeanne
- Georges Géret : le fusilier-mitrailleur Pinot
- Ronald Howard : le capitaine Robinson
Par ordre d'apparition dans le film
- Gérard Darrieu : un sergent-chef
- Pierre Collet : le capitaine français
- Robert Bazil : un soldat dans l'abri
- Maurice Auzel : un soldat dans l'abri (non crédité)
- Albert Rémy : Virrel, le soldat au charreton
- François Guérin : le lieutenant pressé
- Louis Viret : le chauffeur du lieutenant
- Julien Verdier : l'infirmier
- Dominique Zardi : le caporal-chef réceptionniste
- Michel Barbey : Dr Claude Cirilli
- Marie-France Boyer : Jacqueline, l'infirmière
- Charles Bouillaud : le soldat rouspéteur
- Marie-France Mignal : Antoinette, la sœur de Jeanne
- Christian Melsen : un espion allemand
- Rolph Spath : un espion allemand
- Eric Sinclair : le capitaine Clark
- Donald O'Brien : le sergent anglais contrôlant les files
- Kenneth Haigh : John Atkins
- Marie Dubois : Hélène, la femme d'Atkins
- Nigel Stock : le sergent anglais transportant un cheval à bascule et brûlé lors de l'attaque
- Christian Barbier : Paul
- Jean-Paul Roussillon : la gouape
- Robert Rollis : le soldat à bicyclette
- Paul Préboist : le soldat qui boit
- Pierre Vernier : un croque-mort
- Bernard Musson : un croque-mort
- Bob Lerick : le chauffeur du camion des morts
- Raoul Delfosse : le soldat annonçant la mort d'Alexandre
- Premier speaker : Roger Rudel
- 2e speaker accent allemand : Howard Vernon
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