Pages

samedi 1 février 2025

13.10 - MON AVIS SUR LE FILM BABYGIRL DE HALINA REIJN (2024)

 


Vu le film Babygirl de Halina Reijn (2024) avec Nicole Kidman Harris Dickinson Antonio Banderas Sophie Wilde Esther McGregor Vaughan Reilly Gaite Jansen Izabel Mar

Romy Mathis, PDG d'une entreprise de technologie à New York, est insatisfaite de sa vie sexuelle avec son mari, Jacob, un metteur en scène de théâtre. Un jour, alors qu'elle se rend au travail, elle est presque attaquée par un chien jusqu'à ce qu'un type s'arrête et le calme. Il s'agit de Samuel, qui s'avère être un stagiaire dans l'entreprise de Romy et choisit Romy comme son « mentor » dans le cadre du programme de mentorat de l'entreprise. Samuel fait des propositions à Romy lors d'une réunion privée ; elle s'y oppose, puis cède et l'embrasse.

Dans Babygirl, le jeu de domination et de séduction se dessine avec une certaine élégance, porté par le duo magnétique formé par Nicole Kidman et Harris Dickinson. Si l’ombre de 50 Nuances de Grey plane sur le récit, le film s’éloigne de ses clichés les plus éculés en laissant de côté le volet masochiste pour explorer une dynamique de pouvoir plus subtile et insidieuse.

Romy, femme d’affaires impérieuse dans son quotidien, perd pied face à Samuel, ange déchu à la beauté troublante, qui prend un malin plaisir à la faire vaciller. Kidman excelle dans ce rôle de femme qui, en apparence, maîtrise tout mais se révèle vulnérable dès qu’il s’agit d’intimité. Son interprétation, tout en nuances, oscille entre assurance et fragilité, entre désir et crainte.

Face à elle, Harris Dickinson brille d’un charisme vénéneux. Son Samuel est un prédateur charmeur, à la fois fascinant et inquiétant, un serpent dont on sait qu’il finira par mordre mais dont on ne peut détourner le regard. Sa présence à l’écran électrise chaque scène, conférant au film une tension sensuelle presque palpable.

La relation entre Romy et Samuel est un jeu dangereux où chacun cherche à tester les limites de l’autre. Romy, d’abord méfiante, est rapidement prise au piège d’une fascination presque obsessionnelle. Samuel, lui, semble tout contrôler, dictant les règles de leur liaison, s’amusant de la fragilité qu’il perçoit chez elle. Pourtant, derrière ses airs de prédateur, il y a chez lui une noirceur mystérieuse, un vide intérieur qu’il tente de combler en jouant avec le désir des autres.

Leur relation oscille entre attraction et destruction. Romy, qui a toujours dicté sa loi dans le monde des affaires, se retrouve dans une posture inverse, livrée aux caprices d’un jeune homme qui sait manier les mots aussi bien que son regard perçant. Chaque rencontre est une danse où le plaisir flirte avec le danger, où la quête de sensations fortes masque une blessure plus profonde.

Si Babygirl ne révolutionne pas le genre, il s’impose néanmoins comme une œuvre intrigante, troublante, jouant habilement sur les non-dits et la mécanique du désir. L’alchimie indéniable entre ses deux interprètes lui donne une aura hypnotique, même si le récit souffre parfois d’une certaine prévisibilité. Un film qui éveille les sens, sans pour autant marquer durablement les esprits.

NOTE ; 13.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION