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mardi 4 février 2025

16.10 - MON AVIS SUR LE FILM LE CUIRASSE POTEMKINE DE SERGEI EISENSTEIN (1925)


 Vu le film Le Cuirassé Potemkine de Sergei Eisenstein (1925) avec Grigori Alexandrov Andrei Fait Aleksandr Antonov Ivan Bobrov Vladimir Barsky Julia Eisenstein Sergei Eisenstein Constantin Isodorovitch Feldman Protopopov A. Glaouberman (Aba, le garçon tué sur l'escalier)

 

Le Cuirassé Potemkine (en russe : Броненосец «Потёмкин»Bronenossets « Potiomkine ») est un film soviétique muet réalisé par Sergueï Eisenstein, sorti en 1925.

Il traite de la mutinerie du cuirassé Potemkine au mouillage devant le port d’Odessa en 1905, de l’insurrection et de la répression qui s’ensuivirent dans la ville. Le film fut très longtemps interdit dans de nombreux pays occidentaux pour cause de « propagande bolchevique » et « incitation à la violence de classe ». Il est considéré comme l'un des plus grands films de propagande de tous les temps. Il est choisi, en 1958, comme le meilleur film de tous les temps par 117 critiques internationaux lors de l’Exposition universelle de Bruxelles1,2. Le film est entré dans le domaine public dans la plupart des pays du monde.

La révolte de l'équipage du cuirassé Potemkine, le 14 juin 1905 (27 juin dans le calendrier grégorien), pendant la révolution russe de 1905, est présentée comme précurseur de la révolution d'Octobre (1917) et du point de vue des insurgés.

Le cuirassé reproduit, dans le microcosme de son équipage, les clivages de la société russe et ses inégalités. L’une des causes de la mutinerie est la question de la nourriture. Les officiers présentés comme cyniques et cruels contraignent l’équipage à consommer de la viande avariée, alors qu’eux-mêmes maintiennent un train de vie privilégié parmi l’équipage (scène de la vaisselle, « Dieu, donne-moi mon pain quotidien »).

 

Sergei Eisenstein signe avec Le Cuirassé Potemkine (1925) une œuvre majeure du cinéma muet, un film qui transcende son époque et s’impose comme une révolution cinématographique à part entière. À travers cette fresque, il ne se contente pas de raconter une révolte militaire : il orchestre une symphonie visuelle où chaque plan devient un cri, chaque montage un choc, chaque regard un appel à l’insurrection.

L’histoire, inspirée d’un fait réel survenu en 1905, met en scène la mutinerie d’un équipage contre l’oppression et l’injustice. Lorsque les marins du Potemkine refusent de manger une viande avariée infestée de vers, la tension monte, et la révolte éclate. Ce soulèvement, d’abord un simple refus de l’inhumanité, devient un symbole de lutte contre l’oppression tsariste. Mais au-delà du récit, Eisenstein insuffle à son film une force nouvelle : le montage. Chaque séquence est montée avec une précision chirurgicale pour maximiser l’impact émotionnel et politique, créant une dynamique qui emporte le spectateur dans une spirale de tension et de tragédie.

La scène mythique des escaliers d’Odessa est sans doute l’un des moments les plus marquants de l’histoire du cinéma. Ce massacre, orchestré avec une brutalité implacable, donne à voir l’horreur d’un régime qui n’hésite pas à écraser ses propres citoyens. Le mouvement des soldats descendant implacablement, la terreur gravée sur les visages des victimes, le ralentissement tragique du landau dévalant les marches : tout concourt à une représentation implacable de la répression et de l’aveuglement du pouvoir. Ce moment, bien plus qu’une scène de guerre, devient une allégorie de la brutalité du régime tsariste.

Eisenstein excelle à magnifier la masse anonyme, transformant le peuple en véritable protagoniste du film. Contrairement aux récits classiques qui s’articulent autour d’individus, Le Cuirassé Potemkine donne la parole à une collectivité en lutte, incarnée dans des visages marqués par la douleur, la colère, l’espérance. La mer, omniprésente, est à la fois le témoin silencieux et la promesse d’un avenir nouveau.

Le film frappe aussi par son rythme effréné. En à peine plus d’une heure, il nous plonge dans un tourbillon d’émotions, nous faisant ressentir la peur, l’indignation et l’élan révolutionnaire. La musique, ajoutée après coup, n’a fait que renforcer cette puissance dramatique, rendant l’expérience encore plus immersive.

Le Cuirassé Potemkine n’est pas seulement un chef-d’œuvre du cinéma soviétique, c’est une pierre angulaire de l’histoire du cinéma mondial. Il démontre avec éclat que l’image, lorsqu’elle est portée par une vision et un langage cinématographique novateur, peut changer la perception du monde. Plus qu’un simple film de propagande, il reste une œuvre intemporelle, un manifeste de la puissance du cinéma en tant qu’art et arme politique.

NOTE : 16.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

  • Acteurs anonymes :
    • un chauffeur : le médecin-major
    • un jardinier : le pope

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