Vu le film Huit Femmes de François Ozon (2002) avec Catherine Deneuve Fanny Ardant Isabelle Huppert Firmine Richard Danielle Darrieux Ludivine Sagnier Virginie Ledoyen Emmanuelle Beart Dominique Lamure
Dans les, on se prépare à fêter dans une grande demeure bourgeoise. Une découverte macabre bouleverse cependant ce jour de fête... Le maître de maison est retrouvé mort, assassiné dans son lit avec un poignard planté dans le dos. Autour de lui, huit femmes. Chacune a un secret jalousement gardé qu'il faut mettre au jour, car l'une d'entre elles est coupable. Mais laquelle ?
Adapté très librement de la pièce éponyme de Ro8bert Thomas, est un véritable hommage au cinéma français et à ses actrices. Grand admirateur d’Ozon (et non "femme", comme vous le précisez avec humour), on ne peut que saluer la manière dont il a offert aux comédiennes des rôles à la hauteur de ceux que Truffaut écrivait pour ses muses. Depuis plus de vingt ans, il a su mettre les femmes au cœur de son cinéma avec une élégance et une inventivité rare.
Succès public retentissant, ce film est un petit bijou de narration. L’intrigue elle-même, comme souvent au théâtre, tient sur un fil : un huis clos où huit femmes, coincées sous la neige, enquêtent sur un meurtre. Mais ce n’est pas tant l’histoire qui captive que la mise en scène flamboyante d’Ozon, qui fait de chaque plan une œuvre picturale. Il associe à chacune des protagonistes une couleur bien définie, renforçant leur caractère : le léopard pour Deneuve, le rouge pour Ardant, le brun pour Huppert, le vert pour Sagnier, le rose pour Ledoyen, le blanc pour Béart, le violet pour Darrieux et le jaune pour Richard. Ce nuancier savamment orchestré sublime chaque actrice et donne au film une esthétique unique.
Le réalisateur nous offre aussi un véritable festival de costumes somptueux, où chaque tenue met en valeur la silhouette et le tempérament de ces figures féminines, magnifiant leur présence à l’écran. Mais au-delà de cet éclat visuel, c’est une autre audace qui marque les esprits : faire chanter ses actrices. Ozon, dans un geste de mise en scène inoubliable, leur confie des chansons du répertoire français, de Sheila à Berger, en passant par Nicoletta, Laforêt, Dalida, Charby et Vartan. Le grand frisson survient avec "Il n’y a pas d’amour heureux" de Georges Brassens, moment suspendu et émouvant.
Impossible de ne pas évoquer la scène mythique de la bataille au sol entre Catherine Deneuve et Fanny Ardant, qui se conclut par un baiser aussi passionné qu’inattendu. Un des sommets du film, qui joue constamment avec les clichés du genre pour mieux les détourner.
À noter que la pièce de Robert Thomas avait déjà connu une adaptation cinématographique en 1960 sous le titre La Nuit des Suspectes, réalisée par Victor Merenda, mais de manière plus classique.
Laissez-vous envoûter par ces huit femmes et leurs huit interprètes magistrales, chantant et dansant pour notre plus grand bonheur, jusqu’à la révélation du coupable. Un pur plaisir de cinéma, à redécouvrir encore et encore.
NOTE : 15.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : François Ozon
- Scénario, dialogues et adaptation : François Ozon, en collaboration avec Marina de Van, d'après la pièce de théâtre éponyme de Robert Thomas
- Musique : Krishna Levy
- Décors : Arnaud de Moleron
- Costumes : Pascaline Chavanne
- Photographie : Jeanne Lapoirie
- Son : Pierre Gamet, Jean-Pierre Laforce, Bernard Chaumeil, Pedro Marques
- Montage : Laurence Bawedin
- Production : Olivier Delbosc et Marc Missonnier
- Production associée : Stéphane Célérier
- Sociétés de production[:
- France : Fidélité Productions, Mars Films, France 2 Cinéma, Canal+, Gimages 5, Local Films et le CNC
- Italie : BIM Distribuzione
- Société de distribution : Mars Distribution (France), BIM Distribuzione (Italie), Cinemien BE (Belgique)[, Filmcoopi Zürich (Suisse romande), Seville Pictures (Québec)
- Budget : 8,46 millions d’ €
- Catherine Deneuve : Gaby
- Fanny Ardant : Pierrette
- Isabelle Huppert : Augustine
- Ludivine Sagnier : Catherine
- Virginie Ledoyen : Suzon
- Emmanuelle Béart : Louise
- Danielle Darrieux : Mamy
- Firmine Richard : Madame Chanel
- Dominique Lamure : Marcel
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