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mercredi 23 avril 2025

13.90 - MON AVIS SUR LE FILM SAW DE JAMES WAN (2004)


 Vu le film Saw de James Wan (2004) avec Cary Elwes Leigh Wannell Danny Glover Ken Leung Dina Meyer Tobin Bell Mike Butter 

Deux hommes se réveillent enchaînés au mur d'une salle de bains. Ils ignorent ils sont et ne se connaissent pas. Ils savent juste que l'un doit absolument tuer l'autre, sinon dans moins de huit heures, ils seront exécutés tous les deux...  

Voici l'une des situations imaginées par un machiavélique maître criminel qui impose à ses victimes des choix auxquels personne ne souhaite jamais être confronté un jour. Un détective est chargé de l'enquête... 

 

Quand Saw sort en 2004, c’est un choc. Un vrai. Pas un simple film d’horreur de plus dans un flot de productions anonymes, mais une proposition radicale, perverse et incroyablement maligne. Le pitch est aussi simple que génial : deux hommes se réveillent enchaînés dans une salle de bains insalubre, un cadavre entre eux. Une cassette audio leur apprend qu’ils doivent jouer à un jeu. La voix? Celle d’un certain Jigsaw, qui prétend ne pas tuer ses victimes, mais les "tester". L’angoisse monte, la tension grimpe, et pendant une heure quarante, le spectateur se retrouve pris dans un piège mental aussi sadique que fascinant. 

C’est là que réside le génie de James Wan : avec un budget dérisoire (environ 1,2 million de dollars), il transforme une idée de court métrage en un film concept, presque théâtral, mais au suspense redoutable. Un huis clos sale et oppressant qui évoque autant Cube que Seven, avec un goût prononcé pour les pièges, les énigmes morbides et les retournements de situation. Le scénario, écrit par Leigh Whannell (qui joue aussi l’un des prisonniers), a été développé après un court-métrage de 10 minutes destiné à convaincre les producteurs. Ce court a suffi à faire naître une franchise. 

Ce premier Saw joue avec les nerfs sans sombrer, comme ses suites, dans le grand-guignol. Oui, il y a du sang. Oui, on assiste à des scènes brutales, mais le gore y est toujours justifié, intégré à la mécanique dramatique. Et surtout, il y a une vraie montée en tension, un travail de mise en scène inspiré malgré la modestie des moyens: montage syncopé, effets de caméra, flashbacks bien placés... tout est au service d’une histoire qui ne cesse de surprendre.  

Le twist final, devenu mythique, est un modèle du genre: on ne le voit pas venir, il rebat toutes les cartes, et surtout, il donne son vrai sens au titre du film. Le corps au milieu de la pièce, qu’on pensait mort depuis le début, se lève. C’est lui, Jigsaw. Ce moment, comme le "What’s in the box?" de Seven, reste gravé longtemps dans l’esprit du spectateur. Une sortie de scène qui gèle le sang.  

Mais ce qui faisait la force de Saw s’est hélas dilué dans une saga de plus en plus complaisante, multipliant les pièges absurdes, les faux rebondissements, et vidant la figure du tueur de sa dimension presque "philosophique". Seul le premier opus conserve cette pureté d’intention, ce minimalisme cruel, cette efficacité implacable. Les autres ? Du recyclage. Du bruit. Des rouages vides.  

James Wan, lui, aura bien compris la leçon : Saw lui ouvre les portes de Hollywood. Il enchaîne avec Insidious, The Conjuring puis part vers Aquaman. Il a troqué la salle de bains glauque pour les gros studios, mais ce premier film reste une leçon de cinéma d’horreur à petit budget : un décor unique, une idée forte, un rythme soutenu, et surtout… une révélation finale qui vous cloue au sol.  

Saw premier du nom, c’est l’élégance du macabre, la simplicité du concept, et le triomphe de la terreur psychologique sur le simple effet choc. Un classique moderne. 

NOTE : 13.90

FICHE TECHNIQUE

Production déléguée : Peter Block, Jason Constantine et Stacey Testro
Production associée : Lark Bernini
Coproduction : Daniel J. Heffner et Richard H. Prince

DISTRIBUTION

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