Avis sur le film Wolfman de Leigh Whannell (2025) avec Christopher Abbott Julia Garner Matilda Firth Sam Jaeger Benedict Hardie Zac Chandler Ben Prendergast Leigh Whannell (voix)
En
1995, la disparition d'un randonneur dans les montagnes de l'Oregon suscite des spéculations
sur un virus lié à la faune de la région. Lors d'un voyage de chasse dans la
région, le jeune Blake Lovell et son père Grady repèrent une mystérieuse
créature tapie dans la forêt et se cachent dans une tour de chasse surélevée.
Trente
ans plus tard, Blake vit désormais à San
Francisco avec sa
femme Charlotte et leur fille Ginger. Bourreau de travail, il passe peu de
temps avec sa famille. Et comme son père, dont il n'a pas aucune nouvelles, il
a du mal à contrôler son caractère, ce qui met son mariage à rude épreuve. Un
jour, il reçoit un acte de décès de Grady, porté disparu, ainsi que les clés de
sa maison d'enfance de l'Oregon. Il décide de s'y installer pour réparer tenter
de sauver sa relation avec Charlotte. À la ferme, nuit de pleine lune, la
famille est attaquée par un loup-garou qui griffe le bras de
Blake. Ils se barricadent à l'intérieur de la maison, mais bientôt Blake
commence à se transformer en quelque chose d'horrible, mettant en danger la
sécurité de sa femme et de sa fille.
Leigh
Whannell, après avoir modernisé L'Homme invisible avec un brio certain,
s’attaque cette fois-ci à Wolf Man. Malheureusement, si son précédent
film jouait sur l’invisibilité pour créer un suspense paranoïaque, ici, il n’a
rien à camoufler : tout est en pleine lumière, et rien ne fonctionne.
Dès les
premières minutes, le film sent le projet de commande, dénué de la moindre
vision artistique. La mise en scène, censée donner du cachet à une histoire
mille fois racontée, se contente d’aligner des plans fades, des jumpscares
téléphonés et une photographie sans âme. Là où George Waggner, en 1941,
installait une atmosphère gothique en quelques plans, et où même la version de
2010 avec Benicio Del Toro essayait au moins de préserver une esthétique
lycanthropique, Whannell se contente d’une réalisation fonctionnelle, sans
ambition.
Le
scénario, sans surprise, n’apporte rien de neuf. Ce ne serait pas un problème
si l’essentiel – le respect des codes du mythe et la création d’un minimum de
tension – était assuré. Mais même là, le film échoue. L’évolution du
protagoniste vers la monstruosité est expédiée, ses tourments internes à peine
effleurés. Là où Lon Chaney Jr. incarnait un homme maudit et tragique, ici, le
personnage principal est vide, porté par une performance artificielle et
forcée.
Quant
aux effets spéciaux… difficile d’y croire en 2025. Le loup-garou ressemble plus
à une version bêta d’un jeu vidéo raté qu’à une créature terrifiante. Les
transformations manquent d’impact, les CGI sont d’un autre âge, et jamais la
créature ne dégage la moindre menace. À défaut d’inventer un design marquant,
on aurait au moins pu espérer une présence bestiale, mais même cet aspect est
raté.
Le plus
grand défaut du film est son absence totale de tension. Pas une scène ne
parvient à instaurer le moindre frisson. Ni l’ambiance, ni la musique, ni le
montage ne tentent d’installer un climat horrifique. C’est un film d’horreur
sans horreur, un monstre sans présence, un remake sans idée.
Décevant
? Même pas. Car il aurait fallu avoir des attentes. Mais après tant de resucées
insipides de monstres classiques, Wolf Man n’est qu’un ratage de plus,
condamné à l’oubli dès son générique de fin.
NOTE : 6.80
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Leigh Whannell
- Scénario : Leigh Whannell, Corbett Tuck, Lauren Schuker Blum et Rebecca Angelo, d'après le scénario du film Le Loup-garou écrit par Curt Siodmak
- Musique : Benjamin Wallfisch
- Décors : Ruby Mathers
- Costumes : Sarah Voon
- Photographie : Stefan Duscio
- Montage : Andy Canny
- Production : Jason Blum
- Producteurs délégués : Ryan Gosling, Ken Kao, Beatriz Sequeira, Melanie Turner et Leigh Whannell
- Sociétés de production : Blumhouse Productions et Motel Movies
- Société de distribution : Universal Pictures
- Christopher Abbott (VF : Damien Ferrette ; VQ : Adrien Bletton) : Blake Lovell
- Julia Garner (VF : Camille Donda ; VQ : Elisabeth Gauthier Pelletier) : Charlotte Lovell
- Matilda Firth (en) (VF : Coralie Thuilier ; VQ : Zahra Mourtada) : Ginger Lovell
- Sam Jaeger (VF : Jochen Hägele ; VQ : Alexandre Daneau) : Grady Lovell, le père de Blake
- Benedict Hardie (VF : Cédric Dumond ; VQ : Alexis Lefebvre) : Derek Kiel
- Zac Chandler (VQ : Antoine Saouaf) : Blake, jeune
- Ben Prendergast
- Beatriz Romilly
- Milo Cawthorne (en)
- Leigh Whannell : Dan Kiel (caméo vocal)
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