Vu le film Le Tableau Volé de Pascal Bonitzer (2024) avec Alex Lutz Léa Drucker Louise Chevillotte Arcadi Radeff Nora Hamzawi Alain Chamfort Olivier Rabourdin Marisa Borini Vincent Nemeth Alexandre Steiger Adrien de Van
André, commissaire-priseur au
sein de la prestigieuse maison de vente Scotie's, est contacté pour
authentifier un tableau présumé d'Egon Schiele. D'abord sceptique, il reconnaît bientôt un tableau mystérieusement
disparu depuis 1939.
Le Tableau
Volé de Pascal Bonitzer est une agréable surprise,
une comédie raffinée qui plonge dans les coulisses du milieu des
commissaires-priseurs. Contrairement aux récits classiques de cambriolages et
de voleurs rusés, le film adopte une perspective différente, en se concentrant
cette fois sur les experts, leurs rivalités, et les enjeux qui les agitent.
Cette comédie légère, mais intelligente, s’inspire de la découverte d'un
tableau volé pendant la Seconde Guerre mondiale, resté caché dans le grenier d’un
inconnu, Martin Keller, qui ne semble guère préoccupé par l’appât du gain.
Le film, avec ses intrigues
subtiles et ses jeux de pouvoir, est une véritable manipulation du spectateur.
Bonitzer maîtrise l’art de la tension feutrée, où les sourires carnassiers des
personnages masquent les coups bas et les trahisons. La galerie de personnages
rivalisant pour obtenir le tableau révèle une couche d’humanité cruelle et
d'ambition dévorante, mais traitée avec un humour piquant. Le spectateur est
entraîné dans ce monde où l’apparence et l’avidité se mêlent à la quête de
prestige et de pouvoir.
Léa Drucker est tout simplement
grandiose dans ce film. Son interprétation d'une experte en art, à la fois
calculatrice et séductrice, est marquante. Elle habite son personnage avec une
intensité et une finesse qui captivent à chaque apparition à l’écran. Son jeu
subtil, associé à son aisance à jongler avec des émotions contrastées, donne
une dimension fascinante à son rôle. À ses côtés, Alex Lutz, bien que moins
convaincant maintient néanmoins une présence comique qui
équilibre bien l’ensemble du film.
Mais la véritable révélation du
film est Arcadi Radeff dans le rôle de Martin Keller, cet homme ordinaire et
involontairement impliqué dans cette affaire d’art volé. Il incarne un
personnage touchant, un homme simple et loin des intrigues du monde de l’art,
dont l’indifférence à la valeur du tableau fait de lui un protagoniste
inattendu mais attachant. Radeff apporte une fraîcheur au film, en incarnant la
figure du non-initié, ballotté entre les experts cupides et les luttes de
pouvoir qui les animent.
La mise en scène de Bonitzer
est dynamique et pleine d'entrain. Elle parvient à garder le spectateur captivé
à travers une série de rebondissements subtils et de révélations, tout en
maintenant une légèreté plaisante. Il réussit à insuffler une atmosphère
ludique, même lorsque les enjeux financiers et personnels des personnages se
font plus pressants.
Le Tableau
Volé est donc une comédie de mœurs bien ficelée, qui
exploite habilement les codes du monde de l’art pour offrir un divertissement à
la fois intelligent et accessible. Sans jamais tomber dans l’excès ou le
cliché, Bonitzer réussit à manipuler son public avec finesse, offrant un moment
de cinéma rafraîchissant et malin. Le film se démarque par son scénario bien
pensé, ses personnages hauts en couleur et une mise en scène énergique qui
maintient l'attention du spectateur jusqu'au bout. Une belle découverte pour
les amateurs de cinéma d’auteur.
Un petit plus pour moi , à un moment un protagoniste sort
de l’Hôtel Drouot et s’engage dans la Rue Rossini , dans le coude de cette
petite rue on voit au numéro 3 un immeuble où j’ai travaillé pendant 8 ans chez
un Agent de Change , dans ce même immeuble se trouvait les Editions de Charles
Trenet qu’avait racheté Charles Aznavour
NOTE : 13.10
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Pascal Bonitzer
- Scénario : Pascal Bonitzer
- Musique : Alexeï Aïgui
- Décors : Sébastien Danos
- Costumes : Marielle Robaut
- Photographie : Pierre Milon
- Son : Damien Luquet, Vincent Guillon et Jean-Paul Hurier
- Montage : Monica Coleman
- Production : Saïd Ben Saïd
- Production associée : Kevin Chneiweiss
- Sociétés de production : SBS Productions
- Société de distribution : Pyramide Distribution
- Alex Lutz : André, commissaire-priseur chez Scottie's
- Léa Drucker : Bertina, experte chez Scottie's
- Nora Hamzawi : Maître Egerman
- Louise Chevillotte : Aurore, stagiaire chez Scottie's
- Arcadi Radeff : Martin Keller
- Laurence Côte : Sine, la mère de Martin
- Olivier Rabourdin : Hervé Quinn
- Alain Chamfort : le père d'Aurore
- Matthieu Lucci : Paco
- Marisa Borini : Madame X, vendeuse d'un Degas
- Iliès Kadri : Kamel
- Vincent Nemeth : Francis de Vierville
- Alexandre Steiger : Henri Dambreuse
- Adrien de Van : Maître Rochebourg
- Doug Rand : Bob Wahlberg
- Peter Bonke : Samson Körner
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