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mardi 18 février 2025

15.10 - MON AVIS SUR LE FILM INGLORIOUS BASTERDS DE QUENTIN TARANTINO (2009)


Vu le film Inglorious Basterds de Quentin Tarantino (2009) avec Brad Pitt Christoph Waltz Mélanie Laurent Diane Kruger Denis Menochet Léa Seydoux Michael Fassbender Daniel Bruhl Til Schweiger Omar Dunn Julie Dreyfus Mike Meyers Rod Taylor

L'histoire se déroule en France, durant la Seconde Guerre mondiale, et narre la vengeance d'une jeune juive, Shosanna Dreyfus (Mélanie Laurent), dont la famille a été assassinée par les nazis, ainsi que les plans d'un commando de soldats juifs alliés menés par le lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt), envoyés en Europe occupée pour éliminer le plus de nazis possible, qu'ils s'appliquent à scalper, avant de s'attaquer avec succès à leurs dirigeants.

Avec Inglourious Basterds, Quentin Tarantino fait ce qu’il sait faire de mieux : prendre un genre (ici, le film de guerre), le déconstruire et le réécrire à sa sauce. Ce n’est pas une manipulation de l’Histoire, mais plutôt un fantasme assumé, une version alternative où la vengeance juive s’inscrit dans un grand spectacle baroque, cruel et jubilatoire.

Le film repose sur deux intrigues parallèles : la traque et la vengeance de Shoshanna (Mélanie Laurent), seule survivante du massacre orchestré par le colonel SS Hans Landa, et la mission suicide des Basterds, ce commando de soldats juifs dirigé par Aldo Raine (Brad Pitt). Tarantino, fidèle à lui-même, entremêle ces récits avec un humour noir omniprésent et une violence aussi brutale que stylisée. La construction du scénario, millimétrée, fonctionne comme un puzzle où chaque scène s’imbrique avec une précision chirurgicale.

Le style Tarantino est immédiatement reconnaissable : longues scènes de dialogues sous tension, explosions de violence soudaines et mise en scène virtuose. L’ouverture du film, dans la ferme française, est un modèle du genre : un jeu de chat et de souris entre le nazi Landa et le fermier Perrier LaPadite, où chaque mot pèse et où la tension est insoutenable. Plus tard, la scène du bar en sous-sol, avec son jeu de cartes qui vire au bain de sang, rappelle à quel point le réalisateur excelle dans l’art du suspense et du chaos contrôlé.

Si Brad Pitt assure le show avec son accent du Tennessee et son charisme brut, c’est Christoph Waltz qui crève l’écran. Son interprétation du colonel Hans Landa, à la fois charmant, sadique et imprévisible, est un pur régal. Lui qui était jusque-là cantonné aux séries allemandes (Tatort, Derrick) devient ici une star internationale, récoltant au passage un Oscar mérité.

Enfin, Tarantino, grand amateur de musiques de films, pioche dans le répertoire de Morricone mais ne lui commande pas de bande originale. Il préfère composer sa propre playlist, mélangeant western spaghetti et morceaux anachroniques pour renforcer l’aspect pop et décalé du film.

Inglourious Basterds est un pur Tarantino : brillant, bavard, ultra-référencé et un brin bordélique. Mais derrière son apparente désinvolture, c’est un film construit avec une intelligence redoutable, qui revisite l’Histoire non pas pour la réécrire, mais pour la faire exploser dans une salle de cinéma en feu.

NOTE : 15.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

 

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