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mercredi 26 février 2025

12.70 - MON AVIS SUR LE FILM MUFASA LE ROI LION DE BARRY JENKINS (2025)

 


Vu sur le film Mufasa le Roi Lion de Barry Jenkins (2025) avec les voix de Aaron Pierre Kelin Harrison Jr Seth Rogen Billy Eichner John Kani Blue Ivy Carter Mads Mikkelsen Thandiwe Newton  avec la voix de Tahar Rahim pour la VF (Mufasa)

Quelque temps après les événements du premier film, Simba et Nala ont une fille nommée Kiara. Nala, enceinte, qui est dans une oasis pendant sa grossesse, demande à Simba de la rejoindre pour la mise à bas. Simba demande alors à Timon et Pumbaa de veiller sur Kiara. Alors que Timon et Pumbaa affirment à Kiara qu'ils ont tous les deux "tué Scar", Rafiki les rejoint et décide de raconter à Kiara l'histoire de son grand-père, Mufasa.

Mufasa : Le Roi Lion, réalisé par Barry Jenkins, s’inscrit comme un préquel à l’un des plus grands classiques de l’animation Disney, Le Roi Lion. Après le remake en images de synthèse ultra-réaliste de Jon Favreau en 2019, l’idée de revenir sur le passé de Mufasa pouvait sembler purement mercantile. Pourtant, en confiant le projet à Barry Jenkins, le réalisateur de Moonlight, Disney a pris un pari audacieux, cherchant à apporter une dimension plus intime et émotionnelle à l’histoire du célèbre roi de la savane.

Le film commence avec une séquence magistrale retraçant la jeunesse de Mufasa, orphelin séparé de sa famille par une tragédie et livré à lui-même dans les terres arides. La mise en scène de cette errance, portée par des effets visuels saisissants, rappelle l’esthétique du remake de 2019, mais en mieux maîtrisée, avec un réalisme encore plus poussé. Barry Jenkins s’attarde sur la solitude et la douleur du jeune lion, explorant son besoin de trouver sa place dans un monde impitoyable.

C’est dans cette première partie que le film trouve sa véritable identité. On découvre un Mufasa vulnérable, très différent du roi sage et fort que l’on connaît. Cette exploration de ses failles et de ses doutes le rend particulièrement attachant. Il croise alors le chemin de Scar, déjà rongé par la jalousie et la rancœur, mais aussi de Rafiki, qui deviendra son guide spirituel. Cette dynamique entre les personnages pose les bases du conflit fraternel qui marquera l’histoire du Royaume des Lions.

Là où le film pèche, c’est dans sa volonté de trop coller à la trame narrative du Roi Lion original. En effet, après une première demi-heure riche en émotions et en découvertes, le récit s’essouffle en répliquant des schémas déjà vus avec Simba. On retrouve les figures bien connues de Timon et Pumbaa, apportant leur dose d’humour, mais sans réel enjeu dramatique. Le parallèle entre l’ascension de Mufasa et celle de Simba devient alors trop évident, perdant en originalité.

La présence de Scar est toutefois un atout majeur. Son évolution, de jeune lion envieux à tyran calculateur, est dépeinte avec une complexité surprenante. On comprend mieux les racines de sa haine pour Mufasa, ce qui ajoute de la profondeur au personnage sans pour autant l’excuser. Ce traitement nuancé est l’une des grandes forces de l’écriture de Jenkins, qui réussit à transformer un antagoniste classique en figure tragique et ambiguë.

Visuellement, Mufasa : Le Roi Lion est un chef-d’œuvre. Les décors sont sublimes, des plaines dorées de la savane aux canyons sombres où règne Scar. La direction artistique offre des tableaux vivants d’une beauté à couper le souffle. Mais cette splendeur visuelle ne suffit pas à masquer un certain manque de rythme, notamment dans la deuxième partie où les enjeux se diluent dans une redite narrative.

La bande originale, en revanche, peine à égaler la puissance émotionnelle des chansons d’Elton John. Les nouvelles compositions, bien qu’efficaces, manquent de relief et de mémorabilité. Elles accompagnent l’histoire sans vraiment la transcender, ce qui peut laisser les fans de la première heure sur leur faim.

En fin de compte, Mufasa : Le Roi Lion est un film ambitieux, porté par la vision d’un réalisateur talentueux qui respecte l’héritage de Disney tout en apportant sa sensibilité. Le choix de raconter l’histoire de Mufasa en fait un récit de résilience et de destinée, offrant un éclairage nouveau sur ce personnage iconique. Toutefois, l’impression de déjà-vu et le manque de prises de risques dans le scénario en font un préquel qui, s’il est visuellement splendide, reste un peu trop sage.

Le film plaira sans doute aux fans de l’univers du Roi Lion ainsi qu’aux jeunes générations découvrant cet univers. Mais pour ceux qui espéraient une réinvention audacieuse ou un approfondissement psychologique plus poussé, Mufasa laisse un goût mitigé. Il reste un divertissement de grande qualité, avec une première partie poignante, mais dont la structure narrative trop conventionnelle empêche de le hisser au niveau du classique de 1994.

NOTE : 12.70

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION VOIX ORIGINALES

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