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mardi 3 septembre 2024

12.00 - MON AVIS SUR LE FILM LA BRIGADE DU TEXAS DE KIRK DOUGLAS (1976)

 


Vu le film  La Brigade du Texas de Kirk Douglas (1976) avec Kirk Douglas Bruce Dern Bo Hopkins James Stacy Luke Askew David Canary Alfonso Arau Mark Roberts Katherine Woodville Beth Brickell Dick O’Neill

Texas, 1892. Le Marshall Howard Nightingale, qui prétend à devenir sénateur, parcourt l'État à bord d'un train spécial, entouré d'une brigade d'hommes qui l'aident à traquer les hors-la-loi. Ils débusquent la redoutable bande de Jack Strawhorn qui vient de réussir un braquage de plusieurs milliers de dollars. Mais, contre toute attente, Nightingale fait mettre le feu à la grange où les bandits sont réfugiés. Seul le chef échappe à la mort, dans le but d'être exhibé aux habitants de la ville où le Marshall fait une entrée triomphale. Il s'impose alors comme le rempart à l'insécurité dans l'État. Mais le lendemain, Jack Strawhorn parvient à s'échapper et compte bien se venger d'une manière inattendue…

La Brigade du Texas (1975), réalisé par Kirk Douglas, est un western relativement méconnu qui marie les thèmes classiques du genre avec quelques tentatives de modernisation. En tant qu’acteur principal et réalisateur, Kirk Douglas propose une œuvre où l’éthique et la morale occupent une place centrale, mais le film n’a pas tout à fait réussi à s’imposer au sein des grandes œuvres du western.

L’intrigue suit le personnage de Howard Nightingale (interprété par Douglas), un ancien officier de l’Union devenu juge, qui rassemble une milice pour pourchasser les hors-la-loi, dont le charismatique chef Jack Strawhorn, interprété par Bruce Dern. Ce duo antagoniste, Douglas et Dern, est au cœur du film et constitue l'une des grandes forces de l’œuvre. Douglas, charismatique comme toujours, incarne un juge droit et moralement ambigu, prêt à tout pour imposer sa vision de la justice. Dern, quant à lui, est parfait dans le rôle de Strawhorn, un bandit presque sympathique qui refuse de se soumettre à l’autorité tyrannique de Nightingale.

Le face-à-face entre Douglas et Dern fonctionne très bien, les deux acteurs jouant avec beaucoup de conviction. Bruce Dern, comme souvent dans ses rôles de méchant, parvient à insuffler une complexité à son personnage, lui donnant une dimension humaine, malgré sa position d'antagoniste. Le film repose largement sur cette opposition morale, où les lignes entre le bien et le mal sont floues, avec Nightingale se transformant progressivement en un personnage plus proche du tyran que du héros.

Cependant, malgré la force de ces performances, La Brigade du Texas souffre de certains problèmes. Le film a effectivement mal vieilli sur plusieurs aspects, notamment en raison de son rythme assez lent et de ses choix de mise en scène parfois datés. Le genre du western était à ce moment-là en déclin, et le film semble parfois peiner à trouver un équilibre entre l’héritage classique du western et les attentes d’un public moderne. Les scènes d’action sont parfois un peu molles et manquent de la tension nécessaire pour rendre justice aux enjeux du scénario.

Un autre point marquant du film est la musique, composée par Maurice Jarre. Le célèbre compositeur, connu pour son travail sur des films comme Lawrence d'Arabie et Le Docteur Jivago, apporte une dimension lyrique à l’ensemble, même si sa partition peut parfois sembler un peu trop grandiose pour l’atmosphère plus intimiste et morale du film. La musique est efficace mais ne parvient pas toujours à transcender les scènes moins bien construites du film.

Sur le plan de la réalisation, Kirk Douglas ne fait pas preuve d’une grande originalité. Son style est fonctionnel, mais manque de la flamboyance ou de la maîtrise formelle que l’on pourrait attendre d’un western réalisé dans les années 70. Cela donne un film solide, mais sans éclat particulier, loin des grandes œuvres de réalisateurs comme Sergio Leone ou Sam Peckinpah qui, à la même époque, transformaient radicalement le genre avec des approches plus violentes et plus cyniques.

Le film aborde néanmoins des thèmes intéressants, notamment la question de la justice et de l’abus de pouvoir. Le personnage de Nightingale évolue de manière inquiétante au fil du film, devenant presque plus tyrannique que ceux qu’il cherche à arrêter. Cette déconstruction du mythe du héros westernien pourrait être l’un des aspects les plus intéressants de l’œuvre, mais elle est traitée de manière parfois trop subtile, sans la puissance dramatique nécessaire pour en faire un vrai commentaire social.

NOTE : 12.00

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Kirk Douglas (VF : Roger Rudel) : Howard Nightingale
Bruce Dern (VF : Dominique Collignon-Maurin) : Jack Strawhorn
Bo Hopkins (VF : Michel Bedetti) : Wesley
James Stacy (VF : Jean Lagache) : Harold Hellman
Luke Askew (VF : Michel Barbey) : Krag
David Canary : Pensteman
Alfonso Arau (VF : Serge Lhorca) : Pepe
Mark Roberts (en) (VF : Jean Berger) : Monsieur Cooper
Katherine Woodville : Madame Cooper
Beth Brickell (VF : Joëlle Janin) : Carla Ross
Dick O'Neill (VF : Michel Gudin) : Wiley
William H. Burton : McCanless
Louise Elias : Rains
Allan Warnick (VF : Thierry Bourdon) : le télégraphiste

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