Vu le film To The Moon de Greg Berlanti (2023) avec Scarlett Johansson Channing Tatum Jim Rash Ray Romano Woody Harrelson Anna Garcia Noah Robbins Colin Woodel Donald Elise Watkins Christian Zuber Gene Jones Joe Chrest Colin Jost Peter Jacobson Nick Dillenburg Christian Clemenson
Dans
les années 1960, la course à l'espace fait rage entre les États-Unis et l'Union
soviétique. Dans ce contexte, la NASA fait appel à Kelly Jones,
une experte en marketing, pour redorer son image. Son arrivée n'est pas du goût
du directeur de la mission Apollo 11, Cole Davis. Pour assurer ses
arrières, la NASA demande à Kelly de prévoir au cas où un faux alunissage.
To
The Moon, une
comédie qui s’amuse à revisiter l’une des théories du complot les plus
populaires du XXe siècle – celle qui prétend que l’alunissage de 1969 n’a
jamais eu lieu – se révèle être un film sympathique, même si parfois absurde.
En jouant sur l’idée que ce serait Stanley Kubrick, réalisateur de 2001,
l’Odyssée de l’espace, qui aurait mis en scène ce faux exploit pour le
compte de la NASA, le film flirte avec les clichés des théories
conspirationnistes, tout en s’en moquant avec légèreté.
L’intrigue
de To The Moon reprend tous les éléments qui nourrissent depuis des
décennies cette rumeur selon laquelle les États-Unis n’auraient jamais envoyé
d’hommes sur la Lune. Le film aborde les arguments classiques des
conspirationnistes : les ombres étranges dans les vidéos de l’alunissage,
l’absence d’étoiles dans le ciel, et surtout, l’implication d’un réalisateur de
génie capable de créer des illusions de ce calibre. Stanley Kubrick un
"réalisateur peu connu" (ce qui est déjà un clin d’œil ironique),
aurait en fait tourné l’alunissage dans un studio secret, avec un budget
faramineux.
On sent
que To The Moon s’inspire des films comme Capricorn One (1977),
un thriller où l’on découvre que l’alunissage d’une mission martienne a été
simulé par le gouvernement pour des raisons politiques. Mais là où Capricorn
One jouait la carte du sérieux et de la paranoïa, To The Moon
préfère emprunter celle de la comédie, tournant en dérision les idées farfelues
de ces théories. Ce choix rend le film agréable à suivre, même si l’humour
repose parfois sur des clichés un peu faciles. Les personnages exagèrent
volontairement leurs rôles : du réalisateur mégalo à l’agent secret maladroit,
chacun d’eux semble sorti tout droit d’une caricature.
La
force de To The Moon réside justement dans son ton décontracté. On
s’amuse des idioties qu’il met en avant, sans jamais prendre les théories du
complot au sérieux. Le film joue habilement sur cette absurdité, en multipliant
les références à l’époque, aux coulisses supposées du tournage
"secret" et aux moyens faramineux qu’il aurait fallu mobiliser pour
simuler une mission spatiale aussi gigantesque. C’est d’ailleurs là que réside
l’une des blagues les plus récurrentes du film : tout le monde s’interroge sur
"où est passé le budget de 100 millions de dollars" destiné à cette
simulation, alors que les décors paraissent ridicules et les effets spéciaux
datés.
C’est
aussi là que le film déçoit légèrement : malgré son sujet accrocheur, on sent
qu'il manque de moyens. Là où on pourrait s’attendre à des reconstitutions
grandioses du "tournage de la Lune", To The Moon se contente
souvent de situations plus modestes, voire minimalistes. Certes, cela fait
partie de son charme et de son humour, mais on aurait pu espérer un peu plus de
folie visuelle pour un film qui se moque d'une théorie censée impliquer des
moyens démesurés.
Ce
n’est certes pas un chef-d’œuvre, mais on passe un bon moment devant cette
comédie légère, bien qu’on ne puisse s’empêcher de se demander si, à défaut
d'aller sur la Lune, le film aurait pu viser un peu plus haut.
NOTE : 12.80
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Greg Berlanti
- Scénario : Rose Gilroy, d'après une histoire de Bill Kirstein et Keenan Flynn
- Musique : Daniel Pemberton
- Décors : Shane Valentino
- Costumes : Mary Zophres
- Photographie : Dariusz Wolski
- Montage : Harry Jierjian
- Production : Keenan Flynn, Scarlett Johansson, Jonathan Lia, Sarah Schechter et David Batchelor Wilson
- Production déléguée : Robert J. Dohrmann
- Sociétés de production : Apple Studios, Berlanti-Schechter Films et These Pictures
- Sociétés de distribution : Columbia Pictures (États-Unis) ; Sony Pictures (Québec)1, Sony Pictures Releasing France (France)
- Budget : 100 millions $
- Scarlett Johansson (VF : Julia Vaidis-Bogard ; VQ : Camille Cyr-Desmarais) : Kelly Jones
- Channing Tatum (VF : Adrien Antoine ; VQ : Frédérik Zacharek) : Cole Davis
- Jim Rash (VQ : François Sasseville) : Lance Vespertine
- Ray Romano (VQ : Jacques Lavallée) : Henry Smalls
- Woody Harrelson (VF : Jérôme Pauwels ; VQ : Louis-Philippe Dandenault) : Moe Berkus
- Anna Garcia (VQ : Maude Bouchard) : Ruby Martin
- Donald Elise Watkins (VQ : Lyndz Dantiste) : Stu Bryce
- Noah Robbins (en) (VQ : Nicolas DePassillé-Scott) : Don Harper
- Colin Woodell (VQ : Philippe Martin) : Buzz Aldrin
- Christian Zuber : Michael Collins
- Nick Dillenburg (VF : Jean-Philippe Pertuit ; VQ : Maël Davan-Soulas) : Neil Armstrong
- Gene Jones : le sénateur Hopp
- Joe Chrest (VF : Yann Guillemot) : le sénateur Vanning
- Stephanie Kurtzuba (en) : Jolene Vanning
- Colin Jost : le sénateur Cook
- Peter Jacobson : Chuck Meadows
- Christian Clemenson (VQ : Stéphane Jacques) : Walter, l'agent de presse.
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