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lundi 28 avril 2025

8.40 - MON AVIS SUR LE FILM SOUS ECROUS DE HAKIM BOUGHERABA (2024)

 


Vu le film Sous Ecrous de Hakim Bougheraba (2024) avec Ichem BougherabaArriles AmraniBernard Farcy Redouane Bougheraba Lucille Guillaume Brahim Boulhel Emma Smet Nicolas Sartous Moussa Maaskri  

 

Sammy est un étudiant en droit qui jongle entre ses études et son travail de livreur de pizza. Lors d’une livraison, Sammy est arrêté à tort et inculpé pour un braquage qu’il n’a pas commis. Derrière cette machination se cache Eddy Barra, un célèbre braqueur surnommé “l’artificier” qui est aussi son sosie. Eddy a orchestré ce piège, utilisant leur ressemblance pour s’échapper en laissant Sammy endosser ses crimes. En prison, Sammy se voit contraint de jouer le rôle du braqueur pour survivre. Avec l’aide de Nada, son codétenu, Sammy cherche à prouver son innocence et retrouver son identité. 

 | Les frères Bougheraba reviennent avec Sous Écrous, une comédie débridée qui ne prétend pas révolutionner le genre, mais qui remplit pleinement sa mission : faire rire. À la base, je ne suis pas particulièrement amateur de ce type de films souvent associés à une certaine facilité. Mais ici, force est de reconnaître que l’humour fait mouche à plusieurs reprises, parfois même de façon franchement irrésistible. 

Le film s’inscrit dans la grande tradition de la comédie d'absurde à la française, celle où les situations rocambolesques et les dialogues décalés s'enchaînent sans temps mort. C’est volontairement outré, souvent improbable, et c’est précisément ce qui fait son charme. Le but n'est pas de livrer une analyse sociale ni une fresque existentielle – et tant mieux. Les Bougheraba ne cherchent pas à grimper au sommet des canons littéraires, ils visent un plaisir immédiat, et c’est réussi. 

Ichem Bougheraba, en premier rôle, est fidèle à lui-même : débordant d’énergie, irrésistible dans ses ruptures de ton, toujours entre le clown sympathique et le trublion incontrôlable. Son style d’humour – très ancré dans l'oralité, dans l’instantané – s'adapte parfaitement aux situations farfelues du scénario. 
À ses côtés, l’indispensable Bernard Farcy, véritable vieux briscard de la comédie française, s’amuse visiblement à cabotiner juste ce qu’il faut. Son flegme burlesque sert admirablement de contrepoint au jeu plus explosif d'Ichem, et leur duo fonctionne à merveille, porté par un vrai sens du timing comique. 

Certes, le film ne "vole pas haut" – et il ne le prétend jamais. On est loin des envolées lyriques d'un Shakespeare ou de la mécanique de précision d’un Tati. Mais il y a quelque chose de rafraîchissant dans ce refus de prétention, dans cette volonté d’offrir 90 minutes de rire potache, sans autre ambition que celle de divertir. En cela, Sous Écrous rejoint la famille des films de copains qui assument pleinement leur légèreté. 

Visuellement, Hakim Bougheraba propose une mise en scène simple, sans fioritures, qui laisse toute la place aux comédiens et au rythme des dialogues. Le film est ponctué de scènes absurdes et de punchlines improbables qui, parfois, rappellent l’esprit de certaines comédies anglaises des années 70-80, version marseillaise. 

Et finalement, c’est peut-être ça la réussite de Sous Écrous : trouver un équilibre entre la blague facile et une vraie tendresse pour ses personnages. Sous l’humour potache, on sent une forme d’affection sincère pour ces "bras cassés" prisonniers de leur propre folie douce. 

 
Pas un film pour les amateurs de comédies sophistiquées, certes. Mais pour ceux qui cherchent un vrai moment de détente, un déluge d’absurdités joyeuses, porté par des comédiens investis, Sous Écrous remplit le contrat haut la main. Et parfois, rire sans autre raison que le plaisir du moment, c'est déjà énorme. 

 

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