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lundi 23 septembre 2024

14.80 - MON AVIS SUR LE FILM LES CAMARADES DE MARIO MONICELLI (1963)

 


Vu le film  Les Camarades de Mario Monicelli (1963) avec Marcello Mastroianni   Annie Girardot Bernard Blier Renato Salvatori Gabriella Giorgelli Fred Borgognoni Raffaela Carra François Perier Mario Pisu Folco Lulli Edda Ferranao

Des ouvriers d'usine maltraités dans la ville de Turin. Travaillant dans des conditions épouvantables dans une usine de textile, ces employés n'ont personne pour les défendre jusqu'à ce que le professeur Sinigaglia mette sa carrière universitaire en jeu en les aidant à déclencher une grève.

Les Camarades, réalisé par Mario Monicelli en 1963, est un véritable monument du cinéma italien et une œuvre épique qui raconte avec force et authenticité la première grande grève ouvrière dans une usine textile à Turin en 1905. Ce film se distingue par son ambition narrative et sa capacité à capturer l’esprit de lutte, de solidarité, et de révolte dans une époque marquée par l’injustice sociale et les conditions de travail déplorables de la classe ouvrière.

Dès les premières scènes, Monicelli parvient à immerger le spectateur dans l’atmosphère oppressante et glaciale de cette Italie industrielle du début du XXe siècle. L’usine, décrite avec un réalisme saisissant, devient presque un personnage à part entière, une prison où des hommes et des femmes sont condamnés à travailler dans des conditions inhumaines. C’est dans ce cadre que les ouvriers, fatigués et désespérés, décident de se lever pour réclamer des droits fondamentaux, notamment une réduction de la journée de travail.

L’une des grandes forces de ce film est son approche humaniste. Monicelli ne dresse pas un simple tableau historique ou politique ; il met en lumière les individus derrière la lutte, leurs espoirs, leurs peurs, leurs contradictions. La conviction et la détermination qui animent ces ouvriers, même dans l’adversité, sont palpables. Ils se battent contre la pauvreté, le froid, la faim, mais aussi contre le mépris de leurs patrons et la répression des forces de l'ordre. Monicelli, à travers ce film, ne parle pas seulement d’un événement historique, mais aussi d'une condition humaine universelle : celle du combat pour la dignité.

La photographie en noir et blanc est exceptionnelle et renforce la dimension dramatique du récit. Le jeu des ombres et des lumières accentue l’aspect austère et rude du quotidien des ouvriers, tout en apportant une certaine poésie visuelle. Ce choix esthétique ancre définitivement le film dans l’héritage des grandes œuvres du néoréalisme italien. Chaque plan est méticuleusement composé pour créer une ambiance à la fois tragique et épique.

Le casting est, lui aussi, impressionnant. Marcello Mastroianni, dans le rôle du professeur Sinigaglia, un intellectuel qui vient prêter main-forte aux ouvriers, est magnétique. Il incarne à merveille ce personnage complexe, idéaliste mais en proie au doute, qui devient le moteur de la révolte. Renato Salvatori, dans le rôle du charismatique ouvrier leader, offre une performance pleine de rage et de passion. Annie Girardot, quant à elle, apporte une touche de sensibilité et de tendresse dans cet univers brutal, tandis que Bernard Blier incarne un contremaître pris dans les rouages du système qu'il sert sans grande conviction.

NOTE :  14.80

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