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samedi 17 août 2024

7.10 - MON AVIS SUR LE FILM SIDONIE AU JAPON DE ELISE GIRARD (2023)

 


Vu le film #SidonieauJapon de Elise Girard (2023) avec Isabelle Huppert Tsuyo Ihara August Diehl Yuko Itumi


Bien que son roman à succès soit réédité au Japon, une écrivaine arrive au Soleil levant et, accompagnée de son éditeur japonais, y découvre les traditions du pays. Elle s'y perd peu à peu, et elle est hantée par le fantôme de son mari

Sidonie au Japonest un film qui, malgré son potentiel sur le papier, tombe rapidement dans l'oubli une fois l'écran éteint. Ce qui aurait pu être une exploration profonde de l'âme, des relations humaines ou même une immersion dans la culture japonaise, se révèle être un exercice de style vide, où le spectateur est laissé en plan, s'accrochant à l'espoir que quelque chose d'important finisse par se produire.

Isabelle Huppert, actrice de renommée mondiale capable de magnifier n'importe quel rôle, semble ici prisonnière d'un scénario qui ne lui offre presque rien à exploiter. Avec seulement quelques lignes de dialogue éparpillées dans une mer de silences, elle tente de maintenir l'intérêt, mais même son talent immense ne peut compenser l'absence de contenu narratif. Son personnage semble déambuler sans but, reflétant le vide général du film.

Le choix de centrer le film sur le personnage de Sidonie dans un Japon pourtant riche en contraste et en exotisme, aurait pu servir à illustrer un choc culturel ou une introspection poignante. Mais ici, le décor nippon n’est qu’une toile de fond vaguement exploitée. Les interactions avec les autres personnages sont superficielles, et les relations, au lieu d'évoluer, stagnent. Le Japon, pays aux traditions et à la culture fascinantes, reste malheureusement en arrière-plan, sous-exploité et presque décoratif.
La réalisation, signée par une femme, laisse espérer un point de vue féministe ou, à tout le moins, une exploration sensible de la condition féminine.

Cependant, cette promesse n'est jamais tenue. Le film ne semble pas avoir de propos clair sur le rôle ou l'expérience de la femme, et en cela, il échoue même à être pertinent dans le contexte actuel où de telles questions sont plus que jamais au cœur des débats sociétaux.

D’un point de vue technique, le film est visuellement agréable, mais l'esthétique ne suffit pas à compenser le manque flagrant de substance. Les plans, bien que parfois élégants, ne racontent pas d'histoire, ne soutiennent pas l'émotion, et finissent par renforcer ce sentiment d'ennui qui imprègne tout le film.
Le véritable problème de Sidonie au Japon est son absence d’enjeu. Les événements s'enchaînent sans réelle logique ou intérêt, laissant le spectateur se demander pourquoi il s'investit dans ce qui se passe à l'écran. Il n'y a pas de véritable progression dramatique, pas de climax, juste une lente errance qui finit par user la patience.

Un Voyage au bout de l'ennui

NOTE : 7.10

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation : Élise Girard
  • Scénario : Maud AmelineSophie Fillières et Élise Girard
  • Musique : Gérard Massini
  • Décors : Reinhild Blaschke
  • Costumes : Khadija Zeggaï
  • Photographie : Céline Bozon
  • Son : Masaki Hatsui et Nicolas van Deth
  • Montage : Thomas Glaser
  • Production : Sébastien Haguenauer
  • Coproduction étrangère : Elena Tatti, Felix Von Boehm et Michiko Yoshitake
  • Sociétés de production : 10:15 Productions ; Film-In-Evolution, Les Films du Camélia et Mikino (coproductions françaises) ; Box Productions, Fourier Films et Lupa Film (coproductions étrangères)
  • Sociétés de distribution : Art House Films (France) ; Majestic Filmverleih (Allemagne), Outside The Box (Suisse romande)
  • Budget : 2,3 millions d'euros

DISTRIBUTION


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