Vu le film Les Camarades de Mario Monicelli (1963) avec Marcello Mastroianni Annie Girardot Bernard Blier Renato Salvatori Gabriella Giorgelli Fred Borgognoni Raffaela Carra François Perier Mario Pisu Folco Lulli Edda Ferranao
Des ouvriers d'usine
maltraités dans la ville de Turin. Travaillant dans des conditions
épouvantables dans une usine de textile, ces employés n'ont personne pour les
défendre jusqu'à ce que le professeur Sinigaglia mette sa carrière
universitaire en jeu en les aidant à déclencher une grève.
Les Camarades,
réalisé par Mario Monicelli en 1963, est un véritable monument du cinéma
italien et une œuvre épique qui raconte avec force et authenticité la première
grande grève ouvrière dans une usine textile à Turin en 1905. Ce film se
distingue par son ambition narrative et sa capacité à capturer l’esprit de
lutte, de solidarité, et de révolte dans une époque marquée par l’injustice
sociale et les conditions de travail déplorables de la classe ouvrière.
Dès les premières
scènes, Monicelli parvient à immerger le spectateur dans l’atmosphère
oppressante et glaciale de cette Italie industrielle du début du XXe siècle.
L’usine, décrite avec un réalisme saisissant, devient presque un personnage à
part entière, une prison où des hommes et des femmes sont condamnés à
travailler dans des conditions inhumaines. C’est dans ce cadre que les
ouvriers, fatigués et désespérés, décident de se lever pour réclamer des droits
fondamentaux, notamment une réduction de la journée de travail.
L’une des grandes
forces de ce film est son approche humaniste. Monicelli ne dresse pas un simple
tableau historique ou politique ; il met en lumière les individus derrière la
lutte, leurs espoirs, leurs peurs, leurs contradictions. La conviction et la détermination
qui animent ces ouvriers, même dans l’adversité, sont palpables. Ils se battent
contre la pauvreté, le froid, la faim, mais aussi contre le mépris de leurs
patrons et la répression des forces de l'ordre. Monicelli, à travers ce film,
ne parle pas seulement d’un événement historique, mais aussi d'une condition
humaine universelle : celle du combat pour la dignité.
La photographie en
noir et blanc est exceptionnelle et renforce la dimension dramatique du récit.
Le jeu des ombres et des lumières accentue l’aspect austère et rude du
quotidien des ouvriers, tout en apportant une certaine poésie visuelle. Ce
choix esthétique ancre définitivement le film dans l’héritage des grandes
œuvres du néoréalisme italien. Chaque plan est méticuleusement composé pour
créer une ambiance à la fois tragique et épique.
Le casting est, lui
aussi, impressionnant. Marcello Mastroianni, dans le rôle du professeur
Sinigaglia, un intellectuel qui vient prêter main-forte aux ouvriers, est
magnétique. Il incarne à merveille ce personnage complexe, idéaliste mais en
proie au doute, qui devient le moteur de la révolte. Renato Salvatori, dans le
rôle du charismatique ouvrier leader, offre une performance pleine de rage et
de passion. Annie Girardot, quant à elle, apporte une touche de sensibilité et
de tendresse dans cet univers brutal, tandis que Bernard Blier incarne un
contremaître pris dans les rouages du système qu'il sert sans grande
conviction.
NOTE : 14.80
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Mario Monicelli
- Scénario : Mario Monicelli, Agenore Incrocci et Furio Scarpelli
- Production : Franco Cristaldi
- Musique : Carlo Rustichelli
- Photographie : Giuseppe Rotunno
- Montage : Ruggero Mastroianni
- Décors : Mario Garbuglia
- Costumes : Piero Tosi
- Marcello Mastroianni (V.F : Roland Menard) : Le Professeur Sinigaglia
- Renato Salvatori (V.F : Marcel Bozzuffi) : Raoul
- Gabriella Giorgelli : Adele
- Folco Lulli : Pautasso
- Bernard Blier : Martinetti
- Raffaella Carrà : Bianca
- François Périer : Maestro Di Meo
- Vittorio Sanipoli : Baudet
- Mario Pisu : le directeur
- Kenneth Kove : Luigi
- Annie Girardot : Niobe
- Edda Ferronao : Maria
- Anna Di Silvio : Gesummina
- Roberto Diamanti
- Elvira Tonelli : Cesarina
- Giampiero Albertini : Porro
- Antonio Di Silvio : Pietrino
- Franco Ciolli : Omero
- Bruno Scipioni
- Silvio Anselmo
- Pippo Starnazza : Bergamasco
- Sara Simoni : La femme de Cenerone
- Anna Glori : Madame Cravetto
- Enzo Casini : Antonio
- Antonio Casamonica : Arro
- Gino Manganiello : l'Oncle Spartaco
- Giuseppe Marchetti
- Fred Borgognoni
- Giuseppe Cadeo : Cenerone
- Piero Lulli
- Giulio Bosetti
- Pippo Mosca : Omero
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