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mardi 25 février 2025

15.90 - MON AVIS SUR LE FILMM GANGS OF NEW YORK DE MARTIN SCORSESE (2003)


 Vu le film Gangs of new York de Martin Scorsese (2003) avec Léonardo Di Caprio Daniel Day Lewis Cameron Diaz   Liam Neeson Jim Broadbent Brendan Gleeson Henry Thomas Stephen Graham David Hemmings John C.Reilly David Marsan

En 1846, le quartier de Five Points, un faubourg pauvre de New York, est le théâtre d'une guerre des gangs sanguinaire. Lorsque Bill le Boucher assassine le chef des Irlandais, père d'Amsterdam Vallon, il s'associe avec un policier véreux et prend le contrôle de la ville. Seize ans plus tard, Amsterdam retourne à New York pour venger la mort de son père, tuer Bill et mettre fin à son règne.

 

Gangs of New York de Martin Scorsese plonge le spectateur dans un New York sombre et violent du milieu du XIXᵉ siècle, loin des mélodies dansées de West Side Story. Ici, les affrontements ne sont pas chorégraphiés, ils sont brutaux, sanglants, dans une ville gangrenée par la corruption, la pauvreté et les luttes de pouvoir. Scorsese dépeint une métropole à la fois fascinante et repoussante, où la vengeance et la survie dictent les lois.

Amsterdam Vallon (Leonardo DiCaprio) revient à Five Points, des années après avoir vu son père assassiné par le redoutable Bill le Boucher (Daniel Day-Lewis). Le jeune homme s'infiltre dans le gang de son ennemi juré pour se venger. Si le schéma de la vengeance paraît classique, c’est l’ambiance poisseuse et chaotique de ce New York archaïque qui rend le film mémorable. Scorsese montre une ville bâtie sur le sang, la sueur et la poussière, un terrain fertile pour les rêves américains... et les cauchemars.

Daniel Day-Lewis livre une performance magistrale en Bill le Boucher, charismatique et terrifiant, écrasant presque DiCaprio qui semble en admiration devant son aîné, peinant à lui voler la vedette. Leurs scènes communes transpirent d’intensité, mais le déséquilibre de jeu empêche parfois l'affrontement de prendre toute sa dimension dramatique.

Outre la performance magnétique de Daniel Day-Lewis, les seconds rôles apportent une richesse narrative indéniable. Cameron Diaz incarne Jenny Everdeane, pickpocket au grand cœur et amante d’Amsterdam, mais aussi ancienne protégée de Bill, ce qui ajoute une tension supplémentaire dans le triangle des personnages principaux. Son personnage manque peut-être de profondeur, mais Diaz y insuffle une vulnérabilité touchante.

Brendan Gleeson brille en Monk McGinn, ancien combattant devenu boucher et figure morale de la communauté irlandaise. Son intégrité contraste avec la corruption ambiante, faisant de lui un personnage tragique pris dans un monde sans pitié. John C. Reilly campe Happy Jack, ancien camarade du père d'Amsterdam devenu policier corrompu, soulignant la porosité entre gangs et forces de l'ordre.

Enfin, Jim Broadbent est excellent en Boss Tweed, politicien véreux inspiré d’un personnage réel, manipulateur et cynique, qui utilise les gangs pour asseoir son pouvoir politique. Son association pragmatique avec Bill le Boucher illustre à merveille la collusion entre politique et criminalité dans le New York de l’époque.

 

Malgré des décors somptueux, une reconstitution historique immersive et une mise en scène magistrale, le film souffre de quelques longueurs et d'un scénario aux ficelles parfois trop visibles. On sent que Scorsese veut raconter l’histoire d’une ville naissante, d’une nation en construction, mais le récit hésite entre fresque historique et drame personnel.

Même mineur dans sa filmographie, Gangs of New York reste un Scorsese puissant. Si l’ensemble manque parfois de fluidité, le film mérite le détour pour son ambiance envoûtante, ses décors spectaculaires et, surtout, pour la performance inoubliable de Day-Lewis en prédateur impitoyable. Avec quelques réserves, le film reste une fresque épique sur la violence fondatrice de l’Amérique.

NOTE : 15.90

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