Vu le film La Brigade du Texas de Kirk Douglas (1976) avec Kirk Douglas Bruce Dern Bo Hopkins James Stacy Luke Askew David Canary Alfonso Arau Mark Roberts Katherine Woodville Beth Brickell Dick O’Neill
Texas, 1892. Le Marshall
Howard Nightingale, qui prétend à devenir sénateur,
parcourt l'État à bord d'un train spécial, entouré d'une brigade d'hommes qui
l'aident à traquer les hors-la-loi. Ils débusquent la redoutable bande de Jack
Strawhorn qui vient de réussir un braquage de plusieurs milliers de dollars.
Mais, contre toute attente, Nightingale fait mettre le feu à la grange où les
bandits sont réfugiés. Seul le chef échappe à la mort, dans le but d'être
exhibé aux habitants de la ville où le Marshall fait une entrée triomphale. Il
s'impose alors comme le rempart à l'insécurité dans l'État. Mais le lendemain,
Jack Strawhorn parvient à s'échapper et compte bien se venger d'une manière
inattendue…
La Brigade du Texas
(1975), réalisé par Kirk Douglas, est un western relativement méconnu qui marie
les thèmes classiques du genre avec quelques tentatives de modernisation. En
tant qu’acteur principal et réalisateur, Kirk Douglas propose une œuvre où
l’éthique et la morale occupent une place centrale, mais le film n’a pas tout à
fait réussi à s’imposer au sein des grandes œuvres du western.
L’intrigue suit le
personnage de Howard Nightingale (interprété par Douglas), un ancien officier
de l’Union devenu juge, qui rassemble une milice pour pourchasser les
hors-la-loi, dont le charismatique chef Jack Strawhorn, interprété par Bruce
Dern. Ce duo antagoniste, Douglas et Dern, est au cœur du film et constitue
l'une des grandes forces de l’œuvre. Douglas, charismatique comme toujours,
incarne un juge droit et moralement ambigu, prêt à tout pour imposer sa vision
de la justice. Dern, quant à lui, est parfait dans le rôle de Strawhorn, un
bandit presque sympathique qui refuse de se soumettre à l’autorité tyrannique
de Nightingale.
Le face-à-face entre
Douglas et Dern fonctionne très bien, les deux acteurs jouant avec beaucoup de
conviction. Bruce Dern, comme souvent dans ses rôles de méchant, parvient à
insuffler une complexité à son personnage, lui donnant une dimension humaine, malgré
sa position d'antagoniste. Le film repose largement sur cette opposition
morale, où les lignes entre le bien et le mal sont floues, avec Nightingale se
transformant progressivement en un personnage plus proche du tyran que du
héros.
Cependant, malgré la
force de ces performances, La Brigade du Texas souffre de certains
problèmes. Le film a effectivement mal vieilli sur plusieurs aspects, notamment
en raison de son rythme assez lent et de ses choix de mise en scène parfois
datés. Le genre du western était à ce moment-là en déclin, et le film semble parfois
peiner à trouver un équilibre entre l’héritage classique du western et les
attentes d’un public moderne. Les scènes d’action sont parfois un peu molles et
manquent de la tension nécessaire pour rendre justice aux enjeux du scénario.
Un autre point
marquant du film est la musique, composée par Maurice Jarre. Le célèbre
compositeur, connu pour son travail sur des films comme Lawrence d'Arabie
et Le Docteur Jivago, apporte une dimension lyrique à l’ensemble, même
si sa partition peut parfois sembler un peu trop grandiose pour l’atmosphère
plus intimiste et morale du film. La musique est efficace mais ne parvient pas
toujours à transcender les scènes moins bien construites du film.
Sur le plan de la
réalisation, Kirk Douglas ne fait pas preuve d’une grande originalité. Son
style est fonctionnel, mais manque de la flamboyance ou de la maîtrise formelle
que l’on pourrait attendre d’un western réalisé dans les années 70. Cela donne
un film solide, mais sans éclat particulier, loin des grandes œuvres de
réalisateurs comme Sergio Leone ou Sam Peckinpah qui, à la même époque,
transformaient radicalement le genre avec des approches plus violentes et plus
cyniques.
Le film aborde
néanmoins des thèmes intéressants, notamment la question de la justice et de
l’abus de pouvoir. Le personnage de Nightingale évolue de manière inquiétante
au fil du film, devenant presque plus tyrannique que ceux qu’il cherche à
arrêter. Cette déconstruction du mythe du héros westernien pourrait être l’un
des aspects les plus intéressants de l’œuvre, mais elle est traitée de manière
parfois trop subtile, sans la puissance dramatique nécessaire pour en faire un
vrai commentaire social.
NOTE : 12.00
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Kirk Douglas
- Scénario : Christopher Knopf (en) et William Roberts
- Direction artistique : Lyle Wheeler
- Décors : Fred Price
- Régisseur d'extérieurs : Jack N. Young
- Photographie : Fred J. Koenekamp
- Son : Tom Overton
- Montage : John W. Wheeler
- Musique : Maurice Jarre
- Production : Kirk Douglas
- Production exécutive : Phil Feldman
- Société de production : Bryna Productions
- Société de distribution : Paramount Pictures
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