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mardi 29 avril 2025

Mon TOP30 des films avec Simone Signoret


 Voici mon TOP30 des films avec Simone Signoret 

1 L’Armée des Ombres – et Les Diaboliques 

2 Le Chat 

3 La Veuve Couderc 

4 Casque d’Or 

5 Les Chemins de la Haute Ville 

6 L’Aveu 

7 Compartiments Tueurs 

8 La Vie devant Soi 

9 Les Granges Brûlées 

10 La Ronde 

11 Dédée d’Anvers 

12 Manèges 

13 Thérèse Raquin 

14 L’Etoile Du Nord 

15 Le Verdict 

16 La Nef des Fous 

17 Le Jour et l’Heure 

18 Judith Therpauve 

19 Chère Inconnue 

20 Police Python 357 

21 Les Sorcières de Salem 

22 Les Amours Célèbres 

23 Guy de Maupassant 

24 Fantomas 

25 Dragée aux Poivres 

26 Paris Brûle-t-il ? 

27 Le Diable à 3 

28 L’Américain 

29 La Mouette 

30 Compte à Rebours 

13.40 - MON AVIS SUR LE FILM SPECTATEURS ! DE ARNAUD DESPLECHIN (2024)


 Vu le film Spectateurs de Arnaud Desplechin (2024) avec Micha Lescot Mathieu Almaric Milo Machado Graner Louis Birman Dominique Paini Françoise Lebrun Clément Hervieu-Léger Sandra Laugier Sam Chemoul Kent Jones Salif Cissé 

Qu’est-ce que c’est, aller au cinéma ? 

Pourquoi y allons-nous depuis plus de 100 ans ? 

Je voulais célébrer les salles de cinéma, leurs magies. 

Aussi, j’ai suivi le chemin du jeune Paul Dédalus, comme le roman d’apprentissage d’un spectateur. Nous avons mêlé souvenirs, fiction, enquêtes… 

Un torrent d’images qui nous emporte. 

Avec Spectateurs, Arnaud Desplechin signe l’un de ses films les plus personnels et les plus chaleureux. Après avoir exploré l’âme humaine sous toutes ses coutures, le cinéaste se penche ici sur son amour du cinéma en lui donnant une forme aussi intime qu’universelle. Le fil conducteur ? Paul Dédalus, son personnage fétiche, miroir de lui-même, qu’il suit à travers trois âges clés de son existence : à 6 ans (Louis Birman), 14 ans (Milo Machado-Graner) et 22 ans (Sam Chemoul), avant que Mathieu Amalric, son double attitré, ne prenne la relève à l’âge adulte. Ce récit de formation, délicatement éclaté, est moins une narration linéaire qu’une remontée sensorielle dans la mémoire : celle des premières fois au cinéma, des émerveillements, des terreurs enfantines, des passions adolescentes. 

Le film est une explosion d’images : extraits célèbres de films, travellings dans des salles obscures, gros plans sur les visages fascinés, bercés par la lumière vacillante des projecteurs. Mais ce n’est pas une simple leçon d’histoire cinéphilique ; Spectateurs est une déclaration d’amour vivante, incarnée, au cinéma comme lieu de vie, d’émotion partagée. Le cinéma n’est pas consommé sur un écran domestique ; il est vécu, en salle, avec les autres. Desplechin insiste sur ce détail : il célèbre l’acte collectif d’aller au cinéma, l’expérience irremplaçable de l’obscurité, de l’attente, de la communion silencieuse. 

Dans ce mouvement de mémoire et d'émotions, Milo Machado-Graner, déjà remarquable dans Anatomie d'une chute, trouve ici un rôle à la mesure de son talent : son Paul adolescent est à la fois tendre, maladroit, exalté, et il capte parfaitement l’éveil d’une sensibilité artistique. Louis Birman et Sam Chemoul complètent cette traversée du temps avec justesse et fraîcheur. Quant à Françoise Lebrun, figure mythique du Maman et la Putain, sa présence apporte au film une poignante touche de nostalgie, presque une bénédiction discrète sur toute l’entreprise de Desplechin. 

On pourrait craindre que le film ne tombe dans l’exercice nombriliste ; il n’en est rien. Si Desplechin puise dans son propre passé, il touche, par la sincérité de sa démarche, à quelque chose de collectif : chacun peut reconnaître dans ces fragments d’extase cinéphile un écho de ses propres émerveillements. Par ailleurs, la mise en scène, tout en étant libre et foisonnante, garde une grande fluidité. La caméra épouse les élans du souvenir, avec ce mélange si particulier d’élégance et de fièvre qui fait le style Desplechin. 

Spectateurs est aussi un film sur le passage du temps, sur la perte de l’innocence et la fidélité aux passions premières. Ce n’est pas un film muséal ou nostalgique, mais un film vibrant, qui regarde le passé comme un trésor vivant et non comme une relique. La musique, le montage rythmé, les jeux de lumière participent à cette atmosphère presque magique où les films du passé deviennent des souvenirs personnels et vice-versa. 

