Vu le Film Une Vierge sur Canapé de Richard Quine (1964) avec Natalie Wood Tony Curtis Henry Fonda Lauren Bacall Mel Ferrer Fran Jeffries Leslie Parrish Edward Everett Horton Harry Storch Max Showwalter Stubby Kaye Otto Kruger
Un journaliste sévissant dans la presse à scandale publie
un article sur une psychologue, spécialiste en sexologie, dans lequel il met en
doute l'expérience amoureuse de cette femme. Non content de son premier éclat,
et alors que celle-ci ne décolère pas, il décide d'approfondir la question et
la consulte sous un prête-nom. Trouvera-t-il matière pour un nouvel
article ?
Vierge sur canapé (Sex and the Single Girl,
1964), réalisé par Richard Quine, est une charmante comédie qui s’inscrit
parfaitement dans la tradition des films légers des années 60, regorgeant de
quiproquos et de situations rocambolesques, le tout baigné dans une atmosphère
joyeuse et pleine de bonne humeur. Ce film est une belle surprise, surtout
grâce à la complicité évidente entre les acteurs, qui semblent s’amuser autant
que le public.
L'intrigue suit Tony Curtis dans le rôle de Bob Weston,
un journaliste de tabloïd cherchant à démasquer une jeune psychologue, Helen
Brown (interprétée par Natalie Wood), spécialiste des relations amoureuses qui
prône la virginité et l’indépendance. À partir de là, s’enchaînent des
malentendus, des tromperies et des situations farfelues, typiques des comédies
de l’époque. La dynamique du film repose sur des portes qui claquent, des
personnages qui se croisent et des identités multiples, tout en gardant une légèreté
qui permet au spectateur de profiter pleinement du divertissement sans se poser
trop de questions.
L'une des grandes forces de Vierge sur canapé
réside dans son casting éclectique. Natalie Wood, encore auréolée du succès de West
Side Story, s’éloigne ici des rôles dramatiques pour incarner une héroïne
pétillante et charmante. Sa performance, pleine de fraîcheur, rappelle pourquoi
elle était l’une des stars les plus aimées d’Hollywood à l’époque. À ses côtés,
Tony Curtis, toujours dans le registre du charmeur malicieux, s’amuse
clairement dans ce rôle de Don Juan un peu maladroit. Ses multiples tentatives
de séduction qui échouent à répétition rappellent son rôle dans Certains
l’aiment chaud, et Curtis enchaîne les clins d’œil à cette autre comédie
culte. Son timing comique est impeccable, et son duo avec Wood fonctionne à
merveille.
Le film se distingue également par la présence inattendue
de Lauren Bacall et Henry Fonda, tous deux jouant à contre-emploi de leurs
rôles habituels. Bacall, habituellement connue pour ses rôles de femmes fatales
dans le film noir, se montre ici plus légère et drôle. Henry Fonda, quant à
lui, souvent vu dans des rôles sérieux et dramatiques, s’amuse visiblement dans
cette comédie en jouant un mari dépassé par les événements. Ensemble, ils
forment un couple dysfonctionnel mais hilarant, qui ajoute une dimension
supplémentaire à l’ensemble. Leur performance contribue grandement à l’ambiance
joyeuse et insouciante du film, et leur twist final, dansé et plein d’énergie,
est un vrai moment de plaisir.
Mel Ferrer, quant à lui, est également un contrepoint
intéressant. Acteur élégant souvent cantonné aux rôles de séducteur ou d’homme
raffiné, il joue ici un Don Juan vieillissant, qui semble danser au milieu des
quiproquos avec une aisance pleine d’humour.
Dans la grande tradition des comédies américaines de
l’époque, le film s’appuie sur un enchaînement rapide de dialogues vifs et de
situations loufoques. Le scénario, bien que simple, tire le meilleur parti des
interactions entre les personnages et se permet même de subtiles allusions à la
révolution sexuelle qui commençait à transformer les mœurs aux États-Unis. Le
film flirte avec ces questions sans jamais les aborder de front, préférant
rester dans le registre de la comédie légère.
Ce qui est particulièrement appréciable dans Vierge
sur canapé, c’est le fait que les acteurs semblent s’amuser autant que le
public. Le plaisir qu’ils prennent à jouer est palpable à l’écran, et cela
donne au film une énergie communicative. On retrouve ici cette ambiance des
comédies d’antan, où l’important n’était pas tant la cohérence ou la profondeur
du scénario, mais bien le plaisir immédiat et la bonne humeur.
NOTE : 13.40
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Richard Quine
- Scénario : Joseph Heller & David R. Schwartz, d'après le roman d'Helen Gurley Brown
- Musique : Neal Hefti
- Photographie : Charles Lang
- Montage : David Wages
- Production : William T. Orr
- Sociétés de production : Fernwood Productions Inc. & Reynard
- Société de distribution : Warner Bros.
- Tony Curtis (VF : Michel Roux) : Bob Weston
- Natalie Wood (VF : Jeanine Freson) : Dr Helen Gurley Brown
- Henry Fonda (VF : René Arrieu) : Frank Broderick
- Lauren Bacall (VF : Paule Emanuele) : Sylvia Broderick
- Mel Ferrer (VF : Gabriel Cattand) : Dr Rudolph DeMeyer
- Edward Everett Horton (VF : Pierre Leproux) : Le Chef
- Fran Jeffries (VF : Monique Mélinand) : Gretchen
- Otto Kruger (VF : Lucien Bryonne) : Dr Marshall H. Anderson
- Howard St. John (VF : Jean-Henri Chambois) : Randall
- Leslie Parrish (VF : Michèle Bardollet) : Susan
- Larry Storch (VF : Roger Rudel) : Le motard de la police
- Stubby Kaye (VF : Jacques Marin) : « Speed » Vogel
- Max Showalter (VF : Michel Gudin) : Holmes
- William Lanteau (VF : Michel Gudin) : Sylvester
- Helen Kleeb : Hilda
- Count Basie : Lui-même
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