Vu le film (sur CanalPlus) Universal Théory de Timm Kröger (2023) avec Jan Bulow Olivia Ross Hanns Zichler Gottfried Breitfuss Philippe Graber David Bennent Ladina von Frisching Imogen Kogge
En 1962, Johannes
Leinert, accompagné de son directeur de thèse, se rend à un congrès de physique
dans les Alpes suisses, où un scientifique iranien doit présenter une théorie
révolutionnaire de la mécanique quantique. Lorsque les physiciens arrivent à l'hôtel
cinq étoiles, l'invité iranien est introuvable.
"Universal Theory" est une œuvre fascinante du
cinéma allemand, jouant habilement avec les frontières des genres et de la
perception. Dès les premières images en noir et blanc, le film plonge le
spectateur dans une ambiance visuellement captivante, où la beauté brute des
paysages suisses se mêle à un sentiment constant de mystère et de danger. Ce
choix esthétique, rappelant le cinéma classique, confère au film une atmosphère
intemporelle et hypnotique.
Le réalisateur s'inspire ouvertement de maîtres du cinéma
comme Alfred Hitchcock et David Lynch, et cela se ressent dans la manière dont
il mêle le thriller psychologique à des éléments plus ésotériques. D'un côté,
le film semble suivre une trame d'espionnage traditionnelle, avec ses jeux de
pouvoir, ses trahisons et ses personnages énigmatiques. Mais très vite, cette
structure familière se dissout dans une exploration des mondes parallèles et de
la nature même de la réalité, à la manière d'un Lynch, déstabilisant
constamment le spectateur et le forçant à remettre en question ce qu'il voit.
L'histoire d'amour, subtilement intégrée, sert de fil
conducteur tout au long du film. Cette romance, loin d'être un simple ajout,
semble être au cœur des enjeux émotionnels et métaphysiques du récit. Elle
s'entremêle avec la quête des personnages pour comprendre la nature de leur
monde, renforçant l'idée que l'amour peut être une force de liaison entre
différentes réalités.
La Suisse, avec ses montagnes imposantes et ses vallées
mystérieuses, devient presque un personnage à part entière. La photographie du
film exploite ces décors à la perfection, créant des tableaux d'une beauté
froide et énigmatique, en écho aux dilemmes intérieurs des personnages. Ce
cadre géographique, à la fois sublime et isolant, intensifie le sentiment
d'étrangeté qui habite le film.
Ce n'est pas un film
facile à aborder. Son intrigue complexe, ses allers-retours constants entre les
réalités et sa narration volontairement fragmentée demandent une attention
soutenue et un esprit ouvert. Pour certains spectateurs, cela pourra être
frustrant, car l'œuvre laisse beaucoup de zones d'ombre et de questions sans
réponses. Mais pour d'autres, cette ambiguïté fait partie du charme du film,
laissant place à l'interprétation personnelle.
On reconnaitra dans le rôle d’un Commissaire le petit Oskar
du film Le Tambour l’acteur Suisse David Bennent
NOTE : 7.90
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Timm Kröger
- Scénario : Timm Kröger et Roderick Warich
- Musique : Diego Ramos Rodriguez et David Schweighart
- Décors :
- Costumes : Pola Kardum
- Photographie : Roland Stuprich
- Son : Dominik Leube
- Montage : Jann Anderegg
- Production : David Bohun, Sarah Born, Tina Börner, Heino Deckert, Lixi Frank, Rajko Jazbec, Timm Kröger, Dario Schoch et Viktoria Stolpe
- Sociétés de production : Catpics Coproductions Zurich, Ma.ja.de. Fiction, The Barricades et Panama Film
- Société de distribution : UFO Distribution
- Jan Bülow : Johannes Leinert
- Olivia Ross : Karin Hönig
- Hanns Zischler : Dr Julius Strathen
- Gottfried Breitfuss : professeur Blumberg
- Philippe Graber : commissaire Amrein
- David Bennent : commissaire Arnold
- Ladina von Frisching : Susi
- Imogen Kogge : Anna Leinert
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