Spectateurs est une lettre d’amour au cinéma, pleine de gratitude et de vitalité. C’est aussi une réflexion sensible sur ce qui fonde une vocation, sur ce qui nous forge en tant qu’être sensibles. Un très beau film, bien filmé, généreux, à voir absolument en salle – là où la magie prend tout son sens. 

NOTE : 13.40

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

lundi 28 avril 2025

12.90 - MON AVIS SUR LE FILM A SON IMAGE DE THIERRY DE PERETTI (2024)


 Vu le film A Son Image de Thierry de Peretti (2024) avec Thierry de Peretti Louis Starace Andrea Cossu Alexis Manenti Victoire du Bois Cedric Appieto Paul Garatte Antonia Buresi Saveria Giorgi Harold Orsini Pierre Jean Straboni 

Fragments de la vie d'Antonia, jeune photographe de Corse-Matin à Ajaccio. Son engagement, ses amis, ses amours se mélangent aux grands événements de l'histoire politique de l'île, des années 1980 à l'aube du XXIe siècle. C'est la fresque d'une génération. 

Depuis Les Apaches et Une vie violente, Thierry de Peretti filme la Corse en cinéaste à la fois lucide et viscéral. Avec À son image, il atteint peut-être son sommet en termes de maturité narrative. 
Ici, il s’éloigne du simple récit criminel pour dresser une véritable fresque intime, politique, émotionnelle, éclatée comme les souvenirs d'une île qui ne parvient pas à panser ses blessures. 

Ce qui frappe, c'est le choix d'un récit non-linéaire, presque impressionniste. Le film navigue entre plusieurs temporalités : l'enfance d'Antonia, ses débuts de photographe, ses amitiés avec des militants, ses histoires d’amour, tout cela sans jamais chercher à "expliquer" ou "justifier" quoi que ce soit. Ce sont des éclats de vie, des morceaux d’Histoire qui parfois se répondent, parfois se contredisent. Cette structure éclatée fait écho à l’île elle-même, morcelée, tiraillée entre tradition et modernité, revendication et résignation. 

Le regard d’Antonia – et donc celui du film – est d’une grande justesse : jamais héroïque, souvent désenchanté. Elle assiste, impuissante ou complice malgré elle, à l’enfermement de son monde dans un cycle de violence sans fin. La photographie, art de capturer l’instant, devient ici un art de témoigner mais aussi, parfois, d'embaumer les douleurs. Le film est traversé par cette question : peut-on vraiment saisir la vérité d’un lieu, d’une époque, sans se perdre soi-même en chemin ? 

Esthétiquement, À son image est magnifique. La lumière crépusculaire, la manière de filmer les paysages corses – entre splendeur naturelle et menace sourde – donne au film un souffle ample, lyrique et amer à la fois. 
La bande-son, discrète mais poignante, tisse un fil mélancolique qui relie toutes ces existences abîmées. 

Et surtout, ce qui touche profondément, c’est la place des femmes dans ce récit. Thierry de Peretti les filme non pas en victimes passives, mais en figures de courage silencieux, prisonnières d’un monde d’hommes où la violence est un langage courant. Le destin d'Antonia devient ainsi le symbole de toutes celles qui, par loyauté, par amour, ou par simple présence, payent le prix des guerres qui ne sont pas les leurs. 

À son image est à la fois un requiem pour une génération et un cri discret mais ferme contre l’injustice historique. Un film exigeant, parfois dur, mais toujours profondément humain. 

 
Thierry de Peretti adapte ici le roman éponyme de Jérôme Ferrari, prix Goncourt 2012, mais il s’en éloigne par touches pour mieux retrouver son Antonia. Le tournage a été intégralement réalisé en Corse, souvent dans des lieux peu ou pas filmés auparavant, pour conserver l'authenticité des décors et capter une Corse intime, loin des clichés touristiques. De Peretti a aussi fait appel à de nombreux acteurs non-professionnels corses, comme à son habitude, pour préserver cette vérité brute qu’il cherche toujours à atteindre dans ses œuvres. 

NOTE ; 12.90

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation : Thierry de Peretti
  • Scénario : Thierry de Peretti et Jeanne Aptekman, d'après le roman de Jérôme Ferrari[1]
  • Photographie : Josée Deshaies
  • Costumes : Rachèle Raoult
  • Décors : Thomas Baquéni
  • Son : Martin Boissau, Nicolas Moreau, Raphaël Mouterde et Stéphane Thiébaut
  • Montage : Marion Monnier et Lila Desiles
  • Production : Les Films Velvet
  • Distribution : Pyramide Distribution

DISTRIBUTION

  • Clara-Maria Laredo : Antonia
  • Marc-Antonu Mozziconacci : Simon
  • Louis Starace : Pascal
  • Barbara Sbraggia : Madeleine
  • Saveria Giorgi : Laetitia
  • Andrea Cossu : Jean-Joseph
  • Pierre-Jean Straboni : Xavier
  • Antonia Buresi : Gracieuse
  • Paul Garatte : Paul
  • Thierry de Peretti : Joseph
  • Harold Orsoni : Marc-Aurèle
  • Cédric Appietto : Patrick
  • Alexis Manenti : Dragan
  • Victoire Du Bois : Jelica