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jeudi 17 avril 2025

4.90 - MON AVIS SUR LE FILM THE BUNKER GAME DE ROBERTO ZAZZARA (2022)

 


.@FredOL69007 #DéfiCinéClassique2025  Avril (Huis Clos) vu le film The Bunker Game de Roberto Zazzara (2022), avec Gaia Weiss , Lorenzo Richelmy , Mark Ryder , Amina Ben Ismaïl, Tudor Istodor et Makita Samba   

Un jeu de rôle interactif grandeur nature se déroule dans un véritable bunker, actif lors de la Seconde Guerre mondiale. Là, les participants se déguisent et incarnent des nazis qui préparent le quatrième Reich. 

Il y a des films qui promettent sur le papier, qui titillent la curiosité dès leur synopsis, et qui pourtant, une fois lancés, sombrent dans une mollesse désarmante. The Bunker Game appartient malheureusement à cette catégorie. L’idée de départ, pourtant, avait tout pour intriguer : un jeu de rôle grandeur nature dans un bunker souterrain, interrompu par un mystérieux accident, avant que les participants — restés enfermés — ne commencent à vivre des phénomènes étranges. On pense immédiatement à Cube, à Battle Royale, ou même aux Escape Games les plus tordus… Bref, un bon point de départ. 

Mais très vite, le film s’enlise. 

La réalisation de Roberto Zazzara, ici dans son premier long-métrage de fiction, peine à imprimer un style. Les couloirs froids du bunker, pourtant photogéniques, ne sont jamais exploités pour créer un vrai climat de tension. L’image reste propre, les plans sages, comme si la peur devait venir toute seule, sans mise en scène. Or, elle ne vient jamais. Aucun moment ne fait frissonner. Pas un sursaut, pas un malaise qui s’installe. On attend que quelque chose se passe. Et quand cela arrive, c’est souvent trop tard, trop flou, ou trop confus pour vraiment marquer. 

Le plus frustrant, c’est que la direction artistique est loin d’être paresseuse. Les décors du bunker, évoquant un univers alternatif post-nazi dystopique, sont bien conçus, tout comme les costumes du jeu de rôle, qui tranchent avec le reste du cadre. On sent un certain investissement dans l’univers, mais il n’est jamais pleinement exploité — comme si la coquille était là, mais vide. 

Côté scénario, c’est la débandade. L’histoire se délite en tentant d’embrasser trop de sous-intrigues : secrets entre les personnages, histoires de couple, traumatismes non résolus, apparitions spectrales, morts violentes, allusions politiques... mais rien n’est vraiment développé, ni assumé. Le film saute d’un axe à l’autre sans ligne claire, créant une sensation de chaos narratif plus que de mystère. Le tout manque cruellement de rythme, et les dialogues, souvent plats, n’aident pas à faire monter la mayonnaise. 

Les personnages, quant à eux, sont à peine esquissés. On ne s’attache à personne. Ils sont nombreux, interchangeables, souvent réduits à une ou deux caractéristiques, ce qui nuit à l’impact dramatique de leurs mésaventures. Le casting est pourtant international, avec des visages venus du théâtre ou de séries, mais qui ici semblent naviguer à vue. 

Quant au huis clos annoncé, il devient vite un piège pour le film lui-même. Le bunker, au lieu de renforcer la tension, devient un décor monotone dans lequel l’histoire tourne en rond. L’enfermement ne produit ni claustrophobie, ni paranoïa, ni peur de l’inconnu. Juste un ennui progressif. L’horreur psychologique que le film semble viser reste à l’état d’intention. 

 
The Bunker Game est un échec d’ambiance. Ni effrayant, ni fascinant, ni même franchement mauvais au point d’être drôle, il est ce genre de film fade qui se contente d’exister sans conviction. On regrette d’autant plus son potentiel gâché que l’idée de départ, les lieux et les costumes auraient pu servir une expérience bien plus marquante. Le bunker se referme, oui — mais sur un vide scénaristique qui rend l’enfermement aussi inutile que l’intrigue. 

À oublier, sans remords. 

NOTE : 4.90

FICHE TECHNIQUE

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