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mercredi 26 février 2025

18.20 - MON AVIS SUR LE FILM THE FABELMANS DE STEVEN SPIELBERG (2022)


 Vu le film #TheFabelmans de Steven Spielberg (2022) avec Gabriel Labelle Michele Williams Paul Dano Judd Hirsch David Lynch Julia Butters Sam Rechner Chloe East Seth Rogen Oakes Fegley Keeley Karsten Isabelle Kusman Gabriel Bateman

Pour moi un des plus gros scandale des Oscars avec le gagnant remis à Everything everywhere all at once et pas au Spielberg

En 1952 dans le New Jersey, le jeune Samuel « Sammy » Fabelmans se rend avec ses parents, Mitzi et Burt, au cinéma pour la première fois. Il assiste, subjugué, à la projection du film Sous le plus grand chapiteau du monde de Cecil B. DeMille, dont une scène impliquant un accident de train le marque particulièrement. La nuit suivante, Sammy demande à ses parents un train électrique en guise de cadeau pour Hanoucca. Il recrée alors la scène du film avec le train, qu'il filme avec la caméra de son père pour la visualiser à plusieurs reprises, afin de se remettre de son choc. Sammy découvre alors la joie qu'il éprouve à se tenir derrière la caméra, tournant de petites mises en scène avec ses sœurs.

The Fabelmans est bien plus qu'un simple film autobiographique : c'est une lettre d'amour au cinéma, un voyage dans l'enfance et l'adolescence de Steven Spielberg, raconté à travers les yeux de son alter ego, Sammy Fabelmans, magistralement interprété par le talentueux Gabriel LaBelle. Le film se déroule dans les années 50 et 60, une époque marquée par la croissance des banlieues américaines, le boom technologique et les tensions sociales, mais surtout par l'éveil d'un jeune cinéaste en devenir.

Dès les premières scènes, Spielberg nous plonge dans son univers, celui d'un garçon fasciné par l'image et le mouvement. Le jeune Sammy découvre très tôt son amour pour le cinéma lorsqu'il assiste à sa première projection, une expérience fondatrice qui façonnera le reste de sa vie. On assiste à ses premiers pas derrière la caméra, de ses essais ingénieux avec des effets spéciaux artisanaux aux tournages improvisés avec ses amis. Ces moments, empreints de curiosité, d'émerveillement et d'expérimentation, font écho aux films qui définiront la carrière du futur Spielberg, notamment Duel, son premier succès. On y reconnaît déjà cette capacité unique à raconter des histoires captivantes, à capturer des émotions brutes et à marquer les esprits à travers le cinéma.

Gabriel LaBelle incarne un jeune Spielberg avec une finesse remarquable, éclipsant littéralement l'écran. Il dépeint avec justesse la passion dévorante de Sammy pour le cinéma, mais aussi ses tourments et ses dilemmes personnels. Le jeune acteur parvient à capturer l'essence du futur maître du 7ᵉ art, tout en gardant une sensibilité touchante qui résonne tout au long du film. Chaque regard, chaque hésitation, chaque moment de doute ou de joie se lisent sur son visage, et on ne peut qu'être émerveillé par cette performance époustouflante.

Le film ne se concentre cependant pas uniquement sur l'éveil artistique de Sammy. Il explore également les dynamiques familiales complexes qui ont façonné le jeune homme. D'un côté, il y a Burt Fabelmans, interprété par un Paul Dano tout en retenue. Burt est un père rigide, ambitieux, ingénieur brillant mais émotionnellement distant, qui considère le cinéma comme un simple passe-temps pour son fils, une passion éphémère qui finira par s'éteindre. De l'autre côté, il y a Mitzi Fabelmans, incarnée par une Michelle Williams bouleversante. Mitzi est une mère pleine de vie, mais profondément tourmentée, à la fois inspirante et instable. Elle encourage Sammy dans sa passion tout en luttant avec ses propres démons intérieurs. Williams joue avec une vulnérabilité poignante, laissant transparaître tristesse et joie à parts égales, tout en dégageant une énergie qui illumine chaque scène où elle apparaît.

Le film se concentre particulièrement sur les tensions croissantes au sein de cette famille, les désillusions et les secrets enfouis. Le mariage des parents de Sammy se délite lentement, sous le poids des ambitions professionnelles du père et des insatisfactions personnelles de la mère. Spielberg, à travers ces personnages, montre la complexité des relations humaines et comment les rêves individuels peuvent parfois briser l'unité familiale. La finesse avec laquelle Spielberg peint ces moments intimes est particulièrement touchante, capturant des vérités universelles sur l'amour, le sacrifice et la perte.

L'un des moments les plus marquants du film, et qui illustre parfaitement la manière dont Spielberg transforme sa propre vie en cinéma, est la rencontre finale entre Sammy et un autre géant du cinéma, John Ford. Ce moment est à la fois drôle, touchant et incroyablement riche de sens. Le réalisateur légendaire, joué avec un humour grinçant par David Lynch, donne à Sammy un conseil inoubliable sur la manière de cadrer un plan : « Quand l’horizon est en haut ou en bas de l’image, c’est intéressant. Quand l’horizon est au milieu, c’est chiant. » Cette scène, aussi courte soit-elle, résonne comme un passage de témoin entre deux géants du cinéma, tout en offrant une leçon simple mais puissante sur la manière de voir et de capturer le monde.

En fin de compte, The Fabelmans est un chef-d'œuvre de Spielberg, à la fois intime et universel. Il parvient à capturer la magie du cinéma tout en explorant des thèmes profondément humains comme la famille, les rêves et les sacrifices. Le film raconte comment un jeune garçon, à travers les difficultés et les épreuves, a trouvé dans le cinéma une échappatoire, un refuge, mais aussi un moyen de comprendre et de réconcilier son monde. C'est un hommage à la puissance de la narration visuelle, à la capacité des films à nous transformer et à la manière dont ils peuvent, parfois, guérir des blessures profondes.

Avec ce film, Spielberg, souvent qualifié de "GOAT" (Greatest of All Time) de la culture pop et du cinéma, nous offre un regard sincère sur ses origines tout en célébrant le cinéma comme un art capable de façonner des vies. The Fabelmans est un film où Spielberg, le créateur de mondes fantastiques, se dévoile enfin en tant qu'homme, nous montrant que derrière la légende se cache un garçon passionné, rêveur, mais aussi marqué par les complexités de la vie. Un grand moment de cinéma, à la fois personnel et universel.

NOTE : 18.20

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