Vu le film Loin de la Foule Déchainée de Thomas Vinterberg (2015) avec Carey Mulligan Viggo Mortensen Tom Sturridge Michael Sheen Jessica Barden Juno Temple Bradley Hall SAM Philips Harry Peacock Hilton MacRae
Dans l'Angleterre
victorienne, Gabriel Oak est un jeune berger qui
tombe sous le charme d'une nouvelle venue de huit ans sa cadette, Bathsheba
Everdene. Lorsqu'il la demande en mariage, il est alors plus riche qu'elle,
mais elle n'accepte ni ne refuse son offre, hésitant entre sa farouche
indépendance et une vie conjugale qui la lierait à lui.
Une nuit, le troupeau de Gabriel est entraîné vers la
falaise par son jeune chien devenu fou et entièrement perdu. Il est ruiné et
quitte sa ferme.
Loin de la Foule Déchaînée
(2015) de Thomas Vinterberg, adaptation du roman éponyme de Thomas Hardy, est
un film soigné, surtout sur le plan visuel, mais il me laisse certains spectateurs
sur le plan émotionnel et narratif. Il y a plusieurs aspects qui contribuent à
cette divergence d'appréciation
Vinterberg et son directeur de la photographie,
Charlotte Bruus Christensen, ont créé un film esthétiquement magnifique. Les
paysages de la campagne anglaise sont filmés avec une attention quasi
picturale. Les vastes étendus de champs, les fermes rustiques, et la lumière
naturelle captent l'essence du monde rural de l’époque victorienne. Les
costumes d’époque et les décors sont méticuleusement travaillés, rendant
hommage au cadre dans lequel évolue l’histoire.
Carey Mulligan dans le rôle de Bathsheba Everdene est
convaincante dans son interprétation d’une femme indépendante et moderne pour
l’époque, un personnage qui tente de s’affirmer dans un monde dominé par les
hommes. Ses prétendants — Gabriel Oak (Matthias Schoenaerts), le sergent Troy
(Tom Sturridge), et William Boldwood (Michael Sheen) — sont également bien
interprétés, chacun offrant une approche différente de l’amour, de l’engagement
et de la passion. Michael Sheen, en particulier, se distingue par sa sensibilité
et sa vulnérabilité dans le rôle de Boldwood.
Vinterberg respecte bien l’esprit du roman de Thomas
Hardy, avec ses thèmes de désir, d’indépendance, de frustration et d’amour non
réciproque. L'histoire reste centrée sur la tension entre l’indépendance de
Bathsheba et les attentes sociales et amoureuses qui pèsent sur elle.
Bien que Loin de la Foule Déchaînée soit
visuellement impressionnant, son rythme peut sembler traînant. Le développement
de l’histoire, bien que fidèle au roman, manque parfois de dynamisme, ce qui
peut expliquer l’ennui que tu as ressenti. Le film prend son temps pour
développer les relations entre Bathsheba et ses trois prétendants, mais cette
lenteur peut rendre l'expérience moins captivante. Certaines scènes s'étirent
sans ajouter de profondeur émotionnelle, donnant un sentiment de distance avec
les personnages
L’un des principaux reproches que l’on peut adresser
au film est l’absence de véritable chaleur émotionnelle. Malgré le triangle
amoureux (ou plutôt le quadrilatère), les personnages peuvent sembler distants
ou trop idéalisés. Bathsheba, bien qu'indépendante, peut paraître froide ou
difficile à cerner, ce qui rend parfois difficile de s'investir
émotionnellement dans son parcours. De même, les trois prétendants, bien que
joués avec talent, semblent chacun représenter des archétypes (le berger
fidèle, le séducteur impétueux, l’homme mûr obsédé), mais sans profondeur
émotionnelle qui permettrait de réellement sympathiser avec eux.
Comparé à d'autres adaptations littéraires récentes,
cette version de Loin de la Foule Déchaînée manque peut-être d’audace.
Bien qu’elle soit respectueuse du matériau d'origine, elle ne prend pas de
risques créatifs pour offrir une nouvelle interprétation du récit ou
approfondir certains thèmes sous des angles plus contemporains. Le film reste
un exercice académique, bien réalisé, mais parfois trop convenu, ce qui peut
entraîner une certaine déconnexion pour le spectateur.
- Réalisation : Thomas Vinterberg
- Scénario : David Nicholls d'après Loin de la foule déchaînée de Thomas Hardy
- Casting : Nina Gold, Theo Park
- Costumes : Janet Patterson
- Décors : Niamh Coulter
- Photographie : Charlotte Bruus Christensen
- Montage : Claire Simpson
- Musique : Craig Armstrong
- Production : Andrew Macdonald
- Société(s) de production : DNA Films et Fox Searchlight Pictures
- Carey Mulligan (VF : Élisabeth Ventura) : Bathsheba Everdene
- Matthias Schoenaerts (VF : lui-même) : Gabriel Oak
- Michael Sheen (VF : Bruno Choël) : William Boldwood
- Tom Sturridge (VF : Xavier Thiam) : sergent Frank Troy
- Jessica Barden (VF : Anna Mihalcea) : Liddy
- Juno Temple (VF : Diane Dassigny) : Fanny Robin
- Bradley Hall (VF : Samuel Cahu) : Joseph Poorgrass
- Sam Phillips (VF : Jean-François Cros) : le sergent Doggett
- Harry Peacock (VF : Yann Guillemot) : Jan Coggan
- Hilton McRae (VF : Jean-Paul Dubois) : Jacob Smallbury
- Tilly Vosburgh (VF : Frédérique Cantrel) : Madame Hurst
- Rowan Hedley : Maryann Money
- Connor Webb : Merchant
- Penny-Jane Swift : Mme Coggan
- Shaun Ward : Farmer
- Roderick Swift : Everdene Farmer
- Don J. Whistance : Constable
- Jamie Lee-Hill : Laban Tall
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