Vu le film (découverte) Comment épouser un Millionnaire de Jean Negulesco (1953) avec Lauren Bacall Marilyn Monroe Betty Grable David Wayne William Powell Rory Calhoun Merry Anders Fred Clark Cameron Mitchell Alexander d’Arcy Percy Helton Charlotte Austin
Schatze (Charlotte, en VF) Page, une belle jeune
femme, loue un très bel appartement à New York,
qu'elle va partager avec deux amies, Pola Debevoise et Loco (Toctoc en
VF) Dempsey. Les trois ravissantes jeunes femmes sont mannequins. Si Schatze a
la tête sur les épaules ses deux amies sont plutôt fleur bleue et étourdies. Le
propriétaire de l'appartement, monsieur Denmark, a des problèmes avec le fisc et
a disparu de la circulation. Ce logement est un instrument dans leur stratégie à
objectif unique, trouver un mari riche, voire très riche : Nothing
under six figures a year (Rien en dessous d'un million par an) est
leur mot d'ordre. Elles n'ont pas sou qui vaille et vendent même le mobilier de
l'appartement pour vivre !
Comment épouser un millionnaire (How to Marry a
Millionaire), réalisé par Jean Negulesco en 1953, est une comédie
romantique charmante et légère qui met en scène trois icônes d'Hollywood :
Marilyn Monroe, Lauren Bacall et Betty Grable. Le film se concentre sur un trio
de femmes, toutes magnifiques et déterminées, qui élaborent un plan ingénieux
pour séduire des hommes riches à New York dans l'espoir de se marier et de
s'assurer une vie de luxe. Cependant, leur quête de fortune est rapidement
remise en question par les caprices de l'amour et des situations imprévues.
Ce film se distingue par la chimie entre ses trois stars,
chacune incarnant des personnages aux personnalités distinctes mais
complémentaires. Marilyn Monroe, dans son rôle de Pola, joue avec son image de
blonde naïve mais attachante, dont la maladresse et la mauvaise vue ajoutent
des moments de comédie délicieux. Lauren Bacall, en tant que Schatze, est plus
pragmatique et déterminée, incarnant la sophistication et la ténacité de celles
qui savent ce qu'elles veulent dans la vie. Quant à Betty Grable, qui joue
Loco, elle apporte un charme insouciant et spontané, se lançant dans l'aventure
avec un sourire désarmant.
Le film tire sa force de son humour et de sa légèreté.
L'intrigue repose sur le décalage entre les ambitions matérialistes des trois
héroïnes et la réalité des relations humaines. Bien qu'elles soient
initialement motivées par l'appât du gain, le scénario les amène à découvrir
que l'argent ne peut pas tout acheter, et que l'amour véritable surgit souvent
là où on l'attend le moins. Ce renversement des attentes ajoute une couche de
profondeur au récit, qui, bien que frivole en surface, aborde avec humour des
thèmes universels comme la cupidité, le désenchantement, et la quête du
bonheur.
Visuellement, Comment épouser un millionnaire est un
régal pour les yeux. Il s'agit de l'un des premiers films à être tourné en
Cinémascope, un procédé qui permettait de capturer des images en très large
format, donnant au film un aspect visuel distinctif et spectaculaire. Les
costumes, en particulier, sont somptueux et ajoutent à l'ambiance glamour du
film, renforçant l'idée que ces femmes cherchent à séduire non seulement par
leur personnalité, mais aussi par leur apparence éblouissante.
Malgré son titre et son concept qui semblent superficiels,
le film évite d'être simplement une comédie cynique sur les femmes cherchant à
exploiter les hommes riches. Il montre au contraire que, même dans une société
matérialiste, l'amour et l'affection ne peuvent pas être calculés ou manipulés.
Les situations loufoques dans lesquelles se retrouvent les héroïnes provoquent
des rires francs, et le film s'amuse avec les stéréotypes sans tomber dans le
jugement moral.
Ce film offre un bon moment de détente, loin des enjeux
dramatiques ou des réflexions profondes. Il repose sur une écriture pleine
d'esprit, des performances solides et un timing comique impeccable. Le
spectateur se laisse facilement embarquer par la frivolité des situations, avec
des dialogues mordants et des quiproquos qui font mouche. Les trois actrices,
en particulier, montrent ici tout leur talent dans des rôles légers, offrant
une prestation collective mémorable.
NOTE : 13.00
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Jean Negulesco
- Scénario : Nunnally Johnson, d'après les pièces de théâtre The Greeks had a word for It de Zoe Akins (créée le 25 septembre 1930 au Sam H. Harris Theatre, à Broadway), et Loco de Dale Eunson (1904-2002) et son épouse Katherine Albert (créée le 16 octobre 1946 au Biltmore Theatre, à Broadway)
- Photographie : Joe MacDonald
- Musique : Cyril Mockridge, Alfred Newman
- Son : Alfred Bruzlin, Roger Heman
- Montage : Louis Loeffler
- Costumes : Travilla et Charles Le Maire
- Production : Nunnally Johnson pour la 20th Century Fox
- Lauren Bacall (VF : Françoise Gaudray) : Schatze Page
- Betty Grable (VF : Lita Recio) : Loco Dempsey
- Marilyn Monroe (VF : Mony Dalmes) : Pola Debevoise
- David Wayne (VF : Pierre Leproux) : Freddie Denmark
- Rory Calhoun (VF : Lucien Bryonne) : Eben
- Cameron Mitchell : Tom Brookman
- Alex D'Arcy (VF : Jacques Erwin) : J. Stewart Merrill
- Fred Clark (VF : Claude Peran) : Waldo Brewster
- William Powell (VF : Abel Jacquin) : J.D. Hanley
- Maurice Marsac (VF : Gérard Ferrat) : Antoine
Acteurs non crédités :
- Hope Landin : Mme Salem
- Dayton Lummis : le juge de paix
- Tudor Owen : M. Otis
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