Vu le film Neurosis de Esben Tønnesen, Julie R. Ølgaard (2023) Avec Julie R. Ølgaard, Roland Møller, Stine Stengade Christopher Laesso Andrea Vagn Jensen Niels Anders Thorn Michael Asmussen
Depuis une dépression,
Laura, une policière spécialisée dans la cybercriminalité, est en congé
maladie. Une affaire de tueur en série éveille sa curiosité et la pousse à
reprendre le travail.
Neurosis, réalisé par Esben Tonnesen, s’inscrit dans la
longue lignée des slashers dont les codes ont été exploités jusqu'à
l'épuisement. Si le cinéma danois a parfois surpris avec des œuvres uniques et
audacieuses, ce film, en revanche, semble céder à la facilité. Dès les
premières minutes, on a l’impression d’avoir déjà vu ce film des dizaines de
fois, que ce soit au cinéma ou dans des séries. Le scénario s’appuie sur des
ressorts classiques du genre : un groupe de personnages stéréotypés, des
meurtres sanglants, et un tueur mystérieux qu’on devine très vite. Rien de neuf
sous le soleil.
La prévisibilité de Neurosis
est sans doute son plus grand défaut. Chaque scène semble calquée sur un modèle
déjà bien trop usé, et l'absence de surprises rend l'expérience plate. Là où un
bon slasher devrait jouer sur la tension, la peur et la montée en crescendo de
l’horreur, Neurosis échoue à créer cette atmosphère. On anticipe les
jump-scares avant même qu’ils arrivent, et les meurtres, bien que sanglants,
manquent d'inventivité ou de véritable impact émotionnel.
En plus d’un scénario
répétitif, le casting laisse à désirer. Les acteurs semblent peu impliqués, et
leurs interprétations manquent cruellement de conviction. Les dialogues sont
souvent creux, et le jeu des comédiens est plat, presque mécanique. Dans un
film d’horreur, la crédibilité des réactions des personnages est essentielle
pour entraîner le spectateur dans l’histoire, mais ici, les protagonistes
semblent traverser les événements sans véritable implication émotionnelle. On
ne s'attache à aucun d'entre eux, et leur sort nous importe peu, ce qui est fatal
pour un slasher où l'identification et la tension devraient être au cœur de
l'expérience.
Esben Tonnesen semble
avoir emprunté tous les clichés du genre sans les réinventer ni y insuffler un
souffle personnel. Le film se contente de suivre une formule déjà usée, sans
jamais tenter d'apporter une touche originale ou de subvertir les attentes du
public. Pire encore, la mise en scène est fade, avec une réalisation qui
n'exploite pas pleinement le potentiel visuel du genre. Il n'y a ni véritable
style, ni créativité, et chaque scène semble tournée de manière fonctionnelle,
sans ambition.
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