Vu sur le film Mufasa le Roi Lion de Barry Jenkins (2025) avec les voix de Aaron Pierre Kelin Harrison Jr Seth Rogen Billy Eichner John Kani Blue Ivy Carter Mads Mikkelsen Thandiwe Newton avec la voix de Tahar Rahim pour la VF (Mufasa)
Quelque temps après les événements du premier film, Simba et Nala ont
une fille nommée Kiara. Nala, enceinte, qui est dans une
oasis pendant sa grossesse, demande à Simba de la rejoindre pour la mise à bas.
Simba demande alors à Timon et Pumbaa de
veiller sur Kiara. Alors que Timon et Pumbaa affirment à Kiara qu'ils ont tous
les deux "tué Scar", Rafiki les
rejoint et décide de raconter à Kiara l'histoire de son grand-père, Mufasa.
Mufasa : Le Roi Lion, réalisé par Barry Jenkins,
s’inscrit comme un préquel à l’un des plus grands classiques de l’animation
Disney, Le Roi Lion. Après le remake en images de synthèse
ultra-réaliste de Jon Favreau en 2019, l’idée de revenir sur le passé de Mufasa
pouvait sembler purement mercantile. Pourtant, en confiant le projet à Barry
Jenkins, le réalisateur de Moonlight, Disney a pris un pari audacieux,
cherchant à apporter une dimension plus intime et émotionnelle à l’histoire du
célèbre roi de la savane.
Le film commence avec une séquence magistrale retraçant
la jeunesse de Mufasa, orphelin séparé de sa famille par une tragédie et livré
à lui-même dans les terres arides. La mise en scène de cette errance, portée
par des effets visuels saisissants, rappelle l’esthétique du remake de 2019,
mais en mieux maîtrisée, avec un réalisme encore plus poussé. Barry Jenkins
s’attarde sur la solitude et la douleur du jeune lion, explorant son besoin de
trouver sa place dans un monde impitoyable.
C’est dans cette première partie que le film trouve sa
véritable identité. On découvre un Mufasa vulnérable, très différent du roi
sage et fort que l’on connaît. Cette exploration de ses failles et de ses
doutes le rend particulièrement attachant. Il croise alors le chemin de Scar,
déjà rongé par la jalousie et la rancœur, mais aussi de Rafiki, qui deviendra
son guide spirituel. Cette dynamique entre les personnages pose les bases du
conflit fraternel qui marquera l’histoire du Royaume des Lions.
Là où le film pèche, c’est dans sa volonté de trop coller
à la trame narrative du Roi Lion original. En effet, après une première
demi-heure riche en émotions et en découvertes, le récit s’essouffle en
répliquant des schémas déjà vus avec Simba. On retrouve les figures bien
connues de Timon et Pumbaa, apportant leur dose d’humour, mais sans réel enjeu
dramatique. Le parallèle entre l’ascension de Mufasa et celle de Simba devient
alors trop évident, perdant en originalité.
La présence de Scar est toutefois un atout majeur. Son
évolution, de jeune lion envieux à tyran calculateur, est dépeinte avec une
complexité surprenante. On comprend mieux les racines de sa haine pour Mufasa,
ce qui ajoute de la profondeur au personnage sans pour autant l’excuser. Ce
traitement nuancé est l’une des grandes forces de l’écriture de Jenkins, qui
réussit à transformer un antagoniste classique en figure tragique et ambiguë.
Visuellement, Mufasa : Le Roi Lion est un
chef-d’œuvre. Les décors sont sublimes, des plaines dorées de la savane aux
canyons sombres où règne Scar. La direction artistique offre des tableaux
vivants d’une beauté à couper le souffle. Mais cette splendeur visuelle ne
suffit pas à masquer un certain manque de rythme, notamment dans la deuxième
partie où les enjeux se diluent dans une redite narrative.
La bande originale, en revanche, peine à égaler la
puissance émotionnelle des chansons d’Elton John. Les nouvelles compositions,
bien qu’efficaces, manquent de relief et de mémorabilité. Elles accompagnent
l’histoire sans vraiment la transcender, ce qui peut laisser les fans de la
première heure sur leur faim.
En fin de compte, Mufasa : Le Roi Lion est un film
ambitieux, porté par la vision d’un réalisateur talentueux qui respecte
l’héritage de Disney tout en apportant sa sensibilité. Le choix de raconter
l’histoire de Mufasa en fait un récit de résilience et de destinée, offrant un
éclairage nouveau sur ce personnage iconique. Toutefois, l’impression de
déjà-vu et le manque de prises de risques dans le scénario en font un préquel
qui, s’il est visuellement splendide, reste un peu trop sage.
Le film plaira sans doute aux fans de l’univers du Roi
Lion ainsi qu’aux jeunes générations découvrant cet univers. Mais pour ceux
qui espéraient une réinvention audacieuse ou un approfondissement psychologique
plus poussé, Mufasa laisse un goût mitigé. Il reste un divertissement de
grande qualité, avec une première partie poignante, mais dont la structure
narrative trop conventionnelle empêche de le hisser au niveau du classique de
1994.
NOTE : 12.70
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Barry Jenkins
- Scénario : Jeff Nathanson
- Photographie : James Laxton
- Montage : Joi McMillon
- Musique : Hans Zimmer, Dave Metzger, Nicholas Britell et Pharrell Williams
- Production : Mark Ceryak et Adele Romanski
- Déléguée : Peter M. Tobyansen
- Sociétés de production : Walt Disney Pictures et Pastel Productions
- Société de distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures
- Budget : 200 000 000 $
- Aaron Pierre : Mufasa
- Kelvin Harrison Jr. : Taka / Scar
- Seth Rogen : Pumbaa
- Billy Eichner : Timon
- John Kani : Rafiki
- Blue Ivy Carter : Kiara
- Donald Glover : Simba
- Mads Mikkelsen : Kiros
- Thandiwe Newton : Eshe
- Lennie James : Obasi
- Tiffany Boone : Sarabi
- Beyoncé Knowles Carter : Nala
- Keith David : Masego
- Anika Noni Rose : Afia
- Folake Olowofoyeku : Amara
- Thuso Mbedu : Junia
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