Vu le film Gangs of new York de Martin Scorsese (2003) avec Léonardo Di Caprio Daniel Day Lewis Cameron Diaz Liam Neeson Jim Broadbent Brendan Gleeson Henry Thomas Stephen Graham David Hemmings John C.Reilly David Marsan
En 1846, le quartier de Five Points, un faubourg pauvre
de New York, est le théâtre d'une guerre des gangs sanguinaire. Lorsque Bill le
Boucher assassine le chef des Irlandais, père d'Amsterdam Vallon, il s'associe
avec un policier véreux et prend le contrôle de la ville. Seize ans plus tard,
Amsterdam retourne à New York pour venger la mort de son père, tuer Bill et
mettre fin à son règne.
Gangs of New York de Martin Scorsese plonge le
spectateur dans un New York sombre et violent du milieu du XIXᵉ siècle, loin
des mélodies dansées de West Side Story. Ici, les affrontements ne sont
pas chorégraphiés, ils sont brutaux, sanglants, dans une ville gangrenée par la
corruption, la pauvreté et les luttes de pouvoir. Scorsese dépeint une
métropole à la fois fascinante et repoussante, où la vengeance et la survie
dictent les lois.
Amsterdam Vallon (Leonardo DiCaprio) revient à Five
Points, des années après avoir vu son père assassiné par le redoutable Bill le
Boucher (Daniel Day-Lewis). Le jeune homme s'infiltre dans le gang de son
ennemi juré pour se venger. Si le schéma de la vengeance paraît classique,
c’est l’ambiance poisseuse et chaotique de ce New York archaïque qui rend le
film mémorable. Scorsese montre une ville bâtie sur le sang, la sueur et la
poussière, un terrain fertile pour les rêves américains... et les cauchemars.
Daniel Day-Lewis livre une performance magistrale en Bill
le Boucher, charismatique et terrifiant, écrasant presque DiCaprio qui semble
en admiration devant son aîné, peinant à lui voler la vedette. Leurs scènes
communes transpirent d’intensité, mais le déséquilibre de jeu empêche parfois
l'affrontement de prendre toute sa dimension dramatique.
Outre la performance magnétique de Daniel Day-Lewis, les
seconds rôles apportent une richesse narrative indéniable. Cameron Diaz incarne
Jenny Everdeane, pickpocket au grand cœur et amante d’Amsterdam, mais aussi
ancienne protégée de Bill, ce qui ajoute une tension supplémentaire dans le
triangle des personnages principaux. Son personnage manque peut-être de
profondeur, mais Diaz y insuffle une vulnérabilité touchante.
Brendan Gleeson brille en Monk McGinn, ancien combattant
devenu boucher et figure morale de la communauté irlandaise. Son intégrité
contraste avec la corruption ambiante, faisant de lui un personnage tragique
pris dans un monde sans pitié. John C. Reilly campe Happy Jack, ancien camarade
du père d'Amsterdam devenu policier corrompu, soulignant la porosité entre
gangs et forces de l'ordre.
Enfin, Jim Broadbent est excellent en Boss Tweed,
politicien véreux inspiré d’un personnage réel, manipulateur et cynique, qui
utilise les gangs pour asseoir son pouvoir politique. Son association
pragmatique avec Bill le Boucher illustre à merveille la collusion entre
politique et criminalité dans le New York de l’époque.
Malgré des décors somptueux, une reconstitution
historique immersive et une mise en scène magistrale, le film souffre de
quelques longueurs et d'un scénario aux ficelles parfois trop visibles. On sent
que Scorsese veut raconter l’histoire d’une ville naissante, d’une nation en
construction, mais le récit hésite entre fresque historique et drame personnel.
Même mineur dans sa filmographie, Gangs of New York
reste un Scorsese puissant. Si l’ensemble manque parfois de fluidité, le film
mérite le détour pour son ambiance envoûtante, ses décors spectaculaires et,
surtout, pour la performance inoubliable de Day-Lewis en prédateur impitoyable.
Avec quelques réserves, le film reste une fresque épique sur la violence
fondatrice de l’Amérique.
NOTE : 15.90
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Martin Scorsese
- Scénario : Jay Cocks, Kenneth Lonergan et Steven Zaillian, d'après le livre The Gangs of New York: An Informal History of the Underworld de Herbert Asbury
- Musique : Howard Shore
- Musiques additionnelles (chansons du film) : Bono, The Edge et Adam Clayton
- Direction artistique : Ahoora Khalaj, Alessandro Alberti, Maria-Teresa Barbasso, Dimitri Capuani, Stefano Maria Ortolani et Nazzareno Piana
- Décors : Dante Ferretti et Francesca Lo Schiavo
- Costumes : Sandy Powell
- Photographie : Michael Ballhaus
- Son : Tom Fleischman, Eugene Gearty, Ivan Sharrock, Philip Stockton
- Montage : Thelma Schoonmaker
- Production : Alberto Grimaldi, Martin Scorsese et Harvey Weinstein
- Production exécutive : Randi Feinberg et Michael Jackman
- Production déléguée : Maurizio Grimaldi, Michael Hausman, Barbara Phillips Marco, Michael Ovitz, Bob Weinstein et Rick Yorn
- Production associée : Gerry Robert Byrne
- Coproduction : Joseph P. Reidy
- Coproduction déléguée : Graham King, Rick Schwartz et Colin Vaines
- Sociétés de production :
- États-Unis : Initial Entertainment Group (IEG) et Touchstone Pictures, présenté par Miramax Films
- Italie : Alberto Grimaldi Productions
- Royaume-uni : Incorporated Television Company
- Allemagne : Q&Q Medien GmbH et Splendid Film GmbH
- Sociétés de distribution : Miramax Films (États-Unis) ; SND Films (France) ; Alliance Atlantis Communications et Alliance Atlantis Motion Picture Distribution (Canada) ; Kinepolis Film Distribution et RCV Film Distribution (Belgique) ; Ascot Elite (Suisse)
- Budget : 97 millions de $ ; 100 millions de $
- Leonardo DiCaprio (VF : Damien Witecka) : Amsterdam Vallon
- Daniel Day-Lewis (VF : Bernard Gabay) : William Cutting, dit « Bill le Boucher »
- Cameron Diaz (VF : Marjorie Frantz) : Jenny Everdeane
- Liam Neeson (VF : Samuel Labarthe) : Prêtre Vallon, le père d'Amsterdam Vallon
- Brendan Gleeson (VF : Raymond Acquaviva) : Monk McGinn, dit « le Moine »
- John C. Reilly (VF : Yves Pignot) : Happy Jack
- Henry Thomas (VF : David Macaluso) : Johnny Sirocco
- Jim Broadbent (VF : Philippe Catoire) : Boss Tweed, chef du parti Tammany Hall
- Roger Ashton-Griffiths : Phineas Taylor Barnum
- Cara Seymour (VF : Martine Irzenski) : Maggie
- Stephen Graham (VF : Jérôme Pauwels) : Shang
- Gary Lewis (VF : Hervé Furic) : McGloin
- Lawrence Gilliard Jr. : Jimmy Spoils
- Alec McCowen (VF : Michel Ruhl) : le révérend Raleigh
- David Hemmings : M. Schermerhorn
- Barbara Bouchet : Mlle Schermerhorn
- Michael Byrne : Horace Greeley
- John Sessions : Harry Watkins
- Richard Graham : Harvey
- Iain McColl : Seamus, le condamné
- Leo Burmester : le premier télégraphiste (voix-off)
